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Julian Assange: toujours pas de décision quant à son extradition

Dernière mise à jour : 27 mars

Ce 26 mars, deux juges de la Haute Cour de Londres ont demandé aux Etats-Unis de nouvelles assurances quant au traitement de Julian Assange s'il devait être extradé. Nouveau délai fixé au 20 mai.


Julian Assange.
© Flickr

Mise à jour le 26 mars 2024: Julian Assange ne sera pas (encore) extradé aux Etats-Unis


C'est les sourcils froncés et le visage fermé que Stella Assange a annoncé la décision des juges de la Haute Cour de Londres, ce mardi matin. S'il n'est pas immédiatement extradé, Julian Assange est loin d'être sorti d'affaire pour autant.


En effet, les juges ont laissé un nouveau délai de trois semaines aux Etats-Unis pour fournir des assurances que la vie de Julian ne serait pas en danger s'il devait être extradé et que ses droits seraient respectés. Une nouvelle décision devra donc tomber le 20 mai prochain.


 

Publié le 18 février 2024: Julian Assange ou la trahison du journalisme par les journalistes eux-mêmes


Le sort de Julian Assange est fondamentalement lié à celui de la liberté de la presse. C’est l’idée principale qui ressort de la conférence, tenue mercredi 14 février, au Club suisse de la presse de Genève, dirigé par Isabelle Falconnier.

 

Pour présenter la situation et répondre aux questions, le rédacteur en chef de Wikileaks et journaliste d’investigation islandais, Kristinn Hrafnsson et le secrétaire général de Reporters sans frontières Suisse, Denis Masmejan, étaient présents. Ils ont rappelé l’issue importante de la semaine prochaine.

 

En effet, les 20 et 21 février prochain, deux juges de la Haute Cour de Londres se prononceront sur le droit ou non de Julian Assange de faire appel de la décision d’extradition aux Etats-Unis prononcée à son encontre en juin 2023. Il pourrait bien s’agir de la dernière chance de l’Australien d’éviter d’être envoyé dans le pays où il risque 175 ans de prison pour avoir dévoilé les crimes de guerre de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.

 

«Etant donné que la plupart des grands journaux ont utilisé ces informations, nous pensions à l'époque que cela nous conférait une certaine protection», a expliqué Kristinn Hrafnsson. Ils ont rapidement déchanté.

 

Depuis les 13 ans que dure ce combat pour la libération de Julian Assange, le soutien de ceux qui ont profité de son travail est ambigu et c’est un euphémisme! Le silence global de la presse conventionnelle est d’autant plus incompréhensible qu’il se base sur des arguments absurdes. Le statut de Julian Assange – dont on se permet de se demander s’il est ou non vraiment journaliste – est notamment remis en question. Comme si cela justifiait l’abandon dont il est victime et l’indifférence réservée à son sort.

 

L’Impertinent s’est permis de demander à Kristinn Hrafnsson si Assange et son équipe se sentaient trahis ou non par la profession. Voici sa réponse:

 

«D’une certaine manière, mais je n’ai pas envie de rajouter dans la critique de mes collègues. Je peux comprendre que les journalistes aient été trompés, comme cela a été déjà été le cas à de nombreuses reprises tout au long de ma carrière. On peut notamment citer l’invasion de l’Irak en 2003. La presse a fini par reconnaître qu’elle avait été trompée et qu’elle avait privilégié un seul narratif. J’attends que cela arrive dans l’affaire qui nous occupe. Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte. Un réveil est nécessaire. Il s’agit bien sûr d’un problème structurel pour les journalistes (…) Il s’agit en fait de l’existence même du journalisme qui est en question. Je ne me sens pas trahi, les journalistes se trahissent eux-mêmes, ainsi que le concept même du journalisme».

 

Sans grande surprise, cette conférence de presse n’a pas suscité le relais qu’elle méritait dans les médias mainstream. C’est pourquoi il est important d’en parler et d’en partager le contenu, que vous trouverez ci-dessous:



La semaine prochaine, des manifestations de soutien auront lieu à Berne et Genève, entre autres.


A noter que L’Impertinent a déposé une demande d’interview de Stella Assange, la femme de Julian et mère de ses deux enfants.

 

Affaire à suivre, donc.

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