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Article rédigé par :

Dr Philippe Saegesser

Du dossier électronique du patient au dossier électronique de santé: que cache ce changement d’appellation?

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Début novembre, notre ministre de la Santé a annoncé, au nom du gouvernement Suisse, le projet d'abandonner, à l’horizon 2030, le dossier électronique patient (DEP). Celui-ci est qualifié par ses détracteurs de «cimetière à PDF», jugé «trop complexe», insuffisamment utilisé, comprenant de trop nombreux prestataires privés qui compliquent l’ouverture d’un dossier, pour justifier de le remplacer par le dossier électronique de santé (DES).


Le changement est vanté par notre ministre de la Santé comme un «changement de paradigme» dans l’émission Forum de la RTS. Que cache cette affirmation, alors qu’en titre, la modification ne repose que sur le remplacement du terme «patient» par celui, plus large, de «santé»? Notre gouvernement est-il si prévenant qu’il s’intéresse de si près à notre santé plutôt qu’il ne se limite à nous offrir un système sanitaire nous permettant prosaïquement d’être bien soignés à un coût «raisonnable»?


Voici quelques remarques que m’inspire ce projet vertueux:


1.        Contradictions: Emballé sous un lénifiant verbiage plein de contradictions, vraisemblablement pour éviter de rendre trop transparents les funestes projets qui se cachent sous d’apparentes bonnes intentions, Madame Baume-Schneider s’est attelée à mettre en avant les avantages prévisibles d’un outil «gratuit» (comme l’ont été les «vaccins» anticovid!?), «facultatif» (comme l’ont été les injections à ARNm!?) ou plus près de nous, de l’identité numérique. Celui-ci serait créé dès la naissance et obligatoirement utilisé par tous les professionnels de la santé, tout en permettant de conserver et consulter «en toute sécurité», dans un seul emplacement accessible en tout temps, les données de santé que vous aurez accepté d'y faire figurer. En somme, un outil facultatif pour les uns et obligatoire pour d’autres, payé par la collectivité mais gratuit pour vous, accessible de manière limitée à des données partielles que vous aurez vous-mêmes sélectionnées. Tout cela avec l’intention de notre gouverne-ment de vous faire bénéficier d’une bonne santé.


De toute évidence, il aura fallu beaucoup de contorsions et de manipulations pour tenter de parvenir à «fabriquer votre consentement».


Mais tout n’est pas encore fait, si nos élus du Parlement, qui ont le mandat de défendre les intérêts du peuple souverain, font leur travail et ne se laissent pas berner.


2.        Fonctionnalité douteuse: si le principe de rassembler vos données dans un même support, pour permettre une meilleure prise en charge, éviter la multiplication d’examens redondants et superflus a son utilité, cette démarche perd médicalement de sa pertinence dès lors qu’il appartient à l’intéressé lui-même de déterminer quelles données il pourra effacer à tout moment. Confiant à la personne concernée la responsabilité de positionner le curseur de ce qui est pertinent dans une prise en charge médicale sur la base de considérations, certes légitimes, liées à l’utilisation potentiellement détournée et abusive de données sensibles et protégées, mais qui tombent parfois dans le périmètre de ce qui pourrait être utile médicalement.  Sans autorisation, personne ne pourra accéder aux données, ce qui, sans doute, faciliterait l’accessibilité dans les moments d’urgence où la vie de la victime inconsciente est en danger…


3.        Défiance: la démarche liée à un DES pourrait se concevoir dans un état de droit qui garantit la séparation des pouvoirs, veillerait à consolider la confidentialité de vos données personnelles en renforçant la relation médecin-patient et honorerait les droits fondamentaux contenus dans la Constitution. Malheureusement, ce que nous ont montré nos autorités depuis la crise Covid, en particulier, est d’une tout autre nature.


4.        Manipulation: le changement de l’appellation du dossier électronique patient (DEP) en dossier électronique de santé (DES), en apparence anodin, marque pourtant un important changement de perspective dans la conception de ce qui peut être considéré comme relevant de l’état de bonne santé versus celui de malade. Ce «remplacement» renvoie pourtant à des états fondamentalement différents. Même l’OMS n’a pas osé franchir ce pas (c’est dire!) en définissant la santé comme un «état de complet bien-être physique, mental et social, ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité». Cette définition, formulée en 1948, met l'accent sur une approche globale du bien-être et sur la capacité d'une personne à réaliser son potentiel et à s'adapter à son environnement. Rapprocher ainsi la santé et la maladie, comme l’ont fait nos autorités, contredit la définition de l’OMS et revient à réduire la capacité de tout individu à déterminer seul et lui seul ce qui le fait se sentir en santé.


5.        Mais que peut bien cacher cette dérive sémantique? Cet abus et confusion sémantique entre maladie et santé était présente dans la crise Covid. Pour récupérer sa liberté et retrouver ses droits fondamentaux, l’état de bonne santé devait être attesté par un test PCR négatif ou par le recours à la «vaccination». En aucun cas celui d’être et de se sentir en bonne santé, illustrant au passage les hérésies d’un concept qui confirme et justifie le business de demain, selon lequel «tout bien portant est un malade qui s’ignore»! du livre de Jules Romains Knock ou le triomphe de la médecine. Comble de l’ironie, ce concept fait référence à un dispositif appelé indûment «vaccin», incapable d’empêcher efficacement d’être infecté et/ou d’enrayer la transmission de la maladie. Cette approche abusive et la révélation récente que plus de 85% des tests étaient faussement positifs, à laquelle s’ajoute le nouveau paradigme de «cas asymptomatiques» apparus lors de cette crise, relèvent du canular dont le couple malsain médecine/autorité n’est pas ressorti grandi.


6.        Objectif sous-jacent: ces manoeuvres ne seraient que gesticulations si au crédit des informations contenues dans «cet instrument qui accompagne chacun d’entre nous tout au long de sa vie» ne figuraient pas des informations sensibles comme le statut vaccinal, les résultats d’analyses, la liste des médications, le diagnostic de maladies transmissibles. Qu’adviendra-t-il à ceux qui, comme dans la crise vécue il y a cinq ans, n’auront pas eu recours au sésame? Sans mise à jour du carnet vaccinal validé par une OMS bientôt omniprésente et omnipotente, largement financée par ceux qui ont un intérêt dans «l’affaire», couplé à une identité et un passeport numérique sans lequel aucun déplacement ne sera plus possible, lequel sera immanquablement bientôt relié à nos capacités économiques numérisées si nous n’y prenons par garde, POINT DE SALUT.


Telles sont les potentielles menaces qui planent sur vous et sur l’humanité tout entière si notre vigilance ne progresse pas et notre crédulité reste au niveau actuel.

 

«À l’éthique de la discussion et de la persuasion rationnelle que présuppose la démocratie, s’opposent une persuasion avec une intention arrêtée de convaincre, fût-ce en manipulant. À l’exigence de pratiquer des vertus comme l’honnêteté de l’information, s’opposent le mensonge, la partialité et l’occultation de données pertinentes. À l’idée que toute décision collective sur des questions difficiles que posent la vie en commun ne s’obtient que dans la transparence de la participation du plus grand nombre et dans le partage d’intérêts communs, s’oppose l’idée que ce qui est présenté comme la vérité se décide dans l’opacité d’intérêts privés, de ceux qui peuvent se payer les coûteux services des firmes de relations publiques et des cabinets de conseil».

 N. Baillargeon

 

1 commentaire


henrigendre
21 déc.

Excellente analyse critique du Dr Saegesser. L’informatique peut certes être un serviteur utile. Quand toutefois ce serviteur prend la place du maître, c’est le maître qui devient esclave. Ainsi en va-t-il dans les domaines de la vie où la relation personnelle est au premier plan, en particulier celle nouée entre le médecin et le patient. Écoute attentive, compétente et intuitive pour l’un, besoin d’être entendu dans son humanité, informé et conseillé pour l’autre. La vraie relation thérapeutique ( au sens grec de «  therapeuein «, prendre soin de ) ne peut être que dénaturée lorsque le médecin a dans son cabinet les yeux rivés sur son ordinateur au lieu d’être à l’écoute entière du patient dans ce qu’il communique e…

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