Amèle Debey

29 oct. 20238 Min

Baisse de la natalité: quel lien avec la vaccination contre le Covid?

Mis à jour : janv. 25

Face à la baisse de la natalité, les explications sont diverses et multifactorielles. Pourtant, toutes ne sont pas évoquées publiquement avec la même liberté. L’hypothèse d’un impact de la vaccination contre le COVID-19 sur la reproduction est majoritairement passée sous silence, laissant une fois de plus tout le loisir aux esprits de s’échauffer. Une bonne raison pour s’attaquer au sujet et faire le point sur ce que l’on sait.

© Pixabay/ X @CuendetV

Le 19 octobre, l’Office fédéral de la statistique (OFS) faisait état d’une baisse de la natalité de 8% entre 2021 et 2022. Les taux de mortalité durant les sept premiers jours, ainsi que dans la première année de vie ont tous deux augmentés pour passer respectivement de 206 à 227, et de 280 à 311. La dernière fois que la Suisse a enregistré aussi peu de naissances, c’était en 2012.

Interrogé sur la question, l’OFS explique que si le contraste est si important c’est parce que «l’année 2021 a été exceptionnellement riche en naissances». Concernant l’augmentation de la mortalité infantile, l’OFS déclare qu’il est «difficile de trouver une explication. On observe qu’il y a eu une légère augmentation des naissances de grands prématurés et très grands prématurés (0.86 à 0.96% des naissances vivantes), explique sa porte-parole. Ce sont des naissances pour lesquelles le risque d’un décès néonatal est élevé. Le taux de mortalité néonatale (décès durant le premier mois de vie) a fortement augmenté pour les très grands prématurés, ceci surtout pendant les sept premiers jours de vie.»

La baisse de la natalité est observée un peu partout en Europe. Y compris en France, où le statisticien Pierre Chaillot évoque une explication largement tue dans les médias: la vaccination contre le COVID-19.


Retrouvez l’interview complète de Pierre Chaillot très bientôt sur L’Impertinent


«Ce que je peux dire, c'est qu'il y a une chute de la natalité dans de nombreux pays européens pile neuf mois après la campagne de vaccination des jeunes en âge de procréer, explique-t-il. Parallèlement, de nombreuses jeunes femmes se plaignent de troubles menstruels. Suffisamment pour créer des collectifs de victimes, ce qui est un très fort indice. On remarque de fortes hausses de mortalité néonatale pile pendant les campagnes de vaccination des femmes enceintes. On ne peut pas faire de preuve de causalité avec des statistiques. Cependant, ces indices sont plus que suffisants pour sonner l'alerte et arrêter cette folie vaccinale.»

Du côté des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), la docteure Nicole Fournet Iron, spécialiste en médecine de la reproduction, est formelle: Il s’agit d’une fake news. «L'importance des troubles de la menstruation associés au Covid a été diffusée et amplifiée sur les réseaux sociaux, selon elle. Il me paraît très improbable qu'un phénomène aussi mineur sur le plan médical puisse expliquer la baisse de la natalité».

La Dre Fournet Iron explique encore que «les troubles de la menstruation induits par la vaccination sont relativement fugaces, environ deux mois. C'est un élément mineur par rapport à tous les bouleversements qui ont suivi le Covid. A mon avis, la pandémie et ses suites ont eu beaucoup plus de conséquences sur la natalité que ces troubles mineurs de courte durée. Les conséquences économiques, le stress que cela a généré dans la population, l'insécurité politique et écologique, les déclenchements de différents conflits ont eu des effets plus importants que ces troubles des cycles transitoires.»

«Ce n’est pas vrai, rétorque le médecin anesthésiste-réanimateur et fondateur de Réinfo Covid Louis Fouché. C’est un sujet sur lequel il y a beaucoup de fabriques de l’ignorance. Comme ce qu’a fait l’industrie du tabac avec le cancer du poumon pendant des années. Ils ont produit de la science et fait des congrès financés par l’industrie du tabac. C’est exactement ce qui arrive avec les effets secondaires du vaccin: une production de fausse science ainsi qu’une autocensure et une censure éditoriale.


Retrouvez très bientôt l’interview complète de Louis Fouché sur L’Impertinent


Louis Fouché explique encore: «Si on sort un papier pour parler de l’augmentation de la mortalité néonatale après vaccination, il ne sera pas publié. Il faudra forcément commencer par dire que la vaccination est sûre et efficace et que la balance bénéfice-risque est favorable. Dans ces études, la conclusion dit que tout va bien, mais lorsque l’on regarde les data, ce n’est vraiment pas le cas. Il y a une analyse de la littérature scientifique à faire. Personne ne fait ce travail dans les médias mainstream, mais nous on le fait et cela montre très clairement qu’il y a un problème avec les cycles menstruels et la fécondité. Il y a une vraie corrélation entre les campagnes de vaccination et la chute de la natalité ainsi que l’augmentation de la mortalité infantile.»

Cette déclaration alimente les interrogations sur la confiance que l’on peut ou non accorder aux publications scientifiques. Elle fait également écho aux déclarations du scientifique américain Patrick T. Brown, qui a récemment admis avoir dû « laisser de côté une partie de la vérité » pour que son papier concernant le changement climatique soit publié.

Il se trouve que, factuellement, parmi les milliers de témoignages recueillis par le collectif Où est mon cycle, beaucoup font état de troubles menstruels durables:

Problématique mondiale?

Après quelques recherches sur internet, nous nous sommes aperçus que la baisse de natalité se produisait même dans les pays les moins vaccinés du monde, comme le Burundi. Selon le site Statista, ce pays d’Afrique de l’Est affiche un taux de vaccination contre le COVID-19 de 0,05%. Le site Macrotrends nous apprend que la natalité y est, en 2022, de 1,57% inférieure à 2021. Pareil pour les pays dont on consulte les données en remontant la liste de Statista.

Alors, est-ce que cela suffit pour disqualifier la vaccination Covid du rang des explications? Nous avons posé la question à Pierre Chaillot. «J'évite de commenter les statistiques dont je ne maîtrise pas la provenance et la qualité, explique-t-il. Les naissances françaises sont obligatoirement enregistrées à l'état civil. Les décès aussi. Cela donne un registre de bonne qualité pour faire des statistiques. Les données de beaucoup de pays européens suivent des protocoles de collecte précis. A l'inverse, je n'ai pas la moindre idée de la qualité des statistiques du Burundi. Si les statistiques de natalité sont en baisse, je suis incapable de dire s'il y a bien moins de naissances ou si les données ne sont juste pas fiables. De plus, les vaccins ne sont pas les seuls poisons qui jouent en défaveur de la fécondité. Il faut faire des analyses poussées avant de prétendre pouvoir se servir d'une statistique.»

Comment démêler le vrai du faux? «C’est un sujet avec lien de causalité très compliqué car se mêlent le Covid lui-même, la vaccination et la problématique économique qui poussent les couples à ne plus faire d'enfants. Cela dit les études sur la baisse de la réserve ovarienne et de la qualité du sperme sont alarmantes», me confiait récemment un gynécologue vaudois qui préfère rester anonyme*.

Là encore, la spécialiste en fertilité des HUG fournit une contre-explication: «L'infection COVID-19 cause une diminution passagère de la qualité du sperme, comme c'est également le cas dans d'autres maladies infectieuses. Il n'y a pas d'évidence que l'infection affecte la réserve ovarienne. Le vaccin n'a aucun effet délétère connu sur le sperme ni sur la réserve ovarienne. Il n'affecte pas le résultat des traitements de fécondation in vitro.»

Pourtant, un autre expert suisse donne une lecture bien plus préoccupante de la situation. Le professeur Konstantin Beck a été statisticien auprès de l’assurance maladie CSS avant de devenir professeur adjoint à l’Université de Lucerne.

Dans une démonstration vidéo diffusée sur Odysee, l’ancien directeur du CSS Institute for Empirical Health Economics fait part de ses recherches sur l’impact de la vaccination COVID-19 sur la baisse de la natalité et la hausse de la mortalité en Europe.

Selon lui, il y a une corrélation claire, comme démontré dans ce tableau:

Il démontre également que la durée de séjour à l’hôpital après l’accouchement, qui a été volontairement raccourcie au fil du temps, a augmenté:

En conclusion, Konstantin Beck déclare: «Avec un taux de vaccination de 75% (chez les jeunes femmes), au moins une grossesse sur dix se termine par une fausse couche ou par la perte du bébé. Il n’y a pas d’autres arguments pour expliquer cette baisse de natalité que la vaccination. Cela n’est pas une surprise, puisque cela correspond à la brochure du fabricant ainsi qu’aux données scientifiques connues au début de la campagne.»

En effet, dans les déclarations du producteur de Spikevax (Moderna) publiées par Swissmedic, on peut notamment lire: «Aucune étude adéquate et bien contrôlée n’a été effectuée concernant l’utilisation de Spikevax chez la femme enceinte. Les données disponibles sur le Spikevax administré aux femmes enceintes sont insuffisantes pour déterminer les risques associés au vaccin en cas de grossesse.»

Un peu plus loin, le fabricant va même jusqu’à déconseiller la vaccination pour les femmes qui viennent d’accoucher: «Nous ignorons si le Spikevax est excrété dans le lait maternel humain. Nous ne disposons d’aucune donnée permettant d’évaluer l’effet de Spikevax sur le nourrisson allaité ou sur la production/l’excrétion de lait. Par conséquent, il n’est pas recommandé d’administrer le Spikevax à une mère qui allaite.»

Enfin, concernant la fertilité, on peut lire: «Nous ne disposons d’aucune donnée sur la fertilité humaine suite à l’utilisation de Spikevax.

Précaution à géométrie variable

Confronté à ces mises en garde, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) assure que les données des études publiées après l’autorisation du vaccin démontrent la sécurité de la vaccination pour les femmes enceintes: «Les recommandations de vaccination contre le COVID-19 précisent au paragraphe 4.2 les recommandations pour les femmes enceintes. En voici des extraits:

"Les données scientifiques montrent que la vaccination contre le COVID-19 avec un vaccin à ARNm est sûre pour les femmes enceintes [212]. Une étude de cohorte réalisée en Suisse a montré que les EIV (effets indésirables de la vaccination) étaient aussi fréquents chez les femmes enceintes que dans le reste de la population [213]. La même étude révèle également que la vaccination n’augmente pas le risque de complications pendant la grossesse ou chez le nouveau-né [216]. […] Des études montrent qu’une vaccination au premier trimestre est sûre également [217218]."»

Considérées comme des personnes à risques, les femmes enceintes ont été particulièrement visées par les campagnes de vaccination. Mais les déclarations des producteurs de Spikevax ne semblent pas alerter la Dre Nicole Fournet Iron: «Les laboratoires pharmaceutiques se protègent. Le vaccin reste électif, il n'est pas obligatoire et il est administré de façon préventive, explique-t-elle. Mais tout traitement ou vaccin peut avoir des effets secondaires. Quand vous êtes malade et que le traitement a pour but de vous guérir, les effets secondaires sont plus acceptables quand vous êtes en bonne santé et que son but est préventif. La mise en garde fait donc partie des précautions d'usage dans les traitements préventifs. Vous allez trouver les mêmes propos dans les flyers qui accompagnent les traitements de la ménopause ou la pilule contraceptive.»

Pourtant, les contrats des vaccins stipulent de façon très claire que les laboratoires sont absous de toute responsabilité en cas d’effet secondaire. On ne retrouve d’ailleurs pas les mêmes précautions partout. Reste à savoir pourquoi il faudrait prendre les mises en garde concernant la vaccination contre le COVID-19 avec des pincettes, mais pas ses encouragements.


(Re)lire notre article: Vaccins Covid: voici les contrats signés avec les pharmas


«Début 2022, l’Europe est confrontée au conflit géopolitique en Ukraine. On observe parallèlement une augmentation du coût de la vie (inflation). Les conséquences qui en découlent peuvent également influencer l'évolution de la population et son mouvement naturel en Suisse. C’est pourquoi la situation devra être suivie de près au cours des prochains mois», conclut l’OFS.

*identité connue de la rédaction


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