Invité de la rédaction

23 janv. 20231 Min

(Re)découvrir absolument Alice Rivaz

© L'Aire

Honte à moi, je n’avais jamais lu d’ouvrages d’Alice Rivaz (1901-1998), née Alice Golay! Il aura fallu que les éditions ZOE rééditent cet automne La Paix des Ruches (1947) pour que ma curiosité soit piquée. Comme la sortie était trop récente, je n’ai pas trouvé ce titre à ma bibliothèque habituelle. Frustrée, je me suis rabattue sur un autre des romans de l’auteure … et j’ai découvert un bijou: Le Creux de la Vague (L’Aire, 1967).

Je me suis également empressée d’en apprendre davantage sur cette femme étonnante qui aurait voulu consacrer sa vie à la musique, en particulier au piano. Mais elle a dû renoncer à faire carrière parce qu’elle avait … de trop petites mains. C’est en tout cas ce qu’elle raconte avec humour dans le Plan Fixe qui lui est consacré:

Le Creux de la Vague nous fait plonger dans le petit monde de la Genève internationale durant l’entre-deux-guerres. Le pacifisme embrassé par certains n’empêche pas la violence des sentiments, bien au contraire. Avec tendresse et profondeur, Alice Rivaz accompagne ses personnages, qui oscillent entre tourments du cœur et questions de société, ce qui demeure parfaitement actuel. Et la situation des sténo-dactylos, toujours en manque d’argent, résonne avec force à l’heure de la «précarité uberisée».

Alors que je n’apprécie guère les descriptions, celles d’Alice Rivaz m’ont émue. D’une façon unique, l’auteure fait vivre les paysages par ce qu’ils déclenchent chez ses personnages. Elle bouleverse par la perception des effets de la musique.

Je me suis laissé emporter par la vague et j’ai fermé le livre avec un seul regret, l’avoir déjà terminé!

Anne Sandoz Dutoit, licenciée en lettres et théologienne

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