«Les élites du WEF orchestrent la précarisation des individus via des réformes économiques et sociales»
- Amèle Debey
- il y a 5 jours
- 25 min de lecture
Ancien lobbyiste européen, Frédéric Baldan a quitté les couloirs feutrés de Bruxelles pour livrer une guerre judiciaire contre Ursula von der Leyen. Dans cet entretien, il revient sur les dérives structurelles de l’Union européenne: l’effacement de la démocratie au profit de réseaux d’influence, le brouillage des lignes entre public et privé, et la stratégie d’ubérisation des sociétés occidentales menée par une caste mondialisée. Derrière les promesses sanitaires ou écologiques se profile un modèle technocratique, où les citoyens deviennent des «utilisateurs» sous contrôle numérique.

Amèle Debey, pour L’Impertinent: Qui êtes-vous?
Frédéric Baldan: J'ai été lobbyiste européen. J'ai créé un cabinet de conseil qui a aidé de petites entreprises à attaquer les monopoles des grosses entreprises, dans des secteurs régulés. Il y a toujours une agence de l'Union européenne qui contraint très fort la vente de matériel. Par exemple, les simulateurs de vol. Tout le monde comprend l’existence d’une agence européenne qui gère la sécurité aérienne. Mais sa réglementation avantage un acteur en position de quasi-monopole. Il y a donc toute une série de stratégies à développer pour essayer de permettre aux petits d'avoir des parts de marché et d'avoir une concurrence un peu plus libre. J’ai œuvré en ce sens pour ce genre d'entreprise. C'est pour ça que je connais bien le milieu bruxellois et celui des institutions européennes, parce que j'ai vécu dedans pendant presque dix ans.
J'ai fait de la lutte anti-corruption et de la lutte pour les droits fondamentaux, en particulier tout ce qui était transparence administrative. Parce que s'il n'y a pas de transparence, il n'y a aucun contrôle de l'action publique, et donc il n'y a pas de démocratie.
Lutte pour les droits et libertés et lobbyisme, ça semble un peu antinomique. Qu’est-ce qu’un lobbyiste concrètement?
Tout vient de la capacité à accaparer une prise de décision publique. Le pouvoir public va prendre une décision qui va affecter les intérêts de la population, les intérêts d'entreprises privées, de toute une série d'acteurs. Le terme lobby vient du lobby d'un hôtel, il s’agit du fait de rester tout le temps là où ça se passe, à la réception, et d'attendre que les élus sortent des endroits où ils tiennent leurs discussions pour entrer en contact avec eux.
Prenez les militants qui ont fabriqué Cumuleo, cet outil qui sert à tracer les rémunérations des politiciens, par exemple. Il nous dit quel est le cumul des mandats politiques et des mandats rémunérés des politiciens. Ce qui permet d’aboutir à la rémunération totale d'un politicien. C'est donc un outil de transparence. Mais, au sens de la réglementation sur le lobbying, c'est un lobby. Pourquoi? Parce qu'ils militent pour la transparence administrative. Parce qu’ils influencent le preneur de décision, les institutions, pour faire respecter le droit à la transparence.
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Maintenant, la multinationale qui a un bureau de représentation et qui essaye de s'avantager commercialement en ayant une décision favorable à ses intérêts, c'est aussi un lobby. Il y a tout un éventail de réalités distinctes derrière le mot lobby, dont les gens ont une vision assez primaire. Dans l’imaginaire collectif, un lobbyiste est quelqu'un avec une mallette de billets qui va corrompre un politicien. En fait, c'est plutôt une tentative d'influencer la prise de décision et de la rendre conforme à ses propres intérêts.
Vous êtes toujours lobbyiste?
J'avais un badge d'accès pour le Parlement européen, mais j’ai été radié dans le cadre de cette histoire.
Que s’est-il passé?
Après que j’ai déposé une plainte au pénal contre Ursula von der Leyen, la députée écolo Michèle Rivasi m’a prise sous son aile. Pour protéger les lanceurs d'alerte, on les met dans la lumière. Ainsi, ils sont moins susceptibles d'être victimes de représailles. Michèle a donc eu cette gentillesse de m'amener dans le Parlement européen, à Strasbourg. D’ailleurs, les citoyens européens ne sont même pas au courant, mais il y a des bureaux des institutions européennes dans tous les pays. Il n'y a pas seulement Bruxelles et Strasbourg. C'est un coût colossal.
Michèle organise donc un événement lors duquel elle invite tous les journalistes et les témoins dans le cadre de l’affaire des SMS d’Ursula von der Leyen échangés avec le patron de Pfizer. La conférence est filmée. Et trois heures après la fin de la conférence que j'ai donnée avec elle, je reçois un e-mail de ce qui s'appelle le secrétariat du registre de transparence de l'Union européenne. Un e-mail qui n'est pas signé, qui n'a pas de coordonnées. Je ne sais pas qui m'écrit.
«J’ai fini par être radié du registre de transparence après des échanges vides de sens»
Le secrétariat m'informe qu'on fait un contrôle qualité de mes données de déclaration. Il me dit que si je ne réponds pas à leurs questions, qui sont très vagues, très incompréhensibles, ils vont me suspendre dans un délai de cinq jours. À l'époque, je ne suis pas aussi familier qu'aujourd'hui avec le règlement. Mais il se fait que le délai de cinq jours pour suspendre quelqu'un n'existe pas. J’aurais légalement eu droit à un délai de 20 jours pour répondre. Mes données de déclaration, donc le fait que je déclare mes clients, que je déclare mon activité, que je déclare qui je suis, sont restées les mêmes au fil du temps. Elles seraient soudainement devenues incohérentes. J’ai fini par être radié du registre de transparence après des échanges vides de sens avec eux.
Pour moi, c'était une décision arbitraire et interdite par la directive lanceur d'alerte de l'Union européenne, qui prévoit qu'on n'a pas le droit d'engager des représailles, de harceler quelqu'un, ni d'attaquer ses revenus de manière directe ou indirecte. Ce qui a clairement été le cas.
Le lobbying n’est pas la seule activité de mon cabinet. Je fais de l'intelligence économique. Par exemple, identifier qui sont tous les concurrents, qui sont les clients, comment on peut toucher les clients, comment on peut pénétrer des marchés hautement régulés. C'est du conseil qu'on donne qui ne vise pas nécessairement à changer la réglementation ou à impacter la décision d'un politicien.
Quels sont vos conflits d’intérêt?
Je peux vous dire que le revenu total du livre est très largement inférieur aux frais de justice! Je n’ai absolument aucun client qui m'a mandaté, aucun tiers de manière directe ou indirecte, ou qui me rémunère, via un autre contrat par compensation. Je me suis retrouvé dans cette affaire par hasard.
Comment ça? Pourquoi avoir déposé cette plainte?
Un jour où je passais au Parlement européen pour une affaire d'anticorruption, je vois un poster qui représente la photo d'un cockpit. Il y est indiqué: «Êtes-vous toujours en sécurité à l'intérieur de l'avion?» Je constate que c'est organisé par des pilotes. En m’y rendant, je découvre des témoignages d'hôtesses de l'air et de femmes pilotes venues expliquer qu'il y a d'énormes problèmes d'effets secondaires au vaccin Covid en vol et que ceux-ci menacent gravement la sécurité aérienne. C'est en 2022, à une époque où on n'a pas le droit de prononcer les mots effets secondaires.
J'ai écouté des témoignages révoltants. Une des hôtesses a fait une ablation de l'utérus parce qu'elle a eu des règles continues et des douleurs intenses. Il y avait des mères célibataires qu'on a contraint à l'injection parce qu'elles voulaient garder leur emploi pour nourrir leurs enfants. On les a obligées parce qu'il fallait un QR code, donc un pass pour continuer à voler. Et finalement, elles ont quand même fini au chômage parce qu'interdites de vol à cause des effets secondaires. Il y avait toute une série de graves témoignages venant essentiellement de femmes. C'était bouleversant.
«Les pilotes étaient obligés de prendre cette substance inconnue qui provoque des effets secondaires»
Quand on voit une hôtesse de l'air qui a quand même un peu de poigne venir expliquer l'impact sur ses règles et sa vie intime, elle ne le fait pas par gaité de cœur, ni parce que ça lui fait plaisir ou pour se mettre en avant. Elle vient parce qu'elle vit une situation injuste et elle ne veut pas que ça continue et que d’autres vivent la même chose. Elle a rappelé, à juste titre, qu'une hôtesse n'est pas juste la femme qui distribue des boissons dans un avion. C'est le pompier, c'est le policier, c'est l'infirmière. C’est elle qui garantit la sécurité des passagers. Ces femmes témoignaient par engagement pour la sécurité de leurs passagers.
Quel impact a eu cette conférence?
Pour moi, à l'époque, cela a permis de commencer à libérer la parole. La Commission voulait les invisibiliser. La Commission, les compagnies aériennes, l’AME (Agence européenne des médicaments, ndlr), l’EASA (Agence de l'Union européenne pour la sécurité aérienne, ndlr), tout le monde s'entendait pour dire que la responsabilité devait retomber sur le dos des pilotes. J’ai trouvé scandaleux que l’on oblige les pilotes à être mis dans cette situation. Ils n'ont absolument aucun pouvoir de décision et on leur dit qu’ils seront responsables en cas de crash.
Les pilotes n’ont pas le droit de prendre un antihistaminique avant de piloter, mais cette substance inconnue qui provoque des effets secondaires, ils étaient obligés de la prendre. C'était de la folie furieuse!
J’ai également été choqué par les parents qui ont perdu leurs enfants à cause des effets secondaires. Certains ont incité leurs enfants à le faire parce qu’ils ont cru le gouvernement. Ils ont fièrement, loyalement, appliqué les mesures qu'on leur demandait en pensant bien agir. Cela les met dans une position terrible de culpabilité. Il y a un côté très sale à ce qui a été fait par les pouvoirs publics qui, normalement, devraient protéger les gens. Ils ont fait absolument le contraire.
Qui sont les lobbies les plus influents à Bruxelles?
Dans le cadre de cette crise-là, ceux qui ont des intérêts financiers. Par exemple le Wellcome Trust, la Fondation Bill et Melinda Gates, CEPI, le World Economic Forum… Il y avait toute une série d'acteurs de grande taille.
La difficulté pour les gens ordinaires, c'est de les identifier, de voir comment ils sont liés, d'en apprécier la taille et l'importance.
Dans votre livre, vous dites qu'il y en a aussi sur les plateaux télé: les fameux experts de plateau, alors que le public ne sait pas les reconnaître. Mais n’est-ce pas également le cas de certains médecins, dans ce même contexte?
C’est justement toute la difficulté. Un médecin a été labellisé comme tel. Il a fait des études qui l’amènent à avoir un diplôme. Avec le lobbyiste, c'est beaucoup plus insidieux parce qu’il s’agit de quelqu'un qui va viser, de manière directe ou indirecte, à avoir une influence sur la prise de décision publique.
Quand des labos donnent des avantages à ces médecins, directs ou indirects, que cela aliène le consentement de ces médecins pour aller sur des plateaux et utiliser l'autorité morale qui découle de leur titre pour influencer la population, ça s'appelle faire une opération de relations publiques. C'est une méthode de lobbying.
«Les activistes sont aussi une catégorie de lobbyistes»
Le fait qu'il soit médecin n'est pas antagoniste avec le fait d'être un lobbyiste. Mais il devrait déclarer les intérêts qu'il porte et dire pourquoi il tient ce genre de propos. Tout comme les représentants des Think Tanks, qui ne sont rien d’autre que des lobbies.
Un mot mieux accueilli par le public est «activiste». C'est aussi une catégorie de lobbyistes. Militant aussi. Tout ce qui comprend la défense d’intérêts sectoriels de groupe social. Une organisation religieuse est aussi considérée comme un lobby. Tout comme les associations de consommateurs.
Votre livre s’appelle UrsulaGates. Vous avez voulu faire une référence à Bill?
Oui, c'est un jeu de mots. C'est plutôt la multiplicité des scandales – donc au pluriel avec un «s» – qui fait apparaître l'influence de la fondation Bill & Melinda Gates sur la prise de décision dans le cas de cette crise-là. Le fait qu’il y ait autant de scandales qui suivent Ursula von der Leyen constitue une opportunité en fait. Elle est devenue une personne indéfendable.
Et d'ailleurs, vous qui en avez fait un livre, pouvez-vous nous dire qui elle est?
C’est intéressant que les gens se posent la question. Cela veut dire qu’ils ne sont pas au courant. Comment ça se fait? En Suisse, je comprends. Mais c’est pareil chez moi, en Belgique. Nous avons une population soumise à une fonctionnaire jupitérienne qui a tous les pouvoirs et personne ne la connaît. C'est quand même extraordinaire! Les Chinois connaissent Xi, les Russes connaissent Poutine, les Américains connaissent Trump. Et nous, on a une Allemande dont personne ne connaît l’origine.
Mais la presse n'a jamais correctement fait son travail d'informer les gens en disant de manière objective qui est cette femme. On comprend, quand on fouille son passé, qu’il y ait des choses qu'on n'a pas envie de raconter. Ma conclusion aujourd'hui, pour repartir de la fin, c'est que ses abus de pouvoir profitent à la caste qui l'entoure et que son maintien en fonction quoiqu'il en coûte fini par créer une rancœur au sein des populations européennes. À terme, cela risque de régénérer la situation traumatique de son enfance avec la RAF.
«Son père a une idéologie digne de toutes les dictatures qu'on a connues sur Terre»
Le père d’Ursula von der Leyen était particulièrement décrié quand elle était jeune. Il a écrit un bouquin sur la théorie philosophique de l'État. Joli programme pour quelqu'un qui faisait la promotion de la torture. De toute une idéologie de réification de l'être humain avec le fait que l'État doit devenir totalitaire et doit prendre le contrôle de tous les aspects de notre vie. C'est un mélange de ce qu’il y avait de pire en Allemagne, si on enlève les critères raciaux. Dans son livre, c'est comme si on avait remplacé la haine raciale par la haine des pauvres, des classes sociales inférieures. Son père a une idéologie digne de toutes les dictatures qu'on a connues sur Terre. Ce sont des gens qui n'ont pas beaucoup de considérations pour la condition humaine.
Ursula Albrecht, donc von der Leyen, quand elle était jeune, a été exfiltrée d'Allemagne, parce que c'était l'époque de la RAF, les fractions armées rouges qui menaient des attentats et organisaient des kidnappings. Un climat assez tendu. Les services anglo-saxons ont eu l'idée, pour faire plaisir au père détesté à l’époque, de protéger sa fille en l'exfiltrant et en la mettant en Angleterre. On lui donne alors un nom d'emprunt: Rose Ladson.
C’est déjà une histoire assez particulière. Qui peut raisonnablement quitter son pays aujourd'hui en bénéficiant d'une protection et d'une fausse identité dans un autre pays? On voit bien les rapports qu'ils avaient avec les gouvernements anglo-saxons.
Puis, elle a grandi de manière un peu tumultueuse entre Bruxelles et l’Angleterre. Elle s’est mariée avec Heiko von der Leyen en Allemagne, avant de finir par aller aux États-Unis. Et à partir de là, on la catapulte en Allemagne et on lui fabrique une carrière de politicienne.
Celle-ci ne tardera pas à être entachée de scandales, c’est ça?
Oui, totalement. Je pense que c'est quand même lié au trauma de sa jeunesse. Parce que quand on la voit en vrai, on dirait une actrice complètement traumatisée. C'est bizarre. À chaque fois qu'on la voit dans des médias, tout est cadré. Elle est dans un sentiment de sécurité. Tout est sous contrôle. On lui donne une belle apparence. Mais quand on la voit au naturel, c'est quand même assez perturbant. Elle donne l’impression d’être vide à l’intérieur. De jouer un rôle.
Ceux qui sont devenus des animaux politiques jouent un rôle en permanence. Ils ne sont plus jamais eux-mêmes, ils ne sont plus jamais naturels, ils ne sont plus jamais humains. C'est pour ça que j'ai passé dix ans dedans et que je ne suis pas spécialement enclin pour le moment à essayer de me battre pour vraiment y retourner. C'est un peu comme si je cherchais un moyen de me faire virer.
Quand elle a été ministre de la Défense en Allemagne, elle a déjà traversé un scandale de SMS avec des cabinets de conseil. Les gens retiennent toujours McKinsey, mais il n'y a pas qu’eux à l'époque. Elle a fait quand même plusieurs centaines de millions d'euros de dépenses dites «légères», dont personne ne comprend la matérialité des prestations. Et, fait encore unique à ce moment-là: elle négocie par SMS et se fait prendre.
«C'est quelqu'un qui s'est soustrait à la justice et qui s'est exorbité du droit»
Elle trouve toute une astuce pour que le ministère de la Défense soit obligé de détruire son téléphone. Et dira ensuite que les SMS ont été détruits. Pratique. Là où c'est intéressant, c'est qu'entre son épisode de SMSGate allemand et le SMSGate de Pfizer, elle a fait évoluer son mode opératoire. Elle a compris que ces histoires de SMS étaient dangereuses, que ça pouvait lui attirer des ennuis. Et donc, qu'est-ce qu'elle a fait? Elle a créé un logement dans le bâtiment de la Commission européenne et elle s'est domiciliée dans le Berlaymont.
C'est déjà une anomalie en soi, parce qu'il n'y a jamais aucun commissaire européen domicilié dans le Berlaymont. Ils ont droit à une indemnité, il y a suffisamment de logements dans le quartier, il n'y a aucun intérêt d'avoir un petit appartement là-dedans. Il faut savoir que les commissaires européens ont une immunité fonctionnelle. Par conséquent, s'ils agissent dans le cadre de leur fonction, ils sont protégés par une immunité. Celle-ci n'est pas personnelle. Cela veut dire que si, justement, l'infraction qu'ils commettent est en dehors de l'exercice de leur mandat, ils sont traités comme des individus normaux.
Mais Ursula, on ne peut pas la perquisitionner. Parce que pour la perquisitionner, il faudrait que la police pénètre dans la Commission, mais elle n'est pas dans sa juridiction de manière naturelle. Pour donner la permission à la police, il faudrait consulter qui? La Commission. Elle est présidée par qui? Ursula. On voit bien que c'est quelqu'un qui s'est soustrait à la justice et qui s'est exorbité du droit. De manière volontaire et consciente.
Vous dites dans votre livre qu’elle a une personnalité problématique. En quoi?
Pour utiliser un mot un peu tendance en France, elle déteste les «gueux». Elle n'aime pas les classes sociales inférieures. Elle est dans un culte de la personne. Elle doit tout le temps se mettre en avant. Elle doit recevoir des prix, des récompenses. Elle doit passer dans le Times, on doit dire qu'elle est merveilleuse. Encore une fois, la similitude avec les régimes allemands est quand même difficile à ne pas remarquer en termes de culte de la personnalité du leader suprême.
«En suivant les récompenses d’Ursula, on récupère derrière toutes les opérations de lobbying»
Mais d'un autre côté, c'est une opportunité, parce qu'elle est tellement dans une dérive avec les awards, les récompenses, ce genre de choses, que pour un journaliste ou un militant de la transparence, il suffit d'aller identifier toutes ces récompenses. Après, on regarde qui a offert ou payé ces récompenses. On identifie des lobbies, puis on regarde dans quel contexte on les a données et quel était l'intérêt de ces lobbies à ce moment-là.
En suivant les récompenses d’Ursula, on récupère derrière toutes les opérations de lobbying et tous les noms de tous les lobbies. C’est la méthode journalistique que j'ai utilisée dans mon livre.
Où en est votre plainte aujourd’hui?
C'est très compliqué. C'est devenu quasiment un arbre de procédures. Il y a plusieurs plaintes ou actions menées sur la plainte pénale. On l’a accusée de destruction de documents administratifs, de corruption, de prise illégale d'intérêt, d'immixtion dans des fonctions et titres. On a lancé cette procédure en 2023. On a mandaté un juge d'instruction indépendant. Ce juge d'instruction, au départ, a enquêté correctement. Il a transmis à la police, la police a fait une enquête. Et quand la police a commencé à être performante, on a vu arriver le parquet européen. Une construction de la Commission européenne.
Pour ne pas faire de détour, il s'agit d'un organe qui vise à prendre possession du pouvoir de la justice pour le mettre dans les mains de la Commission européenne. Les commissaires ne veulent plus être poursuivis pour corruption. Pour ce faire, ils disent que dès que ça touche l'intérêt de l'Union européenne et que c'est financier, ça ne concerne plus la justice nationale, ça concerne la justice européenne. Qui ont-ils mis à la tête de cet organe? Laura Kövesi, une Roumaine déjà connue dans son pays pour avoir fait l'objet d'un contrôle judiciaire. On l'accusait de corruption, de faux témoignages, d'abus de pouvoir. Un personnage extraordinaire.
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Ce parquet a eu une action hyper parasitaire. Quand ils ont compris qu'on commençait à avoir des preuves suffisantes et que la police avait formé une conviction sur la culpabilité, ils ont essayé de tout faire pour planter l'affaire. Normalement, leur travail est de s'attacher à poursuivre les infractions, pas à attaquer les victimes. Mais ce qu'ils ont fait, c'est précisément de s'attaquer aux victimes en disant que le juge indépendant n'aurait jamais dû être saisi, qu’il n'aurait jamais dû enquêter et que les victimes n'ont pas de dommages et pas d'intérêt à agir.
Ce qui est intéressant, c'est que le troisième contrat qu'on a visé entre Pfizer et les États membres, qui pèse 35 milliards d'euros, n'a pas été négocié en urgence. Il a été négocié directement par Ursula von der Leyen, qui n'avait pas le mandat pour le faire. Il a été intégralement payé par les États membres. C'est reconnu par Ursula von der Leyen elle-même à Maastricht. Cela montre qu'il n'y a pas eu d'atteinte au budget de l'Union européenne et que le parquet européen n'aurait jamais dû intervenir. Il n'a jamais été compétent. Pourtant, il a éliminé le parquet national.
Albert Bourla, PDG de Pfizer, a vendu 60% de ses actions juste après avoir annoncé son vaccin. C'est ça?
Je me suis demandé à partir de quel moment l'industriel a eu connaissance qu'il y aurait une crise sanitaire. Parce qu’on sait quand le public a été mis au courant de cette crise, mais subsiste la question de savoir quand est-ce que les gouvernements et les industriels l’ont su. Cela peut être dissymétrique entre plusieurs pays. Cela dépend des services de renseignement, de l'armée. Mais je me suis quand même interrogé face aux intérêts positionnés dans une temporalité particulière.
Bien sûr, c'est difficile de conclure à la causalité. Mais il y a des choses troublantes dans les dates. Par exemple, les constitutions des Fondations qui ont mis en place l'équivalent du pass sanitaire français, mais aux Etats-Unis: The Commons Project Foundation, partenaire du WEF, a reçu du sponsoring de plusieurs grands intérêts, de Microsoft, de la fondation Rockefeller, par exemple, de la fondation Pfizer, de la fondation Schmidt. On aura des lobbies liés à la crise qui auront soutenu ces structures, mais dans une temporalité qui est un peu curieuse, à savoir avant que le public connaisse cette crise. Par conséquent, c'est plutôt ça qui a été source de questionnement.
«Le pass sanitaire a fait l'objet d'une stratégie de division pour empêcher les gens de se mobiliser sur une thématique commune»
En Union européenne, on a créé le EU Digital Committee Certificate comme base. En Belgique, ça s'est appelé le CST. Il y a eu toute une stratégie blanchiment du nom. On a utilisé des noms différents dans des pays différents pour empêcher les gens de se mobiliser sur une thématique commune. On ne pouvait pas militer en commun, on ne pouvait pas faire du bruit en commun. On ne parlait plus de la même manière. C'est une bonne stratégie de division.
Concernant Bourla, il a programmé la vente de ses actions dans une temporalité similaire au déploiement de The Commons Project Foundation. Lorsque le CEO d’une entreprise doit organiser une escroquerie et veut en profiter, il peut s’y prendre de deux manières: soit il attend un pic pour vendre et faire une plus-value (mais il ne peut pas le prédire facilement à l’avance et avec précision), soit il se dit qu’après l'escroquerie, si la vérité devient connue du public, l'action se plante. Donc, il vaut mieux vendre assez vite.
Puisqu’on n’a pas vu ces messages, comment sait-on ce qu’ils contiennent? Et comment sait-on seulement qu’ils existent?
C’est d'abord les révélations du New York Times, dont l'honnêteté et l'intégrité sont quand même à prendre avec des pincettes. Ils vendent de la publicité et ils ne sont pas tout à fait politiquement neutres. Mais Albert Bourla lui-même a fini par reconnaître l’existence de ces messages. Et puis, ils n'ont jamais contesté. Ils n'ont pas dit, «on ne les a pas», mais «on ne les a plus».
Après avoir créé un scandale de SMS en Allemagne, elle récidive en Europe. Est-elle complètement idiote ou est-ce qu'elle se croit intouchable?
En fait, ça ne s'est pas si mal passé que ça pour elle. En Allemagne, on a détruit son téléphone, on n'a pas été perquisitionner les cabinets de conseil, on ne les a pas obtenus, et l'enquête est finie. Pour elle, c'est génial. Elle a commis de super belles infractions qui n'ont pas été sanctionnées. La conclusion qu'elle peut tirer de cette affaire, c'est d’être parvenue à s’en sortir et de pouvoir continuer. C'est le problème du criminel qui est en récidive. Tant que la justice ne lui impose pas une peine exemplaire qui le calme, il continue.
Pourquoi n'y a pas eu d'alerte ou de révolte massive au sein même de l'administration européenne? A-t-on affaire à une sorte de cartel en costume?
Il y a des ententes entre les groupes politiques. De temps en temps, un politicien réfractaire ou l'autre se fait calmer par son parti. Mais il ne faut pas avoir d'illusion sur la démocratie: les votes dans les Parlements se font essentiellement par consignes données par des partis. Oui, il y a un peu de gesticulation médiatique autour d’un député qui aurait posé de bonnes questions, mais ça en reste là. Le député n'est pas un représentant doté d’une autonomie de pensée et d'action.
«Ils maintiennent le clivage horizontal dans l'opinion publique pour pouvoir diviser pour mieux régner»
Tous les présidents des grands partis se fréquentent tous les jours et s'entendent. Encore une fois, les gens ont une conception imaginaire irréaliste de comment se passent les choses. Quand on vit dans les institutions européennes, on peut voir que les gens de gauche et de droite s'entendent parfaitement, alors qu’ils vont se vomir dessus en public.
La dichotomie gauche-droite dans laquelle on emprisonne les gens est absurde. Notre vrai problème sociétal aujourd'hui n'est pas de savoir si c’est le petit indépendant contre l'ouvrier. Ils sont martyrisés par la même institution! C'est une lutte sociale verticale. Nous avons une classe dominante qui est en train de s'approprier tous les pouvoirs, de prendre contrôle de toutes les ressources, et qui est en train de déposséder la population. Ils maintiennent cette division dans l'opinion publique, à savoir le clivage horizontal, pour pouvoir diviser pour mieux régner.
Dans votre livre, vous abordez également le thème de l’uberisation et la volonté des élites de détruire progressivement toutes les institutions.
Oui. Ce sont de multiples concepts. Le PPP, le partenariat public-privé, c'est le capitalisme des parties prenantes. Mais en fait, ça s'appelle le fascisme. Parce que quand il y a une fusion des pouvoirs publics avec des pouvoirs privés comme les banques et les grands industriels, ça s'appelle du fascisme. On lui donne une apparence sexy, on prend un vocabulaire à part, mais la réalité est tout à fait celle-là.
Quand des entreprises comme Google aident le gouvernement à faire de la surveillance de masse, c'est du fascisme, pas de la liberté économique. Ces mots nous endorment et n'attirent pas notre attention sur la dangerosité de la situation dans laquelle on est en train d’entrer.
Nos copains de Davos nous expliquent que les êtres humains servent de moins en moins, deviennent à la limite des rouages d'une machine. La même idéologie que le père de von der Leyen. Mais ce qu'il oublie de dire, c'est que le mot ubérisation vient d'Uber. Uber est un membre du World Economic Forum. Cette tendance n'est donc pas naturelle. Les membres du WEF sont en train de rendre obsolètes ou précaires des humains par des stratégies de modifications de modèles économiques et sociaux. Eux-mêmes qui, ensuite, viennent nous expliquer qu’il va falloir faire quelque chose de ces humains qui ne servent à rien. Alors qu’ils en sont les premiers responsables.
«La masse est clochardisée par une toute petite élite qui concentre toutes les richesses»
L’idée est de déposséder la masse de son outil de production de richesse. Le but des gens qui ont des fortunes et des privilèges disproportionnés est d'en avoir toujours plus. Tout cela nous ramène au servage. Comme avec les systèmes de Cloud: on n’est plus propriétaire de rien. Avant, pour avoir des logiciels, on achetait des licences. J'avais un ordinateur, je l'avais acheté, il m'appartenait. J'avais acheté un logiciel, la licence m'appartenait, elle était installée dessus. Si j'arrêtais de payer, ce n'était pas grave. J'avais un objet, il était chez moi, il m'appartenait, c’était ma propriété privée.
Aujourd’hui, le modèle est à l’abonnement. On ne me vend pas un logiciel, on me loue la possibilité de l'utiliser. C'est une dépossession des moyens de production. Le jour où ils décident que je suis un mauvais citoyen, ils me retirent l’accès et je suis éventuellement privé de mon outil de création de richesse. C'est une modification de l'économie. La masse est clochardisée par une toute petite élite qui concentre toutes les richesses.
Et toute la pollution.
Oui, pourtant ce sont les plus grands donneurs de leçons sur ce plan. La transition numérique n'est jamais que de la dictature, à l’image du modèle essayé en Chine avec les outils numériques de contrôle de la population. La partie transition verte n'est jamais qu'un outil arbitraire pour contrôler la population sur des critères définis par le gouvernement. C’est amusant de la part des pires pollueurs de la planète qui, comme tous les pervers, projettent sur les autres les conséquences de leurs propres actes.
À quoi sert vraiment le WEF?
Il sert de plateforme. Les gens en ont parfois une vision soit naïve, soit paranoïaque, soit délirante. Il s’agit d’une plateforme qui collecte de l'argent, qui organise des événements, qui met des personnes en lien. Ces personnes partagent une idéologie malsaine qui crée des réseaux de compromission pour créer de l'influence.
Ce n'est pas la seule plateforme et ce n'est pas non plus une plateforme négligeable. Quand on voit son évolution avec le temps, le nombre de membres, les budgets qu'ils ont obtenus, l'influence qu'ils ont, il est évident que c'est devenu une plateforme de lobbying assez importante qui pèse sur les décisions prises. Ceci étant dit, ce serait un peu délirant de croire que c’est le WEF qui contrôle le monde.
Quels sont leurs liens avec l'UE?
Ursula a été lobbyiste pour le WEF et a arrêté de le déclarer au moment où elle est devenue présidente de la Commission européenne. Ce qui, pour moi, montrait déjà qu'elle était en incompatibilité avec la fonction.
«Si la loi était appliquée à Ursula von der Leyen, elle serait en prison»
Être présidente de la commission, c'est exercer de manière indépendante, sans être subordonnée à qui que ce soit. Vu qu'on connaît ses éventuels liens d'intérêt, il faut regarder ce qu'elle a fait en interaction avec ces structures durant son mandat. C'est là qu'on voit s'il y a vraiment un conflit d'intérêt. Et il apparaît très nettement qu’elle a servi, durant son mandat, l'intérêt de son ancien lobby. C’est véritablement problématique et c'est véritablement incompatible avec la fonction présidente de la Commission.
Quelle menace représente-t-elle pour la société?
Ce sont des individus qui n'ont pas de limites et qui n'ont pas de gêne. Par conséquent, ils sont vraiment capables de tout. Les montants dépensés par la Commission européenne, les fonds de relance Covid, les budgets pour les vaccins… on arrive à des sommes complètement délirantes. Il n'y a plus de prédations naturelles. Les magistrats ne les poursuivent pas.
Le cas d'Ursula est révélateur: avec le dossier judiciaire qu'on a fini par former, on n'a plus de problèmes à démontrer sa culpabilité. La question n’est plus là, mais celle de savoir si on a accès à un tribunal indépendant? Si celui-ci va respecter l'État de droit? Si on va finir par appliquer la loi à Ursula von der Leyen? Si c’était le cas, elle irait en prison.
Dans votre livre, vous parlez également du lien ignoré par les médias entre un cabinet de lobbying responsable du déclenchement de la guerre du Golfe et les pharmas. De quoi s’agit-il?
Hill & Knowlton, c'est le cabinet de lobbying qui a conditionné, préparé, entraîné la fille de l'ambassadeur du Koweït à Washington à mentir en audition pour convaincre l'opinion publique américaine de déclencher la guerre du Golfe. Ce cabinet sulfureux est connu pour faire un nombre de saloperies assez impressionnant. Il est notamment abordé dans le documentaire Comment vendre la guerre. Ce sont eux qui ont fait de la manipulation d'opinion publique dans le but de permettre au gouvernement américain de déclencher ce conflit.
«Il y a les croyants: les vax, et les non-croyants: les antivax. Il faut mettre les non-croyants au ban de la société»
À la fin de mon livre, j’ai glissé une photo d’Ursula von der Leyen chez Pfizer, avec Albert Bourla, en pleine opération de lobbying organisée par Hill & Knowlton pour le compte de Pfizer. Eux ont oublié de déclarer leur client. Pfizer a oublié de déclarer son prestataire. Et personne n'a pensé à déclarer voir Ursula von der Leyen. Pas même Ursula, qui n'a pas pensé à déclarer qu'elle voyait Albert Bourla.
Le job d’Hill & Knowlton, payé par Pfizer, a été de créer une narration, un storytelling avec un wording scientifique. Pendant la crise sanitaire, certains médecins se sont offusqués de voir que la science était devenue une religion dogmatique où tous les avis ne pouvaient plus être entendus. C’est le fruit du travail de Hill & Knowlton: formater l’opinion publique pour faire passer le vaccin pour un miracle. Un miracle religieux.
On ne peut pas contester le miracle. Sinon, c'est remettre en cause la foi. Et si on remet en cause la foi, il faut être excommunié. Il y a les croyants: les vax, et les non-croyants: les antivax. Il faut mettre les non-croyants au ban de la société. De la même façon: si on croit, on ne peut pas remettre en cause. La stratégie était de cet ordre-là.
Si j'ai bien compris, le propos de votre livre est notamment d'expliquer que le certificat Covid a été une sorte de répétition générale en vue d'instaurer un système de contrôle à la chinoise?
Grâce à la propagande, on a tendance à diaboliser les gens de l'extérieur pour amoindrir le niveau de nuisance que l'on déclenche à l'intérieur. On va dire que les Chinois sont super vilains: ils sont tyranniques avec leur population et ils appliquent le crédit social. Personne ne se demande d'où vient le crédit social. L'idée d'utiliser les entreprises du numérique pour contraindre la population socialement n'est pas née en Chine. Elle est née à l'ONU, à la suite d’une entente avec des pays qui sont quand même majoritairement des dictatures.
L'ONU a admis de manière très ouverte vouloir détruire l'ancien contrat social et en faire un nouveau. C'est l'agenda 2030 et les sustainable development goals. Ils veulent normaliser une société dans laquelle il n'y a plus de droits fondamentaux, où tout est géré de manière digitale. Créer un profil utilisateur dans lequel on collecte toutes nos données et par le biais duquel on a plus de droits fondamentaux, mais des privilèges utilisateurs.
«Les dirigeants se disent qu'administrer les êtres humains comme du bétail grâce à des outils numériques, c'est bien»
Ce système malsain a été globalement accepté par la plupart des pays du monde. On voit donc qu'il y a un problème de classe. Les dirigeants se disent qu'administrer les êtres humains comme du bétail grâce à des outils numériques, c'est bien. On ne va pas demander l'avis de la population. On a un agenda, on l’applique. Ils mettent en place ce qui s'appelle les DPI, donc Digital Public Infrastructure, parce que pour créer un système de gouvernance mondiale, on a besoin d'administrer la population à distance avec des outils numériques.
Le EU Digital Covid Certificate a été donné – on ne sait pas dans quel cadre juridique – par Stella Kierakides à l'OMS, donc à l'ONU. Celle-ci veut en faire un outil mondial pour un passeport vaccinal, pour des cartes de vaccination. Ils utilisent des pays pour faire des expérimentations technologiques de la conformité sociale, puis il y a une remontée d'expérience à l'ONU, qui va standardiser et déployer dans différents pays ces systèmes de contrôle de population. C’est comme ça que l'on crée ce que la fondation Bill & Melinda Gates appelle les Global Citizens, à savoir les citoyens qui se sentent concernés par les enjeux mondiaux.
Ce sont des citoyens qui n'ont plus de droits fondamentaux, mais des privilèges utilisateurs qui peuvent être retirés à n'importe quel moment.
Comment votre livre a-t-il été reçu par les médias mainstream?
La couverture médiatique de mon livre n'est pas nulle. On ne m'a pas vraiment empêché de faire des conférences publiques. J'ai plutôt connu le cas de journalistes qui auraient dû écrire et qui se sont abstenus, parce que j'avais accordé des interviews à des médias qu'ils n'approuvent pas. C'est de cet ordre-là.
Sur son site d'information, TF1 censure mon affaire depuis le début. Qu'ils ne parlent pas du livre n'est pas un problème. Par contre, qu'ils occultent les faits qui sont en lien, c'est-à-dire une plainte pénale historique, est problématique. On est mille plaignants: il y a des États membres – dont la Hongrie et la Pologne – , des hôtesses, des pilotes, des gens qui ont perdu leurs enfants qui se sont joints à la cause dans une plainte de corruption contre la présidente de la Commission. C'est vraiment sans précédent, c'est unique dans l'histoire de l'UE! Pourtant, de grands médias comme celui-là ont choisi sciemment de censurer l'information.
Ils se sont juste fendus d'un article pour expliquer à leurs lecteurs que la procédure dont ils n'avaient pas parlé était finie. Alors que c'est faux, puisque nous avons des voies de recours.
Tous les journalistes ne sont pas méprisables. Il y en a qui ont essayé, malgré les conditions qui étaient les leurs, de faire ce qu'ils pouvaient. Le monde n'est pas parfait. Les rédactions sont arrosées par des industriels, leur modèle économique est précaire, ils dépendent de fonds publics et de fonds de grands industriels ou de milliardaires pour survivre. Tout cela fait qu'ils n'ont plus la capacité de faire du journalisme. Ce qu'ils devraient faire, c'est des paris audacieux en lançant leur propre média, autour d'une communauté de soutien de lecteurs. Aujourd'hui, ils n'ont plus besoin de lecteurs, ce ne sont pas eux qui les financent. Ils ne cherchent plus à rencontrer leurs besoins. On n'est plus du tout dans cet état d'esprit.
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Un immense merci et un immense bravo pour cet article qui me laisse pantoise. Décidément, l'Impertinent est une mine de diamants pour l'information.