Amèle Debey

21 janv. 20238 Min

Vaccin Covid: «On voit des données qui devraient nous hérisser les cheveux sur la tête»

Mis à jour : 22 janv. 2023

Sur le terrain de la vaccination anti-Covid, les «rassuristes» ont changé de camp. Face au nombre croissant de témoignages et de décès inexpliqués, il convient de s’interroger sur le silence assourdissant des médias et d’essayer de comprendre pourquoi le concept même des effets secondaires est quasiment devenu tabou. Voici le premier volet de notre enquête sur ce vaste sujet aux nombreuses ramifications.

© Pixabay

21 septembre 2022. Le cinéma Rex de Vevey propose une projection du documentaire Effets secondaires: la face cachée des vaccins lors d’une séance spéciale organisée par le collectif Réinfo Santé Suisse. La salle est pleine à craquer. Environ 300 personnes réunies pour assister à la diffusion de ce film, qui aborde de front les inquiétudes des personnes présentes. A la fin de la projection, la salle entière lèvera la main lorsque la question sera posée de savoir qui connaît quelqu’un ayant souffert d’effets secondaires du vaccin Covid.

La scène n’est pas vraiment révélatrice – de fait, les personnes présentes ne le sont pas pour rien – mais elle interroge: si ces effets secondaires sont si répandus dans la population, comment se fait-il que l’on en parle si peu? Nous tenterons de répondre à cette question dans le second épisode de notre enquête.

Expérience clinique

L’un des médecins invités à s’exprimer après la diffusion veveysanne du film affirmera avoir, en été 2021, traité plus de patients hospitalisés pour les effets secondaires du vaccin que pour le Covid.

Arturo Perez travaillait alors à la permanence de la Providence des Hôpitaux Riviera-Chablais. Il témoigne de la difficulté à faire remonter les cas identifiés par expérience en l’absence de preuve tangible: «On a par exemple hospitalisé des myocardites chez deux jeunes (18 et 24 ans) qui venaient d’être vaccinés dix jours avant. Ce que je peux dire c’est que, des myocardites, j’en avais vu deux en 35 ans de carrière, et que là j’en voyais deux à une semaine d’intervalle, explique le médecin. Ce n’est pas une preuve, mais notre intuition nous pousse forcément à penser au lien avec le vaccin. A l’époque, on m’avait répondu qu’il s’agissait d’une coïncidence, aujourd’hui, on sait que les myocardites font partie des effets secondaires.»

Et d’ajouter: «Pareil pour les thromboses. On avait hospitalisé un Monsieur pour une thrombose de la rate. Quelque chose d’hyper rare qui ne survient pas comme ça. A chaque fois, on l’a signalé à Swissmedic. On nous répondait que ce n’était pas possible que ce soit le vaccin. Aujourd’hui on sait que c’était le cas. Un autre patient: un jeune avec une leucémie, suivi au CHUV de manière régulière depuis trois ans. Il était en rémission et venait de faire son bilan en début d’année. Tout allait bien. Il fait le vaccin, il n’est pas bien immédiatement après. Un mois plus tard, il vient nous voir, résultat: leucémie aiguë.»

Un nombre inquiétant de témoignages

En effet, les voix qui s’élèvent pour relater des problèmes de santé survenus après une vaccination contre le Covid atteignent un nombre alarmant. Le collectif Où est mon cycle?, créé en janvier 2022, regroupe par exemple plus de «4500 témoignages de femmes attestant de troubles de leur cycle menstruel suite à la vaccination contre la Covid-19.» Sur son site, on trouve la description des effets secondaires en question: «aménorrhées (plus du tout de règles), parfois des hyperménorrhées ou ménorragies (des règles anormalement abondantes et prolongées), y compris chez les femmes ménopausées. Certaines femmes souffrent du syndrome des ovaires polykystiques (connue pour être la principale cause d’infertilité) d’autres ont dû subir une hystérectomie (ablation de tout ou partie de l’utérus).»

Dans un article publié en juillet dernier, L’Impertinent recueillait de nombreux témoignages de sportifs dénonçant les effets secondaires de la vaccination Covid. Le site Mirastnews explique, schémas à l’appui, que «le nombre moyen mensuel de décès entre janvier 2021 et avril 2022 est supérieur de 1700% à la moyenne mensuelle entre 1966 et 2004.»


(Re)lire l'article: Pourquoi l’hécatombe des athlètes vaccinés est à prendre au sérieux)


Selon une étude de la Société française de cardiologie, qui s’appuie sur les recherches d’un cardiologue bâlois, 2,8% des personnes vaccinées présentent des lésions myocardiques. Le nombre de myocardites serait 800 fois plus important après la troisième dose de vaccin, explique Nexus.

En Allemagne, les données des caisses maladie permettent d’établir le fait qu’il y a dix fois plus de morts subites depuis 2021.

Caillots sanguins

Sur Twitter, le mot-clé #DiedSuddenly, dont le compte est suivi par près de 350'000 personnes, a donné lieu à un documentaire éponyme. On y entend notamment le témoignage de la médecin de l’armée américaine Theresa Long, qui évoque une augmentation fulgurante et inexplicable de tous les décès causés chez les 18 à 64 ans de 40%. Elle affirme n’avoir jamais vu autant d’AVC, accidents ischémiques transitoires, péricardites, myocardites, rythme cardiaque erratique, arythmies, apparition et progression rapide de divers cancers dont celui des testicules, de l’œsophage, tumeurs cérébrales, neuroendocrines, de la colonne vertébrale, dysfonctionnement de la thyroïde, scléroses en plaques, troubles cognitifs, insomnie sévère et persistante, suppression du système immunitaire, caillots sanguins, nécroses, dysfonctionnement du foie, irrégularités menstruelles et fausses couches.

Selon la thèse exposée dans ce film, les thanatopracteurs du monde entier auraient constaté d’étranges caillots de sang à la source, d’après eux, d’issues fatales pour une partie non négligeable des personnes vaccinées.

L’Impertinent a contacté trois spécialistes de Suisse romande. La première, une thanatopractrice oeuvrant dans le canton de Vaud, a déclaré n’avoir rien noté de spécial ces dernières années. La seconde, Silke Grabherr, médecin légiste au CHUV, n’a «rien remarqué de particulier» durant ses autopsies non plus. En revanche, la troisième, une thanatopractrice de Genève a affirmé avoir constaté des éléments troublants dans le sang de ses «clients».

«Lors de la première vague, je n’ai pas osé toucher les corps, explique Camille Béguin. Lors de la deuxième vague, j’ai constaté que le sang était très épais. Il s’agissait de patients Covid.

Après j’ai eu des cas de corps qui avaient encore le scotch sur le bras et qui étaient déjà sur ma table. Cela signifie qu’ils s’étaient fait vacciner le jour d’avant maximum. Si la personne est mourante, on ne va pas la vacciner, analyse-t-elle.

«Ce n'est pas normal»

Je remplace le sang par du formol mélangé avec de l’eau. J’injecte mon produit dans les artères, cela va jusque dans les veines. Et je retire le sang directement du cœur. Soit j’ai des espaces très liquides où on distingue mon produit plus des petits caillots, ce qui crée des taches rouge foncé. Ou bien c’est de la gélatine. Du sang coagulé. Comme de grosses glaires. Ce n'est pas normal.»

«Il y a des gens qui ont perdu l’ouïe à cause d’une petite attaque dans l’oreille, d’autres qui ont perdu un œil à cause d’un caillot qui n’a pas irrigué l’œil un moment. Ce sont ça les problèmes du Covid.» Cependant, Camille Béguin précise qu’elle ignore si ces caillots viennent du virus ou du vaccin. «Les deux. Mais il n’y en avait pas autant avant». Elle précise qu’elle n’a pas l’intention de faire la troisième dose, ni les suivantes.

Lors de notre entretien, Camille Béguin s’est dit surprise que sa collègue située dans le canton de Vaud (facile à identifier pour elle puisqu’elles ne sont que deux en Suisse romande) ait déclaré n’avoir rien remarqué de particulier. «C’est moi qui l’ai formée et nous avons constaté la même chose.»

On le voit donc – et c’est bien le problème – il est difficile de définir la responsabilité de l’injection dans un souci de santé ultérieur.

Le casse-tête des (sous-)déclarations

Lorsqu’il constate un ennui de santé chez un de ses patients, le médecin doit faire une déclaration sur le site de Swissmedic, l’autorité suisse chargée de surveiller le marché des produits thérapeutiques. Nous avons demandé à un médecin de nous montrer la marche à suivre. Ce dernier nous explique qu’il faut remplir environ cinq pages, puis répondre aux sollicitations de Swissmedic qui va chercher à établir le lien de causalité.

Or, comme le témoignait récemment l’avocat zurichois Philipp Kruse – à l'initiative d'une plainte pénale contre l’autorité de surveillance notamment pour négligence – rare sont les médecins qui font le lien avec la vaccination.


(Re)lire l'article: «Au moins 80% des médecins ne font pas remonter les effets secondaires à Swissmedic»


Interrogé, un expert des HUG explique la façon dont une responsabilité peut être établie ou exclue: «Il y a avant tout la comparaison entre la fréquence d’un problème de santé chez les personnes déjà ou pas (encore) vaccinées! Si un problème de santé survient aussi fréquemment en l’absence qu’en présence d’une vaccination antérieure, il ne peut raisonnablement être attribué au vaccin même lorsqu’il survient juste après. Ces analyses sont très faciles à faire pour les effets secondaires fréquents, et d’autant plus complexes que les effets secondaires deviennent rares… si bien qu’à des fréquences inférieures à 1/100 000, se prononcer devient très difficile. On compare alors le risque potentiel d’effets secondaires (un par million par exemple) avec les bénéfices attendus de la vaccination d’un million de personnes, dans une catégorie spécifique.»

De son côté, Arturo Perez a trouvé un moyen d’en avoir le cœur net: «Il existe deux types d’anticorps quand on fait un Covid naturellement, sans le vaccin: l’anticorps anti-spike, la protéine S et l’anticorps anti-nucléocapsides, dit anticorps N. Quelqu’un qui a fait le Covid de manière naturelle a les deux anticorps. Tandis que quelqu’un qui a été vacciné n’a que l’anticorps protéine S. On peut donc savoir si quelqu’un a déjà fait le Covid ou s’il a juste été vacciné. J'ai hospitalisé des gens qui étaient vaccinés, mais sans avoir fait le Covid, pour des pathologies qui n’avaient d’ailleurs rien à voir avec le Covid.»

Où sont les chiffres?

Concernant la baisse de la natalité et la hausse de la mortalité, Arturo Perez estime que la cause est multifactorielle: «Je ne crois pas que l’on puisse dire que le vaccin en est responsable, même s’il fait partie de l’équation, puisqu’on note ces phénomènes dans les pays les plus vaccinés.»

Du côté de l’Office fédéral de la statistique, on ne sait pas: «Le suivi de la mortalité est basé sur la notification quotidienne des décès par les services d'état civil. Aucune information sur le statut vaccinal des personnes décédées n'est enregistrée à cette occasion.»

«On voit des données qui devraient nous hérisser les cheveux sur la tête»

«Autant il est essentiel de déclarer tout effet secondaire lors de l’introduction d’un nouveau vaccin, autant l’apport de ces déclarations diminue avec le temps et les connaissances accumulées, nous explique notre expert des HUG. Pour le dire autrement, une fois qu’un effet secondaire potentiel est identifié et que sa fréquence est connue, il n’y a aucune valeur ajoutée à rapporter tous les cas semblables… »

Pour Arturo Perez, c’est l’incompréhension: «Aujourd’hui, l’information est scientifique. On voit des données qui devraient nous hérisser les cheveux sur la tête. Cette information – pourtant disponible – n’est pas relayée par les médias. Dans la revue Science par exemple, un des grands journaux du domaine, un article démontre qu’à force de vacciner avec la technologie ARNm, le corps produit des anticorps qui ne sont plus fonctionnels. Ce qui veut dire que l’on va produire des anticorps qui ne vont pas bloquer l’agent pathogène en question, à savoir le virus. Ils se sont rendu compte qu’au fur et à mesure des vaccins, le corps produisait des anticorps IG4, qui vont annuler la réponse immunitaire. Il y a donc la preuve par A plus B que notre système immunitaire ne va pas réagir comme il faut face à une attaque du virus. Ce qui implique de faire des formes de Covid plus graves, plus longues et plus fréquente.»

Selon une étude conduite par L’Imperial College de Londres – où travaille notamment Neil Ferguson, dont les prévisions alarmistes ont conduit à la panique de 2020 – et publiée dans The Lancet Infectious Diseases, le vaccin Covid aurait permis d’éviter 20 millions de morts supplémentaires. Si ce chiffre correspond à la réalité, reste encore à savoir à quel prix.

Dans le second et dernier volet de notre enquête, nous tenterons de comprendre pourquoi les effets secondaires de la vaccination Covid font couler aussi peu d’encre.


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