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«Oui, j'ai servi d'intermédiaire dans la vente de faux certificats Covid»

Dernière mise à jour : 22 juin 2023

Difficile de trouver politicien plus haut en couleur que Ruben Ramchurn. Entre «trublion», «grande gueule» et «personnage controversé», les qualificatifs fusent dans la presse pour désigner celui qui est toujours vice-président de l’UDC yverdonnois. Célèbre dans toute la Suisse romande pour ses actions politiques souvent placées sous le signe de la provocation, le Vaudois fait désormais face à la justice pour des accusations de trafic de drogues et de faux certificats Covid. En pleine réflexion sur son avenir, le rebelle invétéré se livre sans ambages pour L’Impertinent.

© DR


Amèle Debey, pour L’Impertinent: Que faites-vous en ce moment? Avez-vous bel et bien décidé de vous retirer de la politique après les remous provoqués par votre invitation avortée à Joachim Son-Forget de rejoindre l’UDC yverdonnois?


Ruben Ramchurn: Non, je suis de retour au conseil communal depuis le mois de mars. Par rapport à l’UDC, on va dire que j’ai pris un peu de vacances, de recul et de temps pour moi afin de laisser la polémique retomber. Je suis entré dans une quarantaine qui est désormais terminée.


Formellement, je suis toujours le vice-président élu, comme le vice-président du district, mais je me suis mis en retrait des activités de comité. Il y aura bientôt des assemblées générales et je devrai décider si je veux me présenter à nouveau ou pas. Je ne suis pas sûr de le faire, je suis en pleine réflexion en ce moment. Il y a de nouvelles priorités dans ma vie et je songe peut-être même à quitter le canton de Vaud.


Pour aller en Valais? Cela vous irait bien.


Par exemple.


Il semblerait donc que même l’UDC ait fini par se lasser de votre style volontairement provocant? Un membre évoquait notamment la goutte d’eau pour décrire cette dernière polémique.


Je ne pensais pas que ça irait jusque-là, je pensais même rendre service en prenant Joachim chez nous. Je me suis planté. Quand on se plante, il est parfois bien de prendre du recul et de réfléchir.


Des gens m’écrivent constamment pour me réclamer d’autres actions, je ne suis donc pas sûr d’avoir lassé tout le monde, il semble que mon style manque à certains.


Votre carrière politique a été jalonnée de coups d’éclat. On peut citer notamment le «barbecue de la liberté», organisé en marge d’une manifestation antispéciste, l’apéro dans les locaux de Renovate… vous avez fait de la provocation votre marque de fabrique, non?


Oui, c’était le cas. Mais le but était de mener des actions concrètes tout en retournant leurs outils contre certains. De ce point de vue là ça a marché.


J’ai toujours souhaité ne pas faire ces choses-là tout seul et je n’ai jamais répété plusieurs fois la même action, mais les gens qui les apprécient sont souvent frileux quand il s’agit d’y aller.


Vous avez été condamné pour non-respect des mesures Covid notamment à cause d’une rupture de quarantaine. Une situation similaire à celle de Nuria Gorrite, l’ancienne présidente du Conseil d’Etat vaudois, qui n’a pas reçu la même sanction. A l’époque, vous dénonciez une justice à deux vitesses, le fait que nous ne soyons pas tous égaux face à la chasse aux sorcières que L’Impertinent évoquait lors d’une de ses dernières enquêtes. Vous maintenez?


En tout cas ça y ressemble très fortement. Dans mon cas, il s’agissait uniquement d’une quarantaine, à laquelle je me suis soumis dès que j’ai été notifié par email. Ils ont mis des moyens pas possibles pour me condamner, m’ont même poursuivi pour un non-respect de quarantaine, alors que j’en étais sorti, ce que j’ai pu prouver et qu’ils pouvaient difficilement ne pas savoir.


Dans le cas de Nuria Gorrite, il semblerait que le médecin cantonal ait été très prompt à se montrer souple sur les dates, tandis que dans mon cas c’était totalement le contraire, alors qu’on ne parlait que de quarantaine et que tous les tests ont été négatifs. Je n’étais que soupçonné d’être cas contact, alors que dans l’autre cas il s’agissait d’un isolement, donc des suites d’un test positif et donc d’une personne contagieuse. En outre, je ne me suis jamais rendu dans un lieu clos, j’ai juste tenu un stand dehors par grand vent, des conditions qui auraient rendu toute contamination impossible même si j’avais été positif. Mme Gorrite est allée au restaurant. A chacun de juger… mais pour moi la volonté politique derrière mes ennuis est une évidence.

 
 

Les restaurateurs de Zermatt, que certains avaient même voulu jeter en prison, viennent de gagner devant les tribunaux. Je pense qu’un tel verdict serait impossible dans le canton de Vaud.


On ne peut pas lutter contre un Etat où la justice est imbriquée avec le politique. Je pense qu’essayer d’obtenir gain de cause en justice contre l’Etat de Vaud est impossible, tout aussi impossible que contre l’Etat russe.


Vous comparez la justice russe à la justice vaudoise?


A partir du moment où on est face à un traitement différencié à ce point-là, que la justice est motivée par des décisions politiques, on ne peut pas dire qu’elle soit indépendante. C’est en tout cas l’impression qu’on a pour l’instant, mais je serais heureux d’avoir tort.


Je viens de recevoir une décision du Tribunal fédéral sur cette affaire: mon recours a été botté en touche et rejeté sur la forme. Ils ont décidé de ne pas statuer pour une question de forme par rapport à l’appel joint. C’est un peu trop technique pour moi, mais en gros ils ont décidé de ne pas se prononcer sur le fond. Il leur a fallu plus d’une année pour rendre un court verdict de non-entrée en matière, tout ceci ressemble à une mauvaise farce.


«Cette justice est une farce pour le citoyen lambda qui n’a pas de moyens illimités»

J’aurai donc l’amende à payer, plus quantité de frais. C’était aussi un des enjeux: comme j’ai gagné sur 80% des faits, j’aurais aimé pouvoir faire me rembourser une partie de mes frais, qui vont me coûter trois fois plus cher que l’amende. Ce qu’ils évitent avec cette décision.


Au final, on voit bien qu’on a un système fait pour vous faire accepter vos condamnations, car ça coûte horriblement plus cher d’avoir raison. J’aurais accepté la condamnation, j’aurais été condamné sur cinq fois plus de chefs d’accusation, mais ça m’aurait coûté cinq fois moins cher, comment ne pas considérer après ça que cette justice est une farce pour le citoyen lambda qui n’a pas de moyens illimités pour financer des procédures?


Pendant la crise sanitaire, vous étiez directeur d’un établissement médico-social (EMS). Quels constats tirez-vous de cette période?


J’ai parfois pu constater certains errements de l’Etat. Nous avions probablement déjà des cas Covid fin 2019, ce qu’on a compris a posteriori. Cela nous avait permis d’apprendre et de comprendre le matériel indispensable, ce qui fait qu’on était déjà en partie préparé quand est arrivée la première vague officielle et nous avons eu les moyens de soigner nos résidents.


Pendant le même temps, l’Etat nous a demandé de ne pas utiliser de masque dans l’EMS et cela a duré jusqu’au 8 avril 2020. Il nous envoyait souvent des directives absurdes, quand on y pense avec le recul. Notamment une directive avait demandé de ne pas utiliser d’oxygène qui aurait pu vaporiser le Covid dans la chambre des résidents contaminés et donc seuls dans leur chambre. Un problème qui se résout… en ouvrant la fenêtre. On a donc parfois eu l’impression que l’Etat empêchait de soigner et de se protéger.


«L’Etat est condamné à toujours avoir un coup de retard»

Puis tout d’un coup ils ont revu leur position et il fallait mettre des masques dans le jardin, n’importe quand, même lorsque nous n’avions plus de cas, même quand ça ne servait à rien. On est souvent passé d’un extrême à l’autre avec des consignes très dirigistes alors qu’on aurait pu se contenter de faire confiance aux professionnels du terrain.


Je crois que l’Etat de par sa bureaucratie est condamné à toujours avoir un coup de retard. D’ailleurs, contrairement à ce qu’il a souvent été dit, je n’ai jamais été opposant aux mesures, il y en a même que j’ai été le premier à défendre, mais il fallait être pertinent et suivre l’évolution de la science et les prendre au moment adéquat, puis avoir le courage de les lever.


Lorsque l’on a commencé à comprendre le rôle des capteurs C02 et de l’aération, c’était ce qu’il fallait mettre en avant, mais on a continué à garder des mesures insensées comme les masques en extérieur.

Nassim Taleb a écrit que «la bureaucratie est un mécanisme qui sépare les gens des conséquences de leurs actes» et je crois que cette phrase résume un peu tout le problème.


Plutôt que de réfléchir, on préfère copier les voisins pour pouvoir dire qu’on a fait comme eux, même si on sait que c’est des conneries. Daniel Koch a expliqué que l’on a fermé les écoles pour faire comme les autres, même si on savait que ça ne servait à rien, car les chiffres de Chine prouvaient que les enfants n’étaient ni vecteurs, ni touchés. Mais copier les voisins est un moyen de se couvrir, on peut dire que les autres ont fait pareil.

 
 

Cela résume toute la pandémie: on n’a pas réfléchi, on a fait en sorte de se couvrir avant tout.


En Suisse on a tout de même évité, entre autres, de suivre les Français dans leur confinement…


Oui, il y a eu plus débiles que nous. La Suisse a aussi parfois su faire preuve de courage et de bon sens. Nous avions aussi rouvert les écoles bien avant la plupart de nos voisins et nous n’avons jamais cédé aux pressions des hygiénistes qui voulaient les refermer. On est un des seuls pays qui a reconnu l’immunité naturelle et qui a donné des certificats sanitaires aux personnes guéries sur la base de tests sérologiques. Il a fallu longtemps, mais on l’a fait en novembre 2021.


Je pense d’ailleurs avoir joué un rôle là-dedans, car j’avais transmis les études israéliennes à Alain Berset en août 2021 et j’étais intervenu dans les médias à plusieurs reprises sur ce sujet-là et on a bien fini par étendre le certificat aux personnes guéries. Les guéris étant les seuls à acquérir une immunité des muqueuses respiratoires. Si vraiment l’objectif était de réduire les transmissions, ils seraient en fait les seuls à qui l’on devrait donner des certificats, même si en pratique cette immunité n’est pas extrêmement durable et difficile à mesurer. Les personnes uniquement vaccinées n’avaient pas cette immunité-là. D’ailleurs les fabricants de vaccins eux-mêmes l’avaient dit: bloquer la transmission n'était pas le but. C’est un vaccin nasal qu’il aurait fallu pour bloquer les transmissions, comme ceux utilisés pour la grippe aux USA chez les moins de 50 ans.


On devrait y réfléchir et en tirer des enseignements. Si vraiment nous voulons un vaccin efficace contre la grippe, notamment pour réduire les infections dans le personnel de santé, on devrait envisager l’usage des vaccins nasaux contre la grippe plutôt que des intramusculaires. On ne le fait pas et on est un peu frileux avec ces vaccins-là car ce sont des vaccins vivants atténués. Tous les vaccins nasaux ARNm contre le COVID-19 ont été des échecs.


L’idée est revenue récemment, certains ont proposé d’utiliser une version peu virulente du virus pour en faire un vaccin nasal. J’avais proposé cela au tout début de la pandémie et on m’avait traité de nazi pour avoir eu cette idée, sauf que ce n’était pas mon idée. Il s'agit d'un principe de vaccination connu et similaire aux premiers principes de vaccination: la variolisation, puis le premier vrai vaccin au XVIIIème siècle, qui utilisait l’immunité croisée avec la variole des vaches.


Y a-t-il d’autres éléments qui vous ont particulièrement choqué, en tant que directeur d’EMS?


Quand on s’est mis à enfermer, verrouiller les EMS de manière stricte, on n’a pas tenu compte des conséquences que cela pouvait avoir sur les résidents. On a vu des gens qui n’avaient pas eu le virus, mais qui se sont laissé mourir parce qu’on les avait coupés du monde et que leurs proches ne pouvaient plus venir les voir. Ce qu’on appelle le syndrome de glissement.


A quoi bon sauver les gens si c’est pour les condamner à une mort encore pire? A un moment, on doit arrêter de décider de la vie des gens, car c’est comme si on leur volait leur vie et leur mort.


Les directives anticipées, le consentement éclairé du patient, ne pas soigner quelqu’un qui ne veut pas être soigné… tout cela fait partie des avancées que nous avions acquises dans la santé. On les a totalement oubliées et cela a conduit à des situations graves.


Il y a vraiment des gens à qui on a volé leur vie. J’ai connu quelqu’un atteint d’un cancer à qui il restait moins d’une année à vivre et qui finalement s’est vu interdire de vivre, de sortir, de faire ce qu’il avait envie de faire de ses derniers mois, pour… l’empêcher de mourir du Covid? C’était absurde.


Désormais vous êtes visés par des accusations de trafic de drogues et de pass sanitaire. Où en est cette affaire?


On m’a bloqué l’accès à toute une partie du dossier – ce qui est selon moi probablement illégal – celle sur le volet sur les stupéfiants. Ce que je peux dire, c’est que j’ai des soupçons sur le corbeau qui se cache derrière ces rumeurs. Je pense que c’est le même type qui a essayé de tuer ma copine. J’ai des éléments qui montrent qu’il a écrit le même type d’accusations dans d’autres documents. Il y a des similitudes entre ce qu’on me reproche et ce qu’il disait de moi, comme de prétendues reventes de certificat covid dans un club échangiste dans lequel je n’ai jamais mis les pieds.


«Le Covid était le virus des pauvres»

Pas plus que je ne suis un client assidu du bordel dans lequel on m’accuse de vendre de la drogue. Ce que le patron de l’endroit peut confirmer. Je vais de temps en temps au Brazil bar après la fermeture des bistrots, mais pas au Club 38. Tout ce volet ne reposait sur rien.


Désormais, j’ai décidé d’arrêter de me battre contre la levée des scellés des appareils informatiques qui ont été saisis lors de la perquisition dont j’ai fait l’objet. Je bloquais leur accès par principe, car parmi ces appareils il y a des ordinateurs de travail soumis au secret professionnel et puis tout simplement parce qu’on peut me condamner au bûcher, mais pas m’obliger à ne pas traîner les pieds pour y aller.


Avez-vous, oui ou non, acheté de faux certificats Covid?


Le certificat qu’ils ont trouvé chez moi était un cadeau, comme cela a été confirmé. Je ne l’ai jamais utilisé. Je n’en avais pas besoin, car j’en avais déjà un. Quant au reste: j’étais le seul politicien à assumer dans les médias aller dans des restaurants clandestins – mais de loin pas le seul à y aller. A cette époque, on pouvait se rendre à l’hôtel, mais pas au restaurant, ce que je trouvais totalement hypocrite.


J’allais très souvent à l’hôtel, où restaurants et fitness étaient à disposition, car j’en avais les moyens, mais ça me mettait mal à l’aise. C’était le virus des pauvres en fait, il suffisait d’avoir de l’argent pour rester libre. En pleine pandémie, on avait des ministres de la santé qui fermaient les restaurants puis allaient passer leurs vacances au Chedi de Andermatt avec une dizaine de restaurants à disposition.


Parfois des connaissances me demandaient si j’avais des adresses de restaurants clandestins, il m’est arrivé de donner des tuyaux à certains. Pareillement pour les certificats Covid. Quelques personnes m’ont demandé où on pouvait en trouver un. Je n’ai pas répondu à n’importe qui, mais il y a quelques amis que j’ai envoyés vers la personne qui en fournissait (Christophe Loperetti, ndlr).


«Le certificat Covid était une ignominie»

Je fais là mes aveux. On pourra certainement me condamner pour avoir servi d’intermédiaire dans la vente de certificats Covid. Mais je n’étais certainement pas le cerveau d’un trafic et je ne me suis pas enrichi. J’ai juste rendu des services. Je pense que ce certificat était une ignominie.


Oui, c’était légal comme l’esclavage ou l’apartheid était légal. C’est le même genre de crime: on a supprimé des droits à des gens de manière injustifiée. La science l’a bien démontré. Ce qu’a fait Christophe fait de lui un héros des droits humains, un héros du droit naturel, il a permis de briser des chaînes et il sera du bon côté de l’histoire, contrairement à ceux qui se réjouissent de le voir sur le bûcher.


S’ils voulaient me condamner pour cette histoire, je le rejoindrais donc sur le banc des héros. Je pourrais vivre avec et le prendrais aujourd’hui comme un honneur non mérité. Bien qu’avec le recul, je me dis que tant qu’à être condamné, si j’avais su, je l’aurais fait pour de vrai car je suis encore plus persuadé aujourd’hui que c’était quelque chose de juste.


Donc, comme pour Son-Forget, vous avez voulu rendre service. En gros vos problèmes viennent du fait que vous voulez rendre service à tout le monde?


C’est une leçon que j’ai retenue. Je vais arrêter de rendre service et vivre davantage pour moi.


Mais bon, cette histoire de trafic de certificats Covid est absurde: en France ils ont retiré la base légale et évité d’enquêter là-dessus et ils sont passés à autre chose, pour une fois les Français sont bien plus intelligents que nous.


Comment justifier que la Suisse se lance dans une telle chasse aux sorcières, selon vous?


Je n’arrive pas à le comprendre. Je pense que les consignes ont été données par des procureurs hygiénistes. La Suisse doit être le seul pays qui perd son temps et met des moyens démesurés dans une quête aussi débile. Ça me choque de voir la débauche de moyens sur ce sujet alors que d’autres sont vraiment importants.


Un de mes amis, qui a quitté la Suisse, a récemment été arrêté à l’aéroport alors qu’il rentrait en Suisse, parce qu’ils ont trouvé un pass à son nom dans le téléphone de Christophe Loperetti. Il a dû passer par trois polices cantonales, tard le soir, afin d’être interrogé. Tandis que la même police judiciaire, le même ministère public, n’a rien fait dans l’enquête suite à la tentative de meurtre contre ma compagne. Dans le canton de Vaud, il est plus grave d’avoir un faux certificat vaccinal que d’essayer de tuer une femme.


Vous imaginez les moyens démesurés dont il est question pour un crime sans victime? Alors qu’aujourd’hui on sait que toutes ces mesures étaient insensées puisque le vaccin ne changeait rien à la transmission.


L’idée que les gens non vaccinés étaient dangereux pour les autres, cette idée même était criminelle. Pour cela on doit demander pardon. On a désigné une partie de la population comme des boucs émissaires, comme aux heures les plus sombres de notre histoire. Notre société devrait plutôt penser à une forme d’amnistie et à un processus de réconciliation.


Là on pourrait discuter de manière posée, faire le bilan de ce qui a été bien fait ou pas, sans haine. N’oublions pas les problèmes de santé issus du vaccin, dont on parle de plus en plus en Allemagne par exemple, une amnistie permettrait d’en discuter sans plus de tabou car elle concernerait tous les bords.


Pour revenir à vos démêlés avec la justice: d’où vient cette histoire de trafic de drogues?


La seule explication que je vois est qu’ils ont pensé que j’y réfléchirais à deux fois avant de médiatiser l’affaire s’il était question d’un tel crime. Ou alors, cela leur a servi à justifier leur descente de flics pour venir perquisitionner mon appartement à huit. Ce qui paraît démesuré pour de simples certificats Covid.


Ils m’accusent d’avoir fait des fêtes avec de la drogue gratuite alors que je n’étais pas en Suisse à cette période. Ils n’ont même pas pris la peine de vérifier les dates. J’avais quitté le pays en 2021 du temps du certificat Covid et j’avais dit que je ne rentrerais que quand il serait levé. Ce que j’ai fait, je suis rentré quelques jours après la fin des mesures, fin février 2022.


Vous dénoncez régulièrement une sorte d’acharnement à votre endroit, un «délit de grande gueule». Pourquoi est-ce qu’on partirait en cabale contre vous?


Mon avocat a donné une explication: comme j’étais une grande gueule, il fallait mettre les moyens pour faire un exemple sur ma personne afin de dissuader les prochains dans une situation similaire.


«Aujourd’hui, le canton de Vaud décapiterait à nouveau le major Davel»

C’est une erreur dommageable. Une société qui ne supporte plus le désaccord, ce n’est plus une démocratie, mais une société de l’oppression. La critique est nécessaire. Si les gens comme moi n’avaient pas ouvert leur gueule, peut-être n’aurait-on jamais eu de certificat de rémission, peut-être serait-on encore à porter des masques dehors comme ça se voit encore aujourd’hui dans certains pays.


Il est nécessaire de pouvoir remettre les dogmes en question; d’ailleurs, c'est ainsi que fonctionne la science.


Vous avez la réputation d’être un provocateur. Pensez-vous avoir parfois pu mettre de l’huile sur le feu en répondant à une sorte de biais dans lequel vous vous seriez vous-même enfermé inconsciemment?


C’est possible, mais je n’avais pas envie de personnifier ces combats. Je suis un peu lassé de tout ça. J’ai d’autres choses à faire en ce moment, j’ai de nouveaux projets professionnels et je ne cherche pas la lumière.


Il semblerait que l’on ait un problème avec les personnalités rebelles et impertinentes en Suisse…


Bien sûr. Ce qui m’a choqué ces derniers jours, ce sont les célébrations de la décapitation du major Davel par le canton de Vaud. J’y vois vraiment une grande hypocrisie parce qu’aujourd’hui, le canton de Vaud décapiterait à nouveau le major Davel. Quelle indécence du coup de prétendre le célébrer comme un martyr!


Vous avez une vie digne d’un roman policier! Quel sera le prochain chapitre?


Désormais, j’ai décidé de vivre pour moi et d’appliquer le serment de John Galt dans La Grève, de Ayn Rand: «Je jure sur ma vie et l’amour que j’ai pour elle de ne jamais vivre pour les autres ni demander aux autres de vivre pour moi».

 

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