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Plongée dans les mécanismes d’adhésion au nazisme



© folio

Putzi. Le pianiste d’Hitler (Gallimard, folio, 2020) est la biographie d’un proche d’Hitler, Ernst Hanfstaengl dit Putzi. Son auteur, Thomas Snégaroff, journaliste et historien, a travaillé à partir d’une riche documentation qu’il cite à la fin de l’ouvrage. Il nous plonge dans les mécanismes de la montée du nazisme et de l’adhésion au mouvement pour mettre habilement en lumière le lien entre la fascination exercée par Hitler sur Putzi et l’ambition pathologique de celui-ci de jouer un rôle dans l’Histoire. Moitié allemand, moitié américain, Putzi aurait notamment rêvé de servir le rapprochement entre les USA et l’Allemagne nazie. Nous découvrons ainsi quelle influence les lois raciales américaines ont exercée sur les nazis et nous assistons au jeu ambigu des Etats-Unis pendant des années: entre intérêt et répulsion, enthousiasme d’un certain patriotisme américain et rejet total par les organisations juives. Jusqu’en 1943, les autorités américaines auraient certes espéré qu’une révolution interne entraîne l’effondrement du régime nazi, avant que le choix de «la guerre, rien que la guerre» – un refrain hélas connu – en vue de «la reddition totale de l’Allemagne» (p.333) ne s’impose. Quant à Putzi, il aurait probablement terminé dans les oubliettes de l’Histoire si le nom Hanfstaengl n’avait pas piqué la curiosité d’un étudiant américain «lors d’un cours sur le cinéma de propagande hitlérienne» (p.16)… pour notre plus grand intérêt.


Anne Sandoz Dutoit, licenciée en lettres et théologienne


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