© Grasset
D’origine vietnamienne par ses parents installés au Mans (F), Doan Bui est grand reporter pour le Nouvel Observateur. Son premier roman, La Tour (Grasset, 2022), m’a captivée. Recourant à des styles variés, l’auteure nous fait partager le quotidien des habitants d’une tour imaginaire dans le bien réel quartier des Olympiades à Paris.
J’y ai trouvé évoqué avec talent la nostalgie des exilés, déchirés entre «ici» et «là-bas», la rivalité entre personnes migrantes, la précarité de nombreuses situations, la dureté du monde du travail. Le tout est saupoudré de brèves allusions souvent cocasses au confinement. J’ai aimé cet univers bruissant de vies qui se croisent, s’ignorent ou au contraire s’apprivoisent. Chaque personnage est attachant, entre caricature et profondeur.
Doan Bui malaxe la pâte humaine avec soin et nous offre en forme de clin d’œil à la fin du roman l’esquisse de ce que pourrait devenir le quartier en… 2045. Une finale sous forme de délectable critique du politiquement correct, de la folie des grandeurs urbanistique et de la mise en scène de soi numérique.
Un livre absolument recommandable!
Anne Sandoz Dutoit, licenciée en lettres et théologienne
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