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Article rédigé par :

Amèle Debey

«Avec les vaccins Covid, on fait de la manipulation génétique sans savoir où elle mène»

Dans cette nouvelle interview, le professeur Didier Raoult décrit un système où l’argent dicte la règle, où l’expertise médicale s’efface derrière la bureaucratie et où la peur sert d’outil de gouvernance. Le Marseillais explique pourquoi il a recommandé la vaccination des soignants. Au passage, il fustige les études biaisées, l’impunité des «crimes contre l'humanité» de l'industrie pharmaceutique et un certain suicide français. Entretien au vitriol sur une démocratie sanitaire vacillante. Et pas que.

Didier Raoult
© JDM

Amèle Debey, pour L’Impertinent: Avez-vous été surpris par les précautions oratoires prises par le Club suisse de la presse à votre égard?

 

Pr Didier Raoult: Non, cela m'importe guère.

 

Un de leurs précédents invités était le président du conseil d'administration de Roche, André Hoffman. J’ai remarqué qu'on n'avait pas pris les mêmes précautions oratoires avec lui.

 

Quelques éléments clés ressortiront à un moment ou à un autre de notre évolution, des éléments pour lesquels je trouve que nos sociétés sont assez malades. Le premier, c'est de continuer à penser que le but de l'industrie pharmaceutique est de soigner les gens. C’est faux. Les gens qui dirigent ces entreprises sont là pour gagner de l'argent. Ils ont des primes s'ils en gagnent plus. Ils le font à n'importe quel prix.

Pfizer, qui a quand même été condamné 107 fois à verser des amendes pour quelques milliards, est le pire des multirécidivistes. Globalement, à peu près tous sont coupables à un moment ou l’autre d’avoir corrompu les médecins, fait prescrire dans des conditions inadéquates, prescrit des matières dangereuses qui ont causé des morts. La crise des opioïdes, plus le Vioxx, plus l'anti-inflammatoire de Pfizer, ça fait plus de morts que tous les morts de l'armée américaine depuis la Deuxième Guerre mondiale. Il s’agit d’un crime contre l’humanité. C’est très sérieux.

 

Les puissances en jeu sont tellement colossales que je ne sais pas comment on peut lutter.

 

Lors de mon interview avec le Dr Peter Gøtzsche, il expliquait que la plupart des percées en matière de traitement médicamenteux ne proviennent pas de l'industrie pharmaceutique, mais de la recherche financée par les pouvoirs publics. Et si on nationalisait la fabrication de médicaments?

 

En France, jusqu'à un passé récent, la plus grosse partie de Sanofi appartenait à l'État. Je pense que c'était très bien. À l’heure actuelle, il y a beaucoup de médicaments essentiels que nous n'avons pas eus parce que les négociations stipulaient la nécessité d’avoir deux mois de stock et les gens de l’ANSM (L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ndlr) sont des gestionnaires absolument en dessous de tout. Ils ne savent pas gérer.

 

On a donc, dans notre société, un énorme problème de qualité de gestion qui va en se dégradant. La dette en est un exemple. Dans les hôpitaux dans lesquels j'ai travaillé, j'ai vu sans arrêt la dette augmenter à cause d’une mauvaise gestion. D’une politique d'amitié, d'équité.

Ce sont des gens incompétents qui gaspillent l'argent pour se faire plaisir, qui n'ont pas un sens raisonnable de la hiérarchie, ni de la priorité. Il n'y a plus de méritocratie: le fait de choisir les plus compétents n'est pas une priorité. Quand il est question de fonction de gestion ou de fonction de décision, il faut prendre les plus compétents, quels qu'ils soient. Homme ou femme. Aujourd’hui on cherche plutôt à savoir à quel groupe vous appartenez, si vous êtes stigmatisé, si vos arrière-grands-parents étaient maltraités, etc. Ce n’est pas raisonnable.

 

Et bien entendu, je suis convaincu qu'il faut produire tous les médicaments de base dans les pays développés. Tous ceux qui nous manquent étaient, pour la plupart, produits par l'ex-Sanofi, qui a mangé Rhône-Poulenc, etc. Ce conglomérat qui a été une des grandes folies françaises de faire des boîtes trop grosses pour être gérées – parce qu'on n'a pas la capacité humaine – et de les privatiser en leur disant: «vous serez bien sages, vous ne ferez pas que de gagner de l'argent». On ne peut pas dire ça à des gens dont le métier est de gagner de l'argent. C'est se foutre du monde!


«Vous pouvez tuer des centaines de milliers de personnes et éviter la prison»

Prenez la moutarde de Dijon, faite avec l'importation de la moutarde, soit d’Ukraine, soit du Canada. Cette espèce de vision de la mondialisation heureuse et du global village est fausse. Il y a les domaines essentiels, il faut en garder la sécurité et ne pas obéir aux appels d'offres obligatoires, au prix le moins cher à un instant T. C'est dangereux. Cela remet en cause toute l'économie et la santé d'un pays.

 

Mais est-ce que ce n'est pas simplement par appât du gain? Est-ce qu'on n'a pas donné trop de pouvoir à ces industries pharmaceutiques qui ont fait de la santé un business?

 

Le capitalisme est un moteur quand il y a de l'innovation. Mais il a toujours besoin d'être borné par un contre-pouvoir, ce qui n'est plus le cas. Le pouvoir de l'argent, à ce niveau-là, n'a plus de contre-pouvoir. On le voit bien puisque vous pouvez tuer des centaines de milliers de personnes et ne pas aller en prison. On est arrivé à un niveau de protection des crimes en col blanc ahurissant. Il y a là une anomalie profonde.

 

Je serais très content que Bourla (Albert Bourla, patron de Pfizer, ndlr) aille en prison et pas que lui. Les pires de tous, c'est Johnson & Johnson, pour les mêmes raisons: les opioïdes. Pfizer est impliqué aussi, sans parler de Purdue. Ces gens-là devraient finir en prison, c'est ce que je souhaite de tout mon cœur en tant que témoin. En France, personne n’a été condamné.

 

Vous incluez les fabricants des vaccins Covid dans ce souhait?

 

Je ne parle que de choses que je connais ou que j'ai lues. Je sais bien ce qu'il s'est passé sur le Covid, avec une complicité politique. Quand vous dites aux labos qu’ils peuvent faire des vaccins sans avoir besoin de se soucier des effets secondaires, parce que c’est l'État qui garantit leur sécurité, vous ouvrez une brèche.

Quand vous dites que l'on vaccine les femmes enceintes, par exemple – il n'y en a pas qui ont été vaccinées d’une part – et d'autre part, si vous voulez faire un vaccin en trois mois, vous ne pouvez pas garantir que les femmes enceintes vaccinées à trois mois n'auront pas de conséquences. Ça défie la nature. Comment on arrive à faire gober un truc pareil, cela dépasse l'entendement. C'est très étrange.

 

On est arrivés dans une situation d'étrangeté que j'appelle un monde entièrement factice, dans lequel il y a des gens qui disent et qui répètent les choses. Et si vous ne répétez pas comme eux, vous avez le droit à tous les noms d'oiseaux.

 

Je ne sais pas comment ça se terminera, mais je trouve que ça ressemble beaucoup à la disparition de la République romaine. Elle a disparu à partir du moment où l'Empire romain s'est constitué, en particulier avec la conquête de l'Asie, où des tonnes d'or sont arrivées et des particuliers pouvaient se payer une armée plus forte que celle de l'État. On est sur la même chose: vous avez des structures financières comme BlackRock ou Vanguard avec des budgets supérieurs à celui de la France.


«L'industrie pharmaceutique prend les médecins au berceau»

Leur puissance financière est même plus grande que celle des États-Unis, parce qu'eux n'ont pas de dette. La plus grande puissance financière au monde, c'est BlackRock. Et bien entendu, BlackRock a des pions dans tout ce dont on parle: l'industrie, la presse scientifique, la presse tout court. Comment peut-on lutter contre un tel empire financier?

 

Durant votre carrière, avez-vous déjà pu constater le pouvoir, la mainmise de l'industrie pharmaceutique sur le milieu de la science et de la médecine?

 

Oui, mais tout le monde le sait. Quand j'étais à peine interne, les gens imaginaient que j'aurai un certain avenir, ce qui n'était pas faux. Ils m'avaient invité avec ma femme – j'étais naïf à l'époque – en business class, aller-retour aux États-Unis. On bouffait de la langouste, on était dans un palace, entourés de ce qu'ils appelaient les futurs leaders. Ils prennent les médecins au berceau.

 

Les États-Unis ont des sursauts de lutte contre la criminalité en col blanc. C'est difficile parce que la puissance est considérable, mais ils se sont rendu compte que les congrès scientifiques consistaient, en réalité, à du tourisme scientifique payé par l'industrie. C'est juste une manière d’apprivoiser les gens. Pour cela il y a deux moteurs essentiels: l'argent et le sexe.

 

Les deux ont été utilisés allègrement, d'après ce qu'on a vu dans les documentaires, films et séries qui relataient la crise des opioïdes*.

 

Bien sûr! Mon contact avec l'industrie remonte à l'époque de l'explosion des antibiotiques, dont Roche d'ailleurs. Il y avait une politique de recrutement de belles jeunes femmes gentilles, complaisantes. La corruption est la même où que vous alliez. C’est pour ça que je souhaite que Robert F. Kennedy Jr. prenne les plus grandes précautions.

 

L'histoire de la famille Kennedy est très intéressante: le grand-père, Joe, trafiquait avec les bootleggers et la mafia. Ses deux enfants ont lutté contre la mafia, alors qu'ils ont peut-être été élus avec son aide, du fait des connexions de leur père. Ils ont lutté contre la mafia et ils ont été tués tous les deux. Les petits-enfants, il y en a un qui lutte contre la nouvelle mafia, qu'est l'industrie pharmaceutique, et l'autre petite fille lutte contre son cousin germain au profit de la mafia. C'est intéressant. C'est une famille dans laquelle les rapports avec la mafia – que ce soit la vieille mafia italienne des bootleggers ou que ce soit la mafia actuelle de l'industrie pharmaceutique – il y a des connexions dans un sens ou dans l'autre. Ce n’est pas par hasard qu'ils savent comment ça marche.

 

Mais j'ai l'impression qu'il y a un peu de naïveté de leur part. Lors de mon interview avec le nouveau directeur du NIH, Jay Bhattacharya, il me disait croire que l’on pouvait encore renverser la table: que la santé pourrait finir par primer sur la cupidité.

 

Encore une fois, je ne sais pas juger ces choses-là. Je ne prédis jamais l'avenir. Mais dans mon livre, Homo Chaoticus, je parle des civilisations qui disparaissent. Et la nôtre, à mon avis, est en train de disparaître. C'est ce que je crois parce que je ne vois pas d'issue.

 

Il n'y a pas de civilisation qui ne s'écroule pas, souvent de manière très mystérieuse, sans que l’on sache pourquoi. Et cela concerne aussi la Suisse, ne vous croyez pas à l'abri!

 

Connaissez-vous l'effet de Flynn? C'était pendant tout le XXᵉ siècle, lorsque l’on a vu monter le quotient intellectuel du monde. On pensait que les choses allaient continuer et je me suis laissé prendre. On pensait vraiment que la généralisation de l'éducation allait augmenter le QI. Et c'est l'inverse qui s'est passé. C'est-à-dire que depuis, les seuls qui ont vraiment fait une étude très propre, très correcte, qui fait hurler tout le monde, ce sont les Norvégiens, parce qu'ils ont des tests de QI réalisés sur 40 ou 50 ans. Ils peuvent les comparer à leurs parents pour éviter le biais de recrutement. Résultat: le QI moyen des populations a baissé d’au moins cinq points depuis le XXIᵉ siècle.

La moyenne du QI à mon époque était de 100. Cela avait été défini comme ça. Maintenant, la médiane est de 95. J’ai vu des gens avec une thèse de science qui n'ont pas le niveau nécessaire pour passer le BAC de mon époque. D’une part, cela crée une énorme frustration, parce qu'ils ont des métiers qui ne correspondent pas à ce à quoi correspondaient les métiers des gens qui ont passé une thèse de science il y a 30 ans. Et puis on se retrouve avec des gens qui n'arrivent pas ne serait-ce qu'à écrire des phrases.

 

Quand on me dit abrutissement de la société, je pense souvent à l’émission Touche pas à mon poste. Pourtant vous y participez souvent, non?

 

Vous dites une bêtise, il n'y a pas d’émission qui rende une population idiote. Vous prenez vos haines pour des réalités. Cela étant, je ne regarde jamais la télévision, je me fous de tout. Mais je trouve que les gens qui prêchent la contradiction sont beaucoup plus intelligents que ceux qui prêchent l'obéissance. Et c'est sûrement l'émission dans laquelle on prêche le plus la contradiction. J’en ai rencontré quelques-uns des imbéciles sur les chaînes ordinaires...

 

Revenons sur les pénuries de médicaments. Dans notre première interview, vous expliquiez que les brevets arrivaient à terme et qu’ils n'étaient pas renouvelés parce que les médicaments n’étaient pas assez chers.

 

Notre société, à partir du début de la révolution industrielle – contemporaine du capitalisme – a créé le principe du brevet pour encourager à la fois l'innovation et la dispersion de la connaissance. Celui-ci disait: «Vous allez rendre publiques vos données secrètes jusqu'à maintenant, mais en échange, vous aurez un monopole d'usage pendant 20 ans». C'est ça, un brevet.

 

Les champs scientifiques ont une durée de vie, comme le reste, mais la chimie est éternelle. Quand vous avez trouvé une molécule, cette molécule existe, elle ne dépend pas des civilisations.

(Re)lire notre 1ʳᵉ interview du Pr Raoult: «On a déjà commencé à inventer des pénuries de médicaments»

Les Chinois, à la recherche de nouveaux médicaments, ont testé tous ceux qui étaient acceptés par la FDA, en particulier pour ce qui m'intéresse, c'est-à-dire les microorganismes, les virus, les bactéries, etc. On s'est aperçu d’efficacités insoupçonnées.

 

Notre esprit, qui est très étroit – plus ou moins en fonction des personnes – pense toujours que c'est ce pour quoi on a découvert un médicament qui est son unique capacité. C'est idiot. La médecine le prouve régulièrement. Et singulièrement quand on parle des anti-infectieux qui n'ont jamais été utilisés pour une cible particulière. C'est une arme comme une autre.

 

Il est extrêmement compliqué de faire changer l'esprit des gens, je l’ai constaté pendant le Covid.

 

En réalité, ce qu'aura montré cette grande folie française, c'est que le médecin est responsable de son traitement, quoi qu'on lui dise. Même si c'est hors AMM (autorisation de mise sur le marché, ndlr), c'est lui qui décide. La Cour de justice européenne a clarifié cela, et c'est très bien. Le plus grand juriste de la santé en France a dit que le décret de M. Véran ne s'appliquait pas parce qu'un décret est inférieur à une loi. Ces gens ne connaissent même pas la loi, ce sont des imbéciles.


Une dérive médicale très importante consiste à faire plaisir aux malades plutôt que de les guérir. C'est une dérive colossale, chez nous comme aux États-Unis. Maintenant, partout en Europe, vous avez cette espèce de folie qui consiste à noter les soins. Vous choisissez entre vert, jaune et rouge. Ils le demandaient aux patients des urgences en particulier et le niveau de financement était relativement proportionné au degré de satisfaction. C'est comme les gosses, si vous leur filez les bonbons, ils sont contents, mais ça ne veut pas dire que c'est bon pour eux. Et les bonbons qu'on a donnés aux malades, c'est des antalgiques de plus en plus puissants.

 

La priorité est devenu le confort des patients: il ne faut pas qu'ils souffrent, pas qu'ils aient mal. La question n'est plus le diagnostic. Or, la douleur n’est pas une maladie, c'est un symptôme.

 

J’ai l'impression qu'on ne cherche jamais à traiter la cause, mais juste le symptôme. Pareil en psychiatrie.

 

Je vais vous donner un exemple du fonctionnement de l'industrie pharmaceutique. Ce qui a rapporté le plus ces dernières années – et le plus d'argent de tous les temps en une année d'ailleurs – c'est le vaccin de Pfizer. Jamais, rien n'avait rapporté autant d'argent. Et si vous regardez ce qui rapporte de l'argent, ce sont les vaccins, les nouveaux anticancéreux à des prix fous, et puis les médicaments SIDA-hépatites. Savez-vous comment ils sont commercialisés?

 

On sait que les gens ont une hépatite chronique ou le SIDA parce qu'ils ont des virus dans le sang. Donc, si vous voulez savoir si votre médicament marche, il faut mesurer la charge virale et quand il n'y a plus de virus, il n'y a plus de virus. Éventuellement, vous pouvez attendre quelque temps pour voir si ça rechute, mais il n'y a plus de virus.

 

Donc, à quoi ça rime de faire des essais en double aveugle? À quoi ça sert? C'est une dérive de l'industrie pharmaceutique. Non seulement ça ne sert à rien, mais c'est une escroquerie qui permet de nourrir toute la population des prescripteurs.

 

N’est-ce pas justement l'étape que l’on vous a reproché de ne pas avoir réalisée avec l'hydroxychloroquine?

 

Oui, bien sûr, parce qu’on faisait la même chose: regarder si la charge virale diminuait. On savait qu’elle avait une durée de 28 jours, puisque cela avait été publié en Chine. Au bout de huit jours, le virus avait disparu.

 

Mais il faut raconter comment on a monté une des plus belles escroqueries de l’histoire avec l'hépatite C: en pleine épidémie, Gilead a racheté une startup dont le produit fonctionnait. Ils ont fait une étude randomisée en double aveugle, avec un placebo, et ils ont établi un délai de test à vingt-quatre semaines. Vous n'aviez pas le choix, soit vous participiez ou pas. Au bout de vingt-quatre semaines, il n’y avait plus de virus circulant et ils ont obtenu de la FDA et de l'ANSM d'avoir un traitement prescrit pour vingt-quatre semaines.


«Gilead a complètement noyauté toutes les associations professionnelles sur le SIDA»

 

Or, maintenant, le délai est de six semaines. Mais si vous vous y prenez bien, vous voyez qu'il n'y a déjà plus de virus au bout d'une semaine ou deux. Vous gardez encore trois ou quatre semaines pour être sûr que ça ne va pas revenir, puis vous arrêtez. Ils ont fait payer quatre fois plus cher grâce à l'étude randomisée! Ce sont des voyous!

 

Des dizaines de milliers de collègues qui ont fait toutes ces études ont été rémunérés par elles. Gilead a complètement noyauté toutes les associations professionnelles sur le SIDA. Elles sont toutes financées par Gilead, mais on ne trouve plus aucune trace du fait que l’entreprise vous a payé, parce qu’elle passe par Terre sans sida, Paris sans sida, Marseille sans sida, etc., qui sont payées par l'État. Ils se foutent du monde!

 

Lors d’une de vos dernières interviews, vous parliez de l'augmentation des cancers, qui serait en lien avec la vaccination Covid. Qu’en est-il?

 

Il y a maintenant trois études qui l’ont montré. Une étude japonaise, une étude coréenne et une étude italienne qui disent qu’il y a plus de cancers après vaccination que sans vaccination. Elles ont le droit d'être contestées.

 

Mon avis est que, dans les conditions dans lesquelles ce vaccin a été commercialisé, les cancers étaient par définition invisibles un an après. Parce que quand on fait un vaccin en trois mois, on ne peut pas savoir ce qui se passe à un an. Comme avec les femmes enceintes.

La question reste ouverte et ce que je demande, ce sont des données. En France, nous n’y avons pas accès: pas de registre accessible, par exemple pour les cancers du pancréas.


«Il nous faudra attendre le changement de président pour comprendre ce qu'il s'est passé»

Deux cibles m’interrogent particulièrement: les lymphomes - on se souvient que lors de la première thérapie génique d’Alain Fischer, quatre lymphomes sur neuf enfants traités étaient apparus, dont deux décès. Et les adénopathies axillaires ou cervicales observées après vaccination. Cette stimulation ganglionnaire pourrait-elle être liée à des cancers? Je n’en sais rien. J’ai aussi travaillé (avant de perdre l’accès aux outils) sur la présence d’ADN dans les vaccins Pfizer, car il y en a pas mal, dans des vacuoles lipidiques qui pénètrent les cellules.


Une fois l’ADN dans la cellule, l’entrée dans le noyau est simple. Que s’y passe-t-il? Je l’ignore: cela peut augmenter comme diminuer les cancers. Mais on fait là de la manipulation génétique et on ne sait pas où cela conduit. C’est une question scientifique à examiner sérieusement.

 

Il semblerait que l’on ne soit pas très pressé de répondre à ces questions. Des données disparaissent, d’autres sont censurées, d’autres encore n’ont même pas été récoltées…

 

C'est pour ça que je ne crois pas du tout que les gens en place pendant cet épisode puissent faire faire les études nécessaires pour comprendre ce qu’il s’est passé. Il nous faudra attendre le changement de président de la République. Je connais mieux ce qui se passe en France, mais je pense que l’Angleterre est dans un état au moins aussi mauvais que le nôtre, pour des raisons fondamentalement similaires.

 

Au début du XXᵉ siècle, il y avait 30% de gens dans le secteur tertiaire et 70% dans le primaire et le secondaire. Donc 30% de gens dans l’administratifs, qui ne créaient pas. Nous, actuellement – mais c’est pareil en Angleterre ou aux États-Unis –, sommes à 80% de tertiaire. Il n'y a plus de gens qui font. Et une des évolutions de la médecine vient de là: le pouvoir est entre les mains de l'administration, du tertiaire.

En France, on nous a dit de sortir la médecine de l'artisanat, sortir la médecine des médecins. Dans cette crise, on n’a pas voulu de médecin. On vous a dit ce qui était bon pour vous, et éventuellement, même le président sait mieux que les médecins.


«On m'a dit: «Tu ne vas quand même pas apprendre au président de la République comment gérer une épidémie». C'est incroyable!»

 

Mais ça ne date pas d’aujourd’hui. À l'époque du président Sarkozy, quand j'ai vu comment Mme Bachelot gérait la pseudo-épidémie d'H1N1, j'avais téléphoné à un homme que je connaissais bien, qui était le conseiller hospitalo-universitaire du président de la République, pour lui dire qu’il ne fallait pas gérer ce problème comme ça. Ne pas systématiquement faire deux injections. Il m'a dit: «Tu ne vas quand même pas apprendre au président de la République comment gérer une épidémie». C'est incroyable!

 

Est-il vrai que Véran vous a admis ne pas pouvoir reconnaître publiquement s’être trompé?

 

Oui. Ces gens sont trop excités. J’ai vu tout de suite que l’article du Lancet était faux. C'était ridicule. Il y avait soi-disant des Africains, des Chinois, des Américains, des Français dans leur étude. Dans les facteurs de risque, ils mettaient l'ethnie. En France, c'est illégal. Donc, ça ne peut pas être vrai.

 

Après, ils ont mis que le tabagisme était à peu près le même en Chine et en Afrique, ce qui est déraisonnable. Et que l'obésité était similaire en Afrique et aux États-Unis. C'est vous dire le niveau de déconnage! Même ChatGPT ne peut pas faire ça. Le pire, c'est que les Australiens ont gueulé en disant qu’il y avait plus de cas Covid dans leur étude que ce qu'il y a eu de Covid dans toute l'Australie. Comment est-ce possible?

 

Le ministre et le directeur de l'OMS ont pris dans le week-end, sans être capable de lire correctement un papier, une décision de folie. C’est encore pire pour le directeur de l'OMS, parce qu’il a bouffé de la chloroquine toute sa vie contre le paludisme. Il est éthiopien. Et tout d’un coup vous avez un type qui a pris de la chloroquine pendant 40 ans qui vient dire qu’elle cause 10% de décès. Soit il est fou, soit il était bourré, soit il était drogué, soit il est malhonnête, mais ce n'est pas possible.

 

On a parlé des cancers, mais qu'en est-il pour les AVC et les arrêts cardiaques?

 

Ça avance petit à petit. Maintenant, la FDA a obligé Pfizer et Moderna à mettre sur les vaccins qu'il y avait des myocardites et des péricardites. Pfizer dit que c'est estimé à 1,2 pour 100’000, mais 2,7 pour 100’000 pour les hommes entre 18 et 24 ans. Les jeunes hommes sont les plus touchés. Ça, on ne peut plus le nier, même le laboratoire a fini par le reconnaître.

 

Il me semble qu'un des reproches qu'on vous fait souvent c'est d'avoir enjoint le personnel soignant à se faire vacciner. Environ 2000 soignants ont été suspendus, sans salaire, en France. Quel regard portez-vous là-dessus, avec le recul?

 

Vous ne pouvez pas dire aux gens de ne pas appliquer la loi. Et si c'était à refaire, je referais la même chose. Vous imaginez comment j'ai été emmerdé alors que je n'ai jamais dit un mot contre la loi, jamais? Je n'ai rapporté que ce que je faisais, et vous voyez à quel point ils m'ont persécuté. Et deuxièmement, je ne me sentais pas capable de prendre la responsabilité de dire aux gens de ne pas le faire. Justement parce que, ce qu’il s’est passé, c’est que pendant deux ans ces gens n’ont pas eu un sou

«La peur donne le pouvoir de faire obéir les gens»

 

C’était aux syndicats de le faire. Mais il y a eu une absence totale de réaction politique et une absence quasi totale de réaction syndicale à cette folie. Ce n'est pas à moi de dire aux gens de désobéir à la loi et de se retrouver sans rien pendant deux ans.

 

Est-ce que la perte de confiance dans les autorités n'est pas la plus grave conséquence de ce chapitre Covid?

 

C'est une des conséquences, mais ça avait commencé avant. Je n’ai jamais eu confiance, peut-être parce que je les connais. Ce sont des gens qui, même moralement, sont un peu dégoûtants. Ils se trahissent. Ils n'ont pas de morale. Ce sont des sales types, des gens qui ne sont pas très dignes, qui jouent à très court terme, jusqu’à la prochaine élection. À cause de cela, on ne peut pas avoir de vision à longue échéance et la situation s'écroule de plus en plus.

 

Vous évoquiez une possible «fin de civilisation» tout à l'heure. Le sursaut actuel des populations – nourri par la défiance envers des autorités perçues comme agissant hors de l’intérêt général – ne pourrait-il pas, au contraire, annoncer une forme de renaissance?

 

Je ne prédis pas l'avenir. Mais j’ai appelé mon livre Homo chaoticus parce que les civilisations n'évoluent que par le chaos. Dès que vous découvrez quelque chose, en réalité, vous êtes emmerdé. Si vous ne l’êtes pas, c'est que ce n'est pas une découverte importante. Cette folie de la peur, de la terreur d'une épidémie qui va tuer l'humanité dure depuis longtemps. C'est une réminiscence des peurs humaines, c'est dans la Bible, c'est la peste, c'est les malédictions d'Égypte, dans l’Odyssée, etc. Cette peur-là, c'est ce qui donne le pouvoir de maintenir les gens, de les faire obéir, de leur dire que «c'est la guerre».

 

En France, on ne voit même pas le Covid dans la courbe de mortalité. C’est une vraie fantaisie.

 

Vous avez dit un jour qu'il y a deux sortes de hiérarchies qui coexistent en France, celles fondées sur la capacité à obéir et celles fondées sur la capacité à penser librement. Cela avait beaucoup plu à Charles Gave, d'ailleurs. Est-ce qu'on ne serait pas là dans le nœud du problème de la France?

 

Oui, c'est parallèle à l'histoire du tertiaire. La promotion dans le tertiaire n'est faite que sur l'obéissance. Si vous obéissez, vous pouvez progresser. La seule manière de ne pas être obligé d'obéir, c'est d'être dans un métier dans lequel vous êtes autonome.

 

Vous qui connaissez bien l'Afrique, est-ce que l'état du système de santé en France arrive à des niveaux similaires, voire inférieurs à ceux de certains pays d'Afrique?

 

Ça dépend lesquels. J’en ai parlé avec Macron. Je lui ai dit: «Vous avez vu, les études de l'OCDE montrent que la France est le dernier pays en termes d'équipement, comme les scanners. Il m'a dit «Je sais, c'était volontaire». Ils ont fait exprès!

 

C'est la même chose que le numerus clausus. En France, à mon époque, on formait 8500 ou 9000 médecins par an. Quand ma fille a fait médecine, il y en avait 3000 par an. Tout ça alors que la population a augmenté de 20% et vieillit de 15 ans. Les gens qui ont instauré ça sont des débiles profonds.


«C'est un truc de crétin collectif, ce n'est pas individuel, c'est de la bêtise maturée en groupe»

 

Ce sont d’ailleurs les mêmes qui gueulent sur l’immigration. Nous, si on n'importait plus les Africains, on ne ferait plus de médecine. Tous les hôpitaux français tournent grâce aux Africains. Heureusement qu'ils sont là! Les autres partent parce qu'ils ne sont pas bien payés. Sans les Africains, je ne sais pas comment on ferait.

 

Le pays s'est suicidé, ils ont empêché les gens de faire de la médecine et ils emmerdent les rares médecins qui restent en leur foutant des contraintes administratives invraisemblables. Ils considèrent qu'il faut diminuer l'offre pour diminuer la demande. C'est un principe. Ils doivent leur expliquer ça à Sciences Po et à l'ENA. C'est un truc de crétin collectif, ce n'est pas individuel, c'est de la bêtise maturée en groupe.

 

J’ai discuté du numerus clausus avec trois ministres de la Santé, notamment quand j’étais président de l’université et que je gueulais publiquement qu’ils étaient fous. La réponse, c'est «oui, mais on aura les résultats que dans dix ans». Ce ne serait donc pas leurs résultats à eux puisqu'un ministre de la santé ne dure que deux ans et demi. Dix ans, c’est trop loin.

 

J'ai vu que vous aviez recommandé un truc pour les personnes âgées qui s'appelle le Shilagit et lancé une crème de nuit? Vous vous reconvertissez dans le commerce?

 

Pour le Shilagit, ce n’est pas vrai. On a usurpé mon identité pour faire la promotion d’un produit. Concernant la crème, j'ai utilisé un certain nombre de choses que j'ai trouvées sur les cellules souches pour m’associer à quelqu’un qui avait monté une start-up de cosmétologie, qui s'appelle Magnificience. Ça, c'est vrai.

cold case
Le dernier livre du Pr Raoult.

*La crise des opioïdes, considérée comme une des plus grandes urgences sanitaires d'Amérique du Nord, a été brillamment racontée dans deux miniséries à voir absolument:


Dopesick, 2021, Disney+



Painkiller, 2023, Netflix



1 commentaire


Massimo Fiorindo
Massimo Fiorindo
il y a 12 minutes

Bravo,Bravo;bravo,

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