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Article rédigé par :

Amèle Debey

Non, «tout le monde» ne déteste pas la police

La découverte d’échanges racistes, homophobes, sexistes et globalement dégueulasses entre plusieurs membres de la police de Lausanne sur WhatsApp a ouvert une boîte de Pandore, cette semaine. La Ville parle de «racisme systémique», jetant l’opprobre sur les forces de l’ordre en général, avec le soutien des médias de gauche, qui hurlent au «on vous l’avait bien dit!», entre deux outrances de politiciens drapés d’une idéologie aussi exubérante que prévisible.

police lausanne
Des images et commentaires insupportables étaient partagés sur ces groupes. © montage DR

Selon Mathilde Mottet, socialiste et «ex-vice» dans le Blick, tout le monde déteste la police. Je l’ai contactée pour lui demander qui elle appelait en cas de pépin en tout genre: cambriolage, agression, intrusion et j’en passe? Résultat: pas de réponse.

 

«Si ces événements vous ont surpris·e, vous êtes encore bien naïf·ve (ou alors très privilégié·e)», nous explique la dame au sujet de la découverte de ces groupes WhatsApp, dans une somptueuse écriture inclusive. Or, si Madame Mottet n’a jamais eu besoin d’appeler la police, qu'elle veut d'ailleurs «abolir», où se trouve véritablement le privilège?

 

Sans vouloir me répandre dans le partage indécent et superflu de ma vie privée, j’ai eu de nombreuses fois besoin de la police (que ce soit en Suisse, en France ou aux États-Unis). Et j’ai toujours été heureuse et reconnaissante qu’elle ait répondu présente.

Il serait bon de rappeler que ces groupes WhatsApp ne concernent que 10% des membres de la police de Lausanne. Est-ce suffisant pour clouer l’entier de la profession au pilori, comme l’a fait le syndic de la Ville, Gréoire Junod? Mercredi dernier, sur le plateau d'Infrarouge, le municipal en charge de la police, Pierre-Antoine Hildbrand, a justifié l'utilisation du terme «systémique» (ou «structurel», en l'occurrence) par le fait qu'aucun membre du groupe n'ait jugé bon de dénoncer ces forfaitures. Or, une source au sein de la police vaudoise nous a expliqué que toute unité a un groupe pro, où les membres communiquent des infos utiles. Si possible pas sur WhatsApp, pour des raisons de confidentialité. «Mais je n'ai jamais vu un groupe où il y avait ce genre de publication», nous déclare-t-elle. Peut-on donc raisonnablement en déduire que le corps de police dans son intégralité était au courant et n'a rien dit?


Qui s’attache à donner la parole à des officiers – sans doute les premiers ulcérés face à ce comportement déviant – pour dépeindre une réalité plus équilibrée et surtout moins grandiloquente? Évidemment, 10% c’est déjà trop. Et peut-être que si j’avais été noire, les interventions de police me concernant se seraient déroulées autrement.

 

Je suis la première à reconnaître le problème de racisme anti-noir dans ce pays. Il ne concerne pas uniquement la police, d'ailleurs. Les nombreux décès de ressortissants de pays africains entre les mains des forces de l’ordre ne peuvent être ignorés, ni traités avec le dédain du relativisme des statistiques. Oui, il y a un problème au sein de la police, comme au sein de la société. Non, se planquer derrière des slogans d’anarchistes prépubères ne servira ni à l’expliquer, ni à le comprendre et encore moins à le résoudre.

3 commentaires


chantalgetaz814
il y a 16 minutes

Si le racisme au sein de la police lausannoise doit être combattu avec la plus grande fermeté, il est inacceptable de la part de certains médias de faire un amalgame entre ce jeune homme décédé bien trop tôt et le racisme avéré de certains policiers. En effet, tout aura été exploité pour laisser supposer à la population que cet accident est la responsabilité de policiers qui n'auraient jamais dû poursuivre ce jeune homme. Si j'étais responsable de la police lausannoise, j'adresserai ce jour un courriel avec copie au Syndic de Lausanne à tous mes collaborateurs/trices sur le terrain en leur ordonnant de ne plus poursuivre les "deux roues "quoique leur conducteur ait commis comme effraction. En effet, il est b…

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philippeleignel
il y a 3 heures

Le racisme est une maladie psychique qui circule dans l'humanité depuis les origines. On la trouve partout et même chez les anti-racistes, c'est dire. On ne la soigne - imparfaitement - que par la communication (voire la communion, c'est encore mieux) entre les hommes (le terme est générique ici, bien sûr...). Dans un monde parfait, il n'y aurait pas de racisme - et pas de police ni d'armée non plus. Cela dit, croire que l'on peut rendre le monde parfait par je ne sais quelle action politique ou autre et que donc l'humanité peut se réformer intégralement elle-même par ses propres forces est des plus naîf, selon moi. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut laisser faire et laisse…

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jdm
il y a 4 heures

De la part d'un anarchiste post-pubère (ô combien hélas...) : bravo pour cette prise de position et mise au point si importante !

J'ajouterai pour avoir travaillé trente ans en santé mentale que le commun des mortels n'imagine pas le nombre de situations psychosociales tendues auxquelles un Pandorre se trouve confronté au long de sa vie, les situations humainement délicates dans lesquelles il doit intervenir ni les agressions potentiellement fatales auxquelles il est confronté : je ne connais pas de policier qui n'ai un jour été menacé avec une arme, souvent un couteau, ou blessé dans le cadre de ses fonctions.

Ce que tu mets en lumière ici montre bien le fond : des gens (groupes) qui estropient la langue,…

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