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Article rédigé par :

Amèle Debey

Transidentité: tapage médiatique majoritaire pour une cause minoritaire

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Alors qu’on l’accuse de transphobie pour avoir défendu des droits spécifiquement féminins, J.K. Rowling cristallise l’absurdité d’un déséquilibre entre surexposition médiatique et intérêt public.

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© DR

Je ne parle jamais publiquement de mon orientation sexuelle. Comme la religion, c’est un sujet privé, intime, où résonne le sacré et qui ne regarde personne. Aussi parce que, comme la religion – que je distingue de la spiritualité – l’identité, lorsqu’elle est minoritaire, s’acoquine souvent à l’idéologie et au communautarisme. Or, ces deux concepts me sont insupportables.

 

Tout comme il m’est insupportable de ne pas pouvoir faire de rencontre sans avoir l’impression de rejoindre une secte, ou de me retrouver indirectement associée aux innombrables combats LGBTQI-truc du moment.


Récemment, la croisade contre l’auteure britannique de la saga Harry Potter, J.K. Rowling.

 

Surenchère d’outrances médiatiques

 

Fin mai, la milliardaire à l’origine d’un des plus grands phénomènes littéraires de notre temps a enfoncé le clou de l’outrance en annonçant la création du J.K Rowling Women’s Fund, destiné à «offrir un soutien financier juridique à des personnes et des organisations qui luttent pour maintenir les droits des femmes fondés sur le sexe biologique dans le milieu de travail, la vie publique et les espaces féminins protégés».


Seulement voilà, puisque J.K Rowling avait préalablement dénoncé l’utilisation du terme «personnes menstruantes» pour parler des femmes, sa démarche est présentée comme une énième attaque à la communauté trans.

 

Que l’autrice britannique, qui semble frappée d'un genre d’«effet Dieudonné»*, soit transphobe ou pas est une interrogation légitime. Ce qu’elle abordait d’ailleurs elle-même dans un texte explicatif publié en 2020, dont nous citons des extraits plus bas. Confiant notamment avoir été victime de violences conjugales et d'abus sexuels.


Cependant, la couverture médiatique de ce nouveau projet fait figure de campagne de propagande:

 

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Le message est clair: J. K Rowling n’est rien d’autre qu’une bigote victorienne retranchée dans son manoir écossais, tweetant des horreurs en sirotant du thé noir. Et si vous regardez la prochaine série Harry Potter, produite par HBO, vous êtes transphobe. Car, aujourd’hui, protéger les droits des femmes biologiques est transphobe. On nage en plein délire.

 

«Le nouveau militantisme trans a (ou est susceptible d'avoir, si toutes ses demandes sont satisfaites) un impact significatif sur de nombreuses causes que je soutiens, parce qu'il pousse à éroder la définition légale du sexe et à la remplacer par le genre»

J.K Rowling


Que les femmes aient droit à des espaces protégés, des mots pour se définir, des combats spécifiques à leurs réalités biologiques sont des revendications aujourd’hui traitées comme une déclaration de guerre.


Depuis quand faut-il effacer les femmes pour valider les trans? Depuis quand défendre des droits conquis de haute lutte par des siècles de souffrance, de patriarcat et de violences, est-il un acte d’exclusion? Est-ce vraiment trop demander que de ne pas tout mélanger?


«Je tiens à être très claire: je sais que la transition sera une solution pour certaines personnes souffrant de dysphorie de genre, mais les études ont constamment montré qu'entre 60 et 90% des adolescents souffrant de dysphorie de genre s'en débarrassent en grandissant.»

J.K Rowling


Et si une femme trans peut être femme dans sa vie, son identité, son chemin, elle n’est pas biologiquement femme. Ce n’est pas une insulte. C’est un fait. Et les faits, ça existe encore.


Les personnes trans représentent moins de 1% de la population une minorité dans une minorité et pourtant sont omniprésentes dans les campagnes, les séries, les discours, les lexiques imposés. Pourquoi? Et pourquoi l’identité et les droits des femmes sont remises en question par cette transmania et pas ceux des hommes?


«Je me suis demandé si, si j'étais née 30 ans plus tard, j'aurais moi aussi essayé de changer de sexe. L'attrait d'échapper à la féminité aurait été énorme. J'ai lutté contre de graves troubles obsessionnels compulsifs pendant mon adolescence. Si j'avais trouvé en ligne une communauté et une sympathie que je ne pouvais pas trouver dans mon environnement immédiat, je pense que j'aurais pu être persuadée de devenir le fils que mon père avait ouvertement déclaré qu'il aurait préféré avoir.»

J.K Rowling


Dans une société saine, la visibilité médiatique devrait être proportionnelle soit à l’impact d’un phénomène, soit à sa gravité. Pourtant, les médias parlent davantage de 1% de personnes trans que de 10% d’enfants agressés, de 15% de pères séparés injustement privés de leurs enfants, ou de 20% de citoyens précaires. Alors, comment ça se fait?

 

L’explication de l’IA

 

Puisqu’il est difficile de répondre à ces questions sans basculer dans le discours idéologique dans un sens, comme dans l’autre, je me suis amusée à poser la question à ChatGPT. Et j’ai trouvé sa conclusion intéressante. La voici:


La surreprésentation médiatique des personnes trans (qui représentent environ 0,3 à 1% de la population) résulte d’un confluent de facteurs idéologiques, sociétaux, économiques et politiques. Voici les principales raisons:


1. 🎯 Symbole parfait de la nouvelle doxa identitaire


2. 📦 Réduction du politique à l’identité


«Lorsque vous ouvrez les portes des salles de bains et des vestiaires à tout homme qui croit ou se sent femme - et, comme je l'ai dit, les certificats de confirmation de genre peuvent désormais être accordés sans qu'il soit nécessaire de recourir à la chirurgie ou aux hormones -, vous ouvrez la porte à tous les hommes qui souhaitent y entrer.»

J.K Rowling


3. 📱 Puissance du militantisme en ligne


4. 🤝 Appui des institutions, ONG et groupes d’influence


5. 🧪 Sujet hautement polarisant, donc très médiagénique


«Mais aussi désagréable que soient ses attaques constantes, je refuse de m'incliner devant un mouvement qui, selon moi, fait un mal évident en cherchant à éroder la «femme» en tant que classe politique et biologique et en offrant une couverture à des prédateurs comme peu avant lui. Je me tiens aux côtés des femmes et des hommes courageux, gays, hétérosexuels et transgenres, qui défendent la liberté d'expression.»

J.K Rowling


6. 🧨 Controverse = stratégie d’évitement


7. 👗 Influence du monde culturel et publicitaire


🎯 Conclusion possible:

Les médias parlent autant des trans non pas parce qu’ils s’intéressent sincèrement à leur sort, mais parce que cela sert une stratégie d’image, de distraction et d’alignement idéologique, tout en offrant un contenu hautement émotionnel, polarisant et sans risque pour l’ordre établi.

*Ce que j’appelle l’«effet Dieudonné» est la radicalisation d’une idée initialement mesurée pour correspondre aux attaques qu’elle déclenche.

 

1 Comment


suzette.s
il y a 4 jours

Merci, Madame, de votre article courageux et intéressant.

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