Sous Trump, l’immigration légale soumise au filtre idéologique?
- Rachel Brunet, New York
- 22 juin
- 11 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 juin
Depuis le début du second mandat de Donald Trump, l’immigration américaine semble ne plus se jouer uniquement sur le terrain du droit ou du passeport. Une nouvelle ligne de fracture émerge: les convictions. Exprimer des opinions contraires à la ligne MAGA semble suffire à compromettre une carte verte, un visa ou un droit de séjour, y compris pour des ressortissants occidentaux, longtemps épargnés par les politiques migratoires les plus dures.

Durant son premier mandat (2017–2021), Donald Trump avait concentré ses attaques sur l’immigration illégale, en mobilisant un arsenal spectaculaire: mur à la frontière mexicaine, séparation des familles, suspension du programme DACA, Muslim ban. L’objectif affiché était de bloquer l’arrivée de migrants pauvres, racisés ou vulnérables, au nom de la sécurité nationale.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, la cible est élargie: l’immigration légale devient suspecte. Le droit d’entrer, de vivre ou d’étudier aux États-Unis semble désormais dépendre d’une forme de conformité politique. Les étudiants étrangers, autrefois salués comme des vecteurs de rayonnement intellectuel, sont désormais dans la ligne de mire. Le séjour devient un levier de tri idéologique: il ne suffit plus d’être en règle, encore faut-il ne pas déranger l’ordre conservateur.
En guerre contre les étudiants étrangers
En mars 2025, une nouvelle directive du Département d’État a élargi l’usage du contrôle des réseaux sociaux dans l’examen des visas étudiants. Ce qui n’était jusqu’alors qu’un outil accessoire devient un critère déterminant: les agents consulaires peuvent désormais refuser ou révoquer un visa sur la base d’opinions politiques ou culturelles jugées contraires aux valeurs américaines. Ce flou idéologique couvre un spectre vaste: critiques de la politique américaine, de la politique israélienne, engagements en faveur de la justice raciale, soutien à des mouvements qualifiés de woke ou participation à des manifestations. Plus grave encore, cette politique permet d’annuler des visas déjà accordés, même en plein cursus universitaire. Une incertitude juridique s’est installée pour des milliers d’étudiants étrangers.
Selon le média AlJazeera, quelque 1700 visas étudiants ont été révoqués depuis janvier 2025, touchant des jeunes inscrits dans plus de 80 universités américaines. Un autre rapport du Stanford Daily, journal de l’Université de Stanford, évoque jusqu’à 2000 visas étudiants (visa F1) annulés.
Cette politique a suscité un tollé dans le monde universitaire. Les universités américaines, historiquement attractives pour les étudiants internationaux, voient leur rôle affaibli. Le cas d’Harvard en mai 2025 cristallise cette fracture. Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a tenté de suspendre la certification SEVP (Student and Exchange Visitor Program) de l’université, l’empêchant de parrainer de nouveaux étudiants étrangers pour l’année à venir. Officiellement, il s’agissait de manquements aux exigences de conformité. Officieusement, l’administration accusait Harvard de nourrir une culture anti-américaine. Une décision aussitôt gelée par la justice fédérale, dans un bras de fer judiciaire devenu hautement symbolique.
Cette stratégie de contrôle idéologique semble viser à redessiner le paysage intellectuel et culturel du pays. Il ne s’agirait plus seulement de filtrer les entrées selon des critères de sécurité ou d’immigration, mais de contrôler qui a le droit de penser, de débattre ou d’apprendre sur le sol américain. Est-ce que le visa devient un outil politique, l’idéologie, un motif d’exclusion? Alain Ouelhadj, franco-américain installé en Floride et ex-délégué Reconquête pour les Français de l’étranger, explique: «Pour moi, quand on choisit d’étudier dans un pays étranger, on y va pour apprendre, pas pour prendre position politiquement. On est accueilli, on bénéficie d’un système, d’un savoir. Par respect, on ne devrait pas s’impliquer dans des débats idéologiques locaux. Sur le plan idéologique, je ne dis pas que ces étudiants ont tort ou raison, ce n’est pas la question. Mais quand on vient étudier dans un pays étranger, on ne vient pas pour faire de la politique dans un pays dont on n’a même pas la nationalité. On est accueilli, on bénéficie d’un système, d’une éducation de qualité. Si la politique du pays ne convient pas, chacun est libre de ne pas y venir.»

Mais force est de constater que le virage ne s’arrête pas aux visas. Harvard, Columbia, Cornell, Northwestern: toutes ont été sanctionnées pour avoir maintenu des politiques DEI (Diversité, Équité, Inclusion), que Donald Trump accuse de propager une idéologie woke incompatible avec l’unité nationale. À Harvard, 2,3 milliards de dollars de financements fédéraux ont été gelés. À Columbia, ce sont 400 millions qui ont disparu des subventions. En Louisiane, la situation est particulièrement emblématique: les universités estiment à près de 265 millions de dollars les pertes liées à la suspension et aux restrictions des visas étudiants. Cette baisse drastique de fréquentation étudiante étrangère menace l’équilibre financier des établissements et, par ricochet, l’économie locale qui dépend fortement des étudiants internationaux.
Le message est clair: ce que l’on pense, ce que l’on publie, ce que l’on enseigne et ce que l’on soutient peut justifier une expulsion. Mahmoud Khalil, étudiant à l’Université de Columbia et militant pro-palestinien, a été arrêté le 8 mars 2025 par les services de l’immigration (ICE) à son domicile à New York, malgré son statut de résident permanent légal. Cette arrestation s’inscrit dans une série de mesures prises par l’administration Trump contre les manifestants pro-palestiniens sur les campus universitaires. Le gouvernement a invoqué des préoccupations liées à la politique étrangère des États-Unis pour justifier sa détention, arguant que Khalil représentait une menace pour la sécurité nationale en raison de ses activités militantes. Cependant, ses avocats soutiennent que cette action constitue une violation de ses droits constitutionnels, notamment de la liberté d’expression. Un juge fédéral a estimé que les efforts pour l’expulser étaient probablement inconstitutionnels, soulignant des préoccupations concernant la clarté et la légalité des justifications avancées par l’administration. Malgré cette décision, Mahmoud Khalil demeure détenu dans un centre de l’ICE en Louisiane, séparé de sa femme enceinte et de son enfant à naître.

Cette affaire met en lumière l’utilisation du droit d’immigration comme outil de contrôle idéologique, où l’expression politique devient un motif d’expulsion, même pour ceux bénéficiant d’un statut légal aux États-Unis.
Une crispation inédite aux frontières américaines
Depuis janvier 2025, les postes frontières américains sont devenus le théâtre d’une crispation inédite. Contrôles renforcés, fouilles intrusives, surveillance des téléphones, des ordinateurs, des réseaux sociaux: le moindre passage peut être désormais soumis à une vigilance extrême. Souvent au hasard, d’ailleurs. Cette intensification des pratiques inquiète chercheurs, résidents permanents et visiteurs de court séjour, confrontés à une hostilité croissante. Jusqu’à récemment, les voyageurs occidentaux ont bénéficié d’un certain relâchement aux frontières. Leur passeport, leur nationalité leur valaient une forme implicite de présomption de confiance. Un privilège informel qui facilitait leur entrée sur le territoire américain.
Cette exception semble désormais révolue. Ces derniers mois, plusieurs incidents illustrent ce durcissement, y compris pour des résidents légaux bien établis:
Le 9 mars 2025, un chercheur français affilié au CNRS a été refoulé à son arrivée à Houston, au Texas, où il était attendu à une conférence scientifique. Après la fouille de ses appareils électroniques, des messages critiques envers l’administration Trump ont été jugés «haineux», bien que les charges aient été abandonnées par la suite. Le ministre français de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a saisi cet incident pour envoyer un message fort aux chercheurs basés aux États-Unis qui craignent pour leur avenir. Il a rappelé l’importance de la liberté académique et encouragé ces chercheurs à considérer la France face à la multiplication des restrictions.
Le 14 mars 2025, Fabian Schmidt, ressortissant allemand et résident permanent légal depuis environ quinze ans, a été emprisonné deux mois après son interpellation à l’aéroport Logan de Boston. Malgré une green card récemment renouvelée, il a subi un interrogatoire prolongé dans un contexte de durcissement des contrôles migratoires. Privé d’eau, de nourriture et de médicaments, il a vu son état de santé se dégrader, avant d’être transféré dans un centre de détention du Rhode Island, alors qu’aucune infraction ne justifiait cette mesure. Sa famille et ses avocats ont dénoncé une dérive préoccupante des pratiques frontalières.
Le 18 avril 2025, Steve Mallett, investisseur australien titulaire d’un visa E-2 en règle, a été retenu 15 heures à l’aéroport international de San Francisco, interrogé cinq heures, puis escorté menotté jusqu’à son vol retour vers son pays, qu’il a dû acheter à ses frais. Il rentrait d’Australie où il avait assisté aux obsèques de sa sœur.
Enfin, Erlin Richards, électricien de 43 ans né à Saint-Vincent et résident permanent légal depuis plus de trente ans, a été arrêté à l’aéroport de JFK au retour d’un voyage en République dominicaine. Condamné en 2006 pour possession de marijuana, un délit devenu légal dans son État de résidence, New York, il a été placé en détention en raison d’une nouvelle politique fédérale stricte, illustrant comment la tolérance zéro peut affecter des individus intégrés et sans récidive, au regard des disparités entre législations étatiques et application fédérale.
«Pour les détenteurs de cartes vertes, les mêmes questions reviennent sans cesse: est-ce que je risque d’avoir des problèmes à la frontière?»
Pour Alain Ouelhadj, qui précise ne pas connaître la totalité de ces cas, «peut-être qu’il y avait autre chose derrière. On ne sait jamais. Ici, se faire arrêter pour conduite en état d’ivresse peut vraiment compromettre une demande de carte verte. Et même si on l’a déjà, cela peut entraîner des sanctions, voire un retrait du statut. Je pense que les personnes concernées ne disent pas toujours tout. Ni vous ni moi ne connaissons le fond de leur dossier. Il y a peut-être eu des choses que l’immigration juge répréhensibles. Et ça, on ne peut pas le savoir. C’est toujours un peu flou, un peu compliqué.» Pour le cas du chercheur français, le Franco-américain détaille: «Un autre chercheur américain lui avait transmis des documents confidentiels qu’il n’était pas autorisé à détenir, encore moins à conserver. C’étaient des documents classés très sensibles, qu’il aurait, si j’ai bien compris, gardés sur son ordinateur personnel, ce qui constitue un délit.»
En creux, le Floridien soulève une question: la crainte d’être inquiété à la frontière ne suppose-t-elle pas en vérité que l’on ait quelque chose à se reprocher, comme un contentieux, une dette fiscale, une vieille infraction?
D’après les témoignages d’avocats spécialisés en immigration, la peur d’être refoulé à la douane s’est généralisée. «Pour les détenteurs de cartes vertes, les mêmes questions reviennent sans cesse: Est-ce que je vais pouvoir voyager? Est-ce que je risque d’avoir des problèmes à la frontière? Il y a une véritable anxiété autour de ces déplacements», explique Maud Poudat, avocate spécialisée en droit de l’immigration, installée à Orlando, en Floride.
Elle constate aussi une inquiétude croissante chez les titulaires de visas: «Les détenteurs de visas, eux, s’inquiètent davantage du processus de renouvellement et du durcissement des conditions de délivrance. Personnellement, j’ai constaté plus de rigueur de la part de l’administration, mais pas nécessairement plus de refus qu’à l’époque de Biden. Les visas continuent d’être délivrés, même si l’administration semble plus attentive. J’ai eu certains clients pour qui le processus a été plus scruté. C’est particulièrement vrai pour les visas investisseurs ou certains autres statuts. On voit clairement un renforcement du vetting: ils regardent davantage les antécédents, les réseaux sociaux, ce genre de choses.»
L’opinion sous contrôle
La rhétorique du président américain sur l’immigration produit également des effets indirects. «Beaucoup de détenteurs de cartes vertes ont déposé une demande de naturalisation, notamment à cause des discours de Donald Trump, qui ont alimenté des doutes sur la pérennité de l’accès à la citoyenneté. Il y a même eu des rumeurs autour d’une remise en cause de la double nationalité», souligne Maud Poudat.
Tous les étrangers ne sont pas égaux face à cette crainte: les droits à l’entrée varient fortement selon les statuts. «Il existe toujours un risque d’être refoulé à la frontière, mais les droits diffèrent selon le statut. Un résident permanent, détenteur d’une carte verte, ne peut pas être renvoyé sommairement: il a le droit d’entrer aux États-Unis, et s’il y a un doute sur son admissibilité, les autorités peuvent l’orienter vers un juge d’immigration. Ce droit n’existe pas pour ceux qui sont titulaires d’un visa ou d’un ESTA, qui n’offre aucun recours réel.» Maud Poudat insiste sur ce point: «Contrairement aux résidents permanents, les personnes sous visa, y compris les visiteurs temporaires, ne disposent pas d’un droit d’entrée automatique aux États-Unis. L’admission se fait à la discrétion des agents des douanes, qui peuvent refuser l’accès sans que l’intéressé ait de réel recours.»
«Ce n’est plus seulement une question de conformité administrative, mais de climat politique»
La surveillance numérique s’est également renforcée. «Aujourd’hui, l’administration prête une grande attention aux réseaux sociaux. Il vaut vraiment mieux ne rien avoir de compromettant dans son téléphone. Même des avocats ont été arrêtés à la frontière, priés de montrer leur téléphone et leurs contacts, notamment pour vérifier s’ils avaient des clients engagés dans des manifestations, comme des actions pro-palestiniennes,» explique l’avocate franco-américaine.
Alors que la frontière entre sécurité nationale et liberté d’expression semble s’effacer, elle insiste: «Le vetting, la remise en cause implicite du Premier Amendement, le fait qu’on doive se taire ou se cacher pour exprimer ses opinions envoie des signaux forts et inquiétants. Ce n’est plus seulement une question de conformité administrative, mais de climat politique.»
Ce glissement vers un filtrage idéologique de l’immigration modifie profondément la nature même du rapport entre les étrangers et les États-Unis. Le pays qui s’est longtemps présenté comme une terre d’opportunité et de liberté se referme sur une vision plus étroite de lui-même, où l’appartenance ne se définit plus seulement par des critères objectifs, diplôme, revenus, statut légal, mais par l’alignement supposé avec une ligne idéologique imposée d’en haut.
Dans ce contexte, la figure du bon immigrant semble se redéfinir. Il ne s’agirait plus seulement d’être utile économiquement, respectueux des lois ou bien intégré, mais aussi – comme le suggère Alain Ouelhadj – de s’abstenir de toute critique à l’égard du pays d’accueil, et notamment du pouvoir en place, quel qu’il soit.
Et c’est bien là que réside le paradoxe de la nouvelle doctrine migratoire américaine: en s’attaquant aux ressortissants les plus qualifiés, les plus insérés, les plus aptes à contribuer à la société américaine, ne va-t-elle pas tourner le dos à un demi-siècle de politique d’attractivité des talents? Une forme d’automutilation nationale qui, à terme, pourrait nuire à la place des États-Unis dans la compétition mondiale pour les cerveaux, les créateurs, les entrepreneurs. Car les signaux envoyés au reste du monde sont clairs: les États-Unis ne sont plus un sanctuaire pour les idées et le débat, mais un territoire sous haute surveillance idéologique. À l’université comme à la frontière, ce que l’on pense peut désormais déterminer si l’on est digne de rester.
Ce filtrage politique crée un précédent dangereux. Il transforme l’immigration légale en instrument de tri idéologique, où le visa devient une récompense pour loyauté perçue, et non un droit fondé sur les mérites objectifs. Et ce, dans un pays dont la devise reste pourtant, E pluribus unum – de plusieurs, faire un.
Un délit journalistique?
En tant que journaliste étrangère vivant aux États-Unis depuis 13 ans, je m’interroge sur ce que devient la liberté d’expression dans ce pays. Jusqu’où peut-on encore exercer notre métier en respectant les principes de rigueur, d’honnêteté et d’indépendance, sans pour autant susciter la suspicion ou risquer des restrictions?
Je pense à cette scène survenue à Los Angeles le week-end du 8 juin. Une journaliste australienne couvrait une manifestation lorsque la Garde nationale, déployée par Washington, est intervenue. Sur une première vidéo, on la voit s’effondrer, manifestement atteinte à la jambe. On pense d’abord à une balle perdue. Mais une autre séquence, filmée sous un angle différent, montre une réalité plus troublante: elle se tient dans un espace dégagé. Sur le côté, une ligne de gardes nationaux. Et l’un d’eux la vise délibérément, avant de tirer une balle en caoutchouc.
Ce n’est pas un incident malheureux, c’est un acte ciblé contre une professionnelle de l’information, un micro à la main, clairement identifiable comme telle. Cela soulève une question: dans l’Amérique de 2025, quelle est la place de la liberté de la presse? Et quelle place y a-t-il encore pour ceux qui, comme moi, exercent leur métier légalement, parfois dans un cadre d’immigration encore plus scruté? Maud Poudat faisait allusion au Premier amendement de la Constitution américaine. Aux États-Unis, il fait figure de rempart.
Adossé à la Constitution depuis 1791, il garantit la liberté d’expression, de la presse, de religion, de réunion pacifique et de pétition. C’est la clause la plus citée lorsqu’il s’agit de défendre la démocratie américaine. C’est aussi l’un de ses symboles les plus fragiles. Pour les journalistes, le Premier Amendement est censé offrir une protection claire: celle de pouvoir informer sans censure, sans représailles, sans pression directe de l’État. Mais cette garantie, si puissante dans les discours, ne se heurte-t-elle pas aujourd’hui à des réalités plus opaques? La liberté d’informer ne se vit pas de la même manière selon que l’on est citoyen américain ou journaliste étranger, en mission ou résident permanent. Car le texte ne dit pas tout. Il ne protège pas contre les interrogatoires à la frontière, les fouilles numériques, les mises à l’écart administratives, les suspicions à peine voilées. Il ne garantit pas non plus que couvrir une manifestation, même pacifique, ne vous expose pas à une interpellation musclée ou pire, à un tir ciblé.
La question est là: que vaut encore le Premier Amendement quand la simple présence d’un journaliste sur le terrain peut être perçue comme une menace? Pour moi, la réponse n’a rien d’évident.
Peut-on aujourd’hui être inquiété à la frontière pour des articles publiés à l’étranger? Être interrogé, voire refoulé, simplement parce qu’on transporte sur ses appareils des textes critiques, mais professionnels? Je ne parle pas de militants infiltrés, mais de journalistes qui observent, enquêtent, témoignent et cherchent à rendre compte du réel, sans complaisance mais avec intégrité.
Que va-t-il m’arriver la prochaine fois que je passerai la frontière?
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