top of page

Article rédigé par :

Amèle Debey

Suisse captif en Israël: «On a senti qu'ils ne voulaient pas nous tuer pour des raisons d'image»

Dernière mise à jour : 13 oct.

Samuel Crettenand, éditeur et photographe, a mis son travail sur pause en faveur de son militantisme pacifiste pour embarquer sur le Mango, un des bateaux de la Global Sumud Flotilla. Arrêté et incarcéré en Israël, le cinquantenaire est rentré en Suisse mercredi. Fatigué, mais combatif, il raconte ses conditions d'incarcération faites de privation de sommeil, fouilles humiliantes et violences. Il met en cause l’inefficacité du DFAE, détaille le financement citoyen de l’opération et explique pourquoi il entend poursuivre son engagement.

Samuel Crettenand
Samuel Crettenand est âgé de 52 ans. © DR

Amèle Debey, pour L’Impertinent: Pourquoi êtes-vous encore en grève de la faim?

 

Samuel Crettenand: Plus ou moins un tiers des détenus ont décidé de faire une grève de la faim en réponse à notre kidnapping et au fait que l'aide alimentaire ne soit pas entrée dans la bande de Gaza. J’ai décidé de continuer par solidarité avec les trois prisonniers restants. Parce qu’on sait ce qu’ils risquent là-bas. Puis aussi, pour dénoncer la complicité de notre gouvernement, qui est encore incapable de couper ses liens avec Israël.

 

Pourquoi avez-vous été relâché après les autres?

 

Il y a eu deux vagues, qui n'ont pas vraiment suivi de règles. Des gens ont été relâchés plus tôt, d'autres plus tard. Certains ont, pour des raisons de santé ou d'impératifs, signé l'acte d'accusation qu'Israël leur a demandé de signer, qui les inculpait pour être entrés de manière illicite sur le territoire. Moi, comme beaucoup, je n'ai rien signé.

 

Comment s'est passée l'arrestation?

 

D'abord, c'est un crime absolu en soi. La mer est un territoire libre, censé être le trait d'union entre les navigateurs, les commerçants. C'est un espace qui nous permet d'aller à la rencontre des autres. Leur acte de piraterie est hautement condamnable.

 

La veille de l'arrestation, ils avaient déjà fait une tentative. Il y avait des gros bateaux militaires, un immense paquebot avec d'énormes projecteurs qui éclairaient tout l'horizon. Ils sont arrivés avec une vedette rapide. On pense que c'était pour tenter de brouiller nos communications et voir quel impact ils pouvaient avoir. Ils nous ont intimé l'ordre de nous arrêter, mais on a refusé. On a pas mal joué au chat et à la souris. Ils nous ont tiré dessus avec des canons hydrauliques assez puissants, qui submergeaient le bateau.

 

On a un peu résisté, on a filmé tout ce qui se passait. Finalement, ils sont montés à bord avec des armes, ils nous ont mis en joue, les mains en l'air. Et ils nous ont cloisonnés dans la partie interne du bateau. Ils ont tout fouillé.

 

 

Y avait-il de l’aide humanitaire sur le bateau? Des vivres?

 

Oui, on avait de l'alimentaire. On s'est concentrés sur le lait en poudre. Moi, je suis parti d'Italie. J'y ai vu l'organisation avec les 300 tonnes d'aide alimentaire reçues. Les gens venaient leur apporter des cartons de nourriture, de l'huile, des pâtes. Nous avions donc prévu de ne prendre que du lait en poudre et des purificateurs d’eau que l’on a achetés. Il est vrai que cette aide était extrêmement symbolique, puisqu’on ne peut pas nourrir grand monde avec ce qu’on peut transporter sur des voiliers.

 

Et encore faut-il pouvoir l'amener à bon port..

 

En effet. Mais le fait que tous les bateaux israéliens étaient à nos trousses a permis aux Palestiniens de pêcher. Ils n’avaient pas pu le faire depuis deux ans, alors les pêches ont été miraculeuses et les filets étaient remplis de poissons. Peut-être que cela leur a apporté plus de protéines et de nourriture fraîche que ce qu'on aurait pu leur amener avec les bateaux.

 


Parce que toute cette aide alimentaire est réquisitionnée par le gouvernement israélien?

 

Les bateaux, l'aide alimentaire, et tous nos biens. C'est-à-dire tous nos équipements. Nous sommes sortis de prison, conduits dans des camions de détention à la frontière de la Jordanie, avec un t-shirt, un sweatshirt et des claquettes. Ils ont volé tout le matériel technique, même les bijoux, tout. Les bateaux aussi.

 

Qui paie pour tous ces frais?

 

Au départ, on était 51 bateaux. Il y en a qui se sont arrêtés. Une partie du financement a été fait au travers de la Global Sumud Flotilla, de la réunion des différents mouvements. En Suisse, on a fait une cagnotte. Je crois qu’environ 220'000 francs ont été donnés. Et puis, il y a eu des versements de donateurs.


«Ce sont des actes d'humanité extraordinaires qui vont au-delà des clivages politiques»

 

Une neuchâteloise qui m’avait croisé au marché un jour et qui savait que je revenais de la marche m’a demandé comment elle pouvait aider. J’ai répondu qu’un bateau serait bienvenu. Elle nous a fait un énorme don.

 

flotille

Un ancien banquier de 80 ans a vu notre communiqué de presse. Il m’a dit se foutre de la politique, mais que c’était une question d’humanité. Il a mobilisé les anciens élèves d’une école de super riches, fils de ministres et premiers ministres et il a motivé tout le monde à nous soutenir. Il a même défilé dans une manifestation syndicale, alors qu’il est de droite.

 

Ce sont des actes d'humanité extraordinaires qui vont au-delà des clivages politiques, ça fait du bien.

 

Que s’est-il passé après votre arrestation?

 

On est passés devant la bande de Gaza. J’ai vu un nuage tentaculaire griser Gaza-ville. C’étaient les bombardements. D’autres militants ont vu les bâtiments détruits, ont vu les explosions, ont senti l'onde de choc des bombes gigantesques qu'ils envoient depuis les bateaux, à 40 ou 50 km de là.

 

Et votre détention? D’autres détenus ont parlé d’actes de torture.

 

C’était clairement la torture. Au port, ils nous ont sorti avec des clés de bras, face contre terre. Ils nous ont mis sur une place en goudron, où il devait faire 35 degrés. Le sol était brûlantissime. On nous a agenouillés avec les mains dans le dos pendant une heure et puis sur nos coudes pendant une autre heure.


«Certains ont été abusés avec le détecteur de métaux enfoncé dans l’anus»

 

Dans ma ligne de mire, je voyais un de mes amis de 86 ans, qui leur a demandé s'il pouvait se mettre un peu de côté parce qu'il avait un genou cassé. Ils l’ont traité de «pute» et lui ont dit de se mettre comme les autres. Je le voyais, arcbouté sur ses mains et sur ses coudes pour éviter de se blesser les genoux, à 86 ans. À côté de moi, un monsieur tessinois de 72 ans a vécu la même chose. On a subi des insultes et des crachats. Certains ont vu Ben Gvir et lui ont résisté aux cris de «Free Palestine». On a résisté tout le temps.

 

Ils nous ont ensuite amenés dans un centre de tri, nous ont dépouillés de tout et nous ont soumis à des fouilles corporelles. Certains ont été abusés avec le détecteur de métaux enfoncé dans l’anus. Ils ont ensuite essayé de nous faire signer leur papier et nous ont refusé la présence d’un avocat et du consulat que l’on demandait. Tout comme l’insuline et la médication dont certains avaient besoin.

 

Ensuite, ils m'ont mis dans un camion. Une espèce de boîte dans laquelle on était quatre, sans pouvoir se lever, dos contre la paroi en acier avec une petite fenêtre grillagée. On est restés en plein soleil pendant une heure. La température est tellement montée dans ce four que mes lunettes étaient en permanence embuées de ma transpiration. Puis ç'a été le camion avec la climatisation à fond. On grelottait.


«Ils mettaient des images du 7 octobre, avec des cris en boucle, toute la nuit»

 

Enfin, on a été transférés dans une prison de haute sécurité, pleine de soldats cagoulés et armés de fusils à pompe et de taser. Ils nous ont menacés de nous tirer dessus, tandis que les chiens nous aboyaient dessus. On s'est retrouvés dans une unité de 19 cellules, jusqu’à 14 dans une chambre de huit lits superposés. Là, ç'a été les insultes et les coups pour ceux qui relevaient la tête ou qui refusaient de mettre les bras dans le dos.

 

Du bruit en permanence, toute la nuit. Il fallait se relever toutes les heures pour les comptages, sous de grands plafonniers qui s’allumaient. On a été privés de sommeil. Ils mettaient des images du 7 octobre, avec des cris en boucle, toute la nuit. On n'a pas eu le droit de sortir des cellules, à part pour les deux visites consulaires. Pas de douche et des toilettes dont l’eau refoulait dans la cellule.

 

Cela a duré combien de temps?

 

Six jours. Après, il y a eu des changements de cellules, puis ils ont relâché une première vague de personnes après trois jours. Nous, on a dit qu'on ne sortait pas tant que les derniers n'étaient pas sortis, pour protéger les communautés à risque: les Turcs, les Algériens, les Malaisiens. Et finalement, on a pu sortir. Ils nous ont emmenés dans des camions du même style, mais avec des sièges, jusqu’à Amman, à la frontière jordanienne.

 

Pourquoi est-ce que ce sont des «communautés à risque»?

 

Parce que le racisme est permanent chez les sionistes et que tout ce qui est coloré ou arabe prend plus de coups que nous. Cela a été le cas d'ailleurs. Les témoignages sont assez clairs.

 

Avez-vous eu peur de mourir à un moment?

 

Moi, pas du tout. J'ai eu peur de croupir des années là-dedans. Mais la détermination était folle. Et l'amitié, la solidarité, le respect, il y avait des gens qui priaient, il y avait l'appel du muezzin le matin. Ils sont arrivés, ils ont essayé de nous faire taire, ils ont lâché les chiens. On a senti qu'ils ne voulaient pas nous tuer pour des raisons d'image. On a capitalisé là-dessus, mais c'est vraiment sans limites. Des gens ont été mis en isolement, menottés de manière très serrée, pieds et poings liés.

 

Vous avez parlé de visites consulaires, mais il semblerait que le département des Affaires étrangères (DFAE) ait été particulièrement inefficace dans cette affaire, non?

 

Deux débiles sont arrivés, mais ils ne connaissaient rien du tout. Une honte pas possible. On était un groupe de cinq et ils avaient 20 minutes à nous accorder. Ils étaient complètement soumis à l'administration israélienne. Ils ont commencé à dire bêtise sur bêtise. Des choses que l'on savait déjà. Ils ne nous ont rien apporté. J’ai fini par en avoir marre et me lever pour hurler «Free Palestine». Les soldats ont débarqué et ils ont viré tout le monde.

 

Deux jours après, les gens du consulat étaient revenus, avec un peu plus d'informations. Mais c’est le gouvernement turc qui a payé le trajet Amman-Istanbul et Istanbul-Genève à la première vague de prisonniers suisses relâchés. C'est le gouvernement turc qui leur a payé des habits et l'hôtel. Le DFAE n'a pas bougé. Ils ont prêté 40 francs en dépannage, je crois, avec une commission de 150 francs pour le remboursement des frais de dossier.


«Le DFAE voulait montrer à Israël que la Suisse n’avait rien fait»

Notre association (Wave of Freedom, ndlr) a reçu une demande de caution de 5000 francs du DFAE. Si on ne mettait pas les 5000 francs sur la table, on ne sortait pas. Le DFAE voulait montrer à Israël que la Suisse n’avait rien fait pour nous aider, contrairement aux Turcs.

 

Ils nous ont mis dans les hôtels, ils nous ont dit que ceux-ci étaient payés, ainsi que le vol, mais ils ne nous ont jamais dit que c'était payé par l'association. On a cru que c'était payé par la Confédération. Les employés consulaires ont entretenu le doute, car ils savaient que l’on aurait fait un scandale si on avait su.

 

Vous attendiez-vous à tout cela en y allant?

 

Oui. On y va en sachant à quoi s’attendre. La seule chose à laquelle on ne s'était pas attendu, c'est le bombardement extrêmement violent dont on a été la cible, entre le Péloponnèse et la Crète. On a été attaqués par des drones. Ils ont d’abord envoyé des agents chimiques irritants sur un des bateaux. Des personnes ont eu des irritations et des problèmes de respiration.

 

Après, ils ont attaqué à 13 reprises avec des drones qui ont tiré des explosifs et qui ont sectionné les haubans. Je pense qu'ils voulaient qu'on rentre dans les bateaux pour pouvoir détruire nos mâts en ayant moins de risques de nous tuer. Mais un de ces explosifs qui tombe mal, c'est une personne coupée en deux.

 

Quel était votre but en participant à cette démarche?

 

J'ai été deux fois à Gaza, entre 2005 et 2008. J'ai vécu en direct les agressions de 2008-2009, de 2012 à 2015, puis de 2020-2021 et 2022. Et j'ai beaucoup d'amis là-bas. Mais cela dépasse même la cause palestinienne. Il s’agit d’une lutte contre le fascisme. Parce que je pense que si on laisse faire, un jour, il arrivera ici.


«Ces gardiens, ces soldats qui partent au front à Gaza sont des victimes du système de violence»

 

Puis c’est par solidarité. J'avais déjà fait une grève de la faim en 2023, je suis très impliqué depuis le début de cette nouvelle phase du génocide. À mes yeux, c’était une évidence. Je suis un des trois fondateurs de la Global March pour Gaza, qui nous a permis d'avoir un mouvement gigantesque. J'étais responsable de la cybersécurité pour la flottille et j'ai géré toutes les inscriptions. On avait 35’000 inscrits du monde entier sur cette flottille.

 

D’autres flottilles vont-elles être organisées? Pensez-vous y retourner?

 

Les flottilles vont se reconstituer. Le problème qu'on a actuellement, c'est que la mer est beaucoup plus instable. Les participants sont principalement des gens de la société civile, qui n’ont pas l’habitude de naviguer. Quant à savoir si j’y retournerai, je ne sais pas encore. Je dois penser à ma famille aussi. Elle a été dans une angoisse totale, c’était un cauchemar.

 

Cela fait deux ans que je suis impliqué à 80% dans cette lutte. Et six mois que je suis impliqué à 250%. Je dois reprendre un peu d'énergie. Mais quoi qu'il en soit, je vais aider, j'ai une partie de la structure du mouvement entre les mains.

 

bateau

On a eu beaucoup de moments d'immense fraternité, de chants. On s'est aussi marrés, on se moquait des gardiens. On les a challengés tout le temps. On a fait ce travail politique sur place. Il y a des gardiens qui, à la fin, nous parlaient.

 

Vous avez réussi à enclencher une communication avec eux?

 

Oui, pas avec tous. Avec certains, c'est impossible. Mais les voix et les agressions ont baissé les deux derniers jours. Ils ont bien vu qui on était: des pacifistes. Ces gardiens, ces soldats qui partent au front à Gaza sont des victimes du système de violence capitaliste impérialiste et fasciste.

 

Vous disiez tout à l'heure que vous luttiez principalement contre le fascisme, pour l’empêcher d’arriver chez nous. Que c'est une lutte globale. De l'autre côté, vous avez Netanyahou et consorts qui utilisent le même argument à l'envers: que c'est une lutte contre le terrorisme et qu’ils se battent pour que le terrorisme n'envahisse pas le reste du monde. Qu'est-ce que vous en pensez?

 

Je trouve qu'on n'a plus besoin de répondre à cette question, c'est absurde. C'est un argument qui est en train de tomber. Seuls des ministres comme Ben Gvir parlent beaucoup de terrorisme. J'ai l'impression que cette propagande de plus d'un siècle est en train de s'effriter et qu'ils sont en train de complètement perdre la main là-dessus.

 

Je pense qu'on est en train d'obtenir une victoire populaire phénoménale. Le mouvement de soutien, le blocage des ports, le Brésil qui s'arrête, l'Espagne, 250'000 personnes à Amsterdam qui ne bouge d'habitude pas vraiment, ils étaient extrêmement réprimés par la police. On verra bien à Berne demain.

 

Vous parliez de solidarité tout à l'heure. On a eu vent de quelques problèmes de convergence des luttes sur les bateaux. Des militants turcs n’étaient pas à l’aise avec la présence de militants queer. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez expérimenté?

 

J'ai vu tout le contraire. Peut-être que c'est arrivé, qu’il y a eu des dérapages. Certains militants sont assez extrêmes dans leur position.

 

Moi, je suis tombé par hasard sur un bateau constitué uniquement d'hommes. Parce qu'avec les changements, les gens qui ont dû partir pour des raisons médicales, on n’avait plus de femmes. Des féministes ont jugé la situation compliquée, alors que l’ambiance était super sympa. L’harmonie était parfaite.


militants

Certains militants sont tellement dans leur expertise qu’ils filtrent tout au travers de leur vision et sont parfois malheureusement à côté de la plaque. Car le monde est fait de nuances. J'ai parfois été traité de racistes, de colonialiste, de suprémaciste blanc…

 

L’ambiance était plus que bonne, c'était une fraternité en cellules. C’est ça qui était extraordinaire. On a beaucoup échangé, on a beaucoup manifesté. Je pense que nous étions en rébellion la moitié du temps. On tapait contre les murs, les portes. On n’a pas arrêté.

 

Que pensez-vous du cessez-le-feu qui vient d’être signé grâce à Trump?

 

Je pense que le seul but est de récupérer les otages et que ça va recommencer très vite sur un prétexte probablement créé de toutes pièces par Israël. Ils ont besoin d’une pause, parce qu'ils n'arrivent plus à suivre.

 

Comment allez-vous aujourd’hui? Physiquement et moralement?

 

Je suis fatigué. La grève n’est pas facile. On revient de trois semaines de mer et d’une semaine de prison. Avant cela, six mois non-stop de travail à 19 heures par jour en moyenne.

 

Moralement, c’est la tristesse de savoir que ce qu’on a fait n’est pas suffisant. Qu'on est arrivés trop tard. L’histoire des poissons nous a enlevé un gros poids du cœur quand même.

 

Je suis assez serein malgré tout et déterminé à continuer, mais il faut faire le bilan. Ne pas nier ce qu’il s’est passé dans cette prison et qui s’est apparenté à de la torture, à certains niveaux. On a un peu de mal à utiliser ce terme, parce qu'on sait que dans cette énorme prison croupissent des gens enfermés depuis 10, 15, 20 ans, qui subissent bien pire.

 

Souhaitez-vous témoigner sous couvert d’anonymat?


Non. On doit tous être visibles et nommés désormais. La peur doit changer de camp.

2 commentaires


Je suis désolée mais votre article est bourré de fautes d‘orthographe et de grammaire. Comment cela est-il possible?

J'aime
En réponse à

Une grosse fièvre... malheureusement. C'est en cours de correction. Mes excuses :)

J'aime
Pop Up Trigger
00:00 / 01:04
L'Impertinent - Logo 25 (1).jpg

Inscrivez-vous aux alertes de publication :

Merci pour votre envoi !

Faire un don

IBAN : CH52 0900 0000 1555 3871 0

Lausanne, VD

© 2020 L'Impertinent - L'information au service du public - Politique de confidentialité

bottom of page