Amèle Debey

10 mai 202210 Min

Pourquoi l’hécatombe des athlètes vaccinés est à prendre au sérieux

Mis à jour : 24 juil. 2022

Myocardites, péricardites, tachycardie, asthme... Les effets secondaires du vaccin anti-Covid sont reconnus par les deux principaux laboratoires qui les fabriquent. Mais les risques sont accrus pour les sportifs, dont les plus jeunes, parfois contraints de passer par la piqûre pour pouvoir participer à des compétitions, font face au déséquilibre de la balance bénéfices/risques. Pourtant, que ce soit dans les médias ou au sein du corps médical, on n'aborde le sujet qu'à grand renfort de précautions. Bilan.

Le 12 juin 2021, le footballeur Christian Eriksen s'est effondré en plein match. © DR

Un article du site Epoch Times, publié le 30 avril dernier, aurait pu faire l’effet d’une bombe si cette source sino-américaine ultra conservatrice n’avait pas été décrédibilisée ces deux dernières années. Pourtant, le papier titré Un nombre édifiant d’athlètes se sont effondrés l’année dernière – 579 décès pour 890 arrêts cardiaques – se base sur les données de One America News Network et de Good Sciencing qui, lui-même, a analysé celles de plusieurs institutions officielles, dont le Comité international olympique de Lausanne.

De la même manière, une liste de sportifs morts ou victimes de problèmes cardiaques circulant sur internet semble manquer de rigueur, en raison du manque de connaissance des statuts vaccinaux, ainsi que la difficulté à établir le lien entre vaccination et conséquences directes. Malgré les articles récurrents sur les problèmes de santé des sportifs, jusqu’à l’abandon en série de professionnels du tennis lors du dernier Open de Miami (17 en tout), les liens avec la seringue sont prudents.

Afin d’estimer l’étendue du problème, il s’agissait donc de rassembler des témoignages. L’Impertinent s’est entretenu avec une série d’athlètes qui tous font état de graves problèmes de santé après la vaccination anti-Covid. Des problèmes qui souvent ne sont pas correctement diagnostiqués et pratiquement jamais associés à l’inoculation du produit par les médecins.

Les regrets d’un «provax»

Pascal Egli est un athlète saint-gallois de haut niveau, en parallèle de ses études d’ingénieur et de la poursuite de sa thèse, avec un titre de docteur en géographie à la clé. Dès le début de la pandémie, il s’est plié docilement aux différentes mesures, y compris la vaccination. Ses cours de microbiologie et de chimie en tête, il était farouchement favorable à ces injections, soutenues par des données qui l’ont convaincu.

Peu après sa troisième dose, survenue le 1er février dernier, il a commencé à développer des symptômes effrayants, comme il l’a expliqué dans un post Instagram: «Depuis le début du mois de février, je constate des comportements étranges de mon cœur, surtout au repos, mais parfois aussi pendant l'entraînement. J'avais hésité à faire le booster, car je savais que mon corps avait déjà fortement réagi à la deuxième dose et je connaissais plusieurs athlètes qui avaient eu des problèmes avec ces vaccins.

J'ai fait très attention et je n'ai pas fait d'exercice pendant les trois jours qui ont suivi le vaccin, mais je me sentais assez mal. Pendant certains entraînements, je me sentais assez bien pour monter en intensité, mais je me suis vite rendu compte que mon corps n'aimait pas ça, puisque j'ai eu des douleurs thoraciques et des arythmies cardiaques qui me faisaient me réveiller la nuit et m'empêchaient de dormir. Pour être honnête, j'avais assez peur pour ma vie.»

Après plusieurs examens médicaux qui ne débouchent sur rien de suspect, Pascal Egli se soumet à des électrocardiogrammes sur vingt-quatre heures qui révèlent des irrégularités du rythme cardiaque. Son médecin lui ordonne d’arrêter le sport et lui explique que de tels symptômes peuvent également se produire après avoir eu le Covid.

Joint par téléphone en début de semaine, soit quatre mois plus tard, le moutain runner de 34 ans explique: «Ça va un peu mieux, mais je ne peux toujours pas m’entraîner normalement. Les examens ont révélé que je n’ai pas eu le virus, car je n’ai aucun anticorps contre le Covid. C’est donc assez sûr que cela vient du vaccin.»

Aujourd’hui, Pascal Egli déconseille aux jeunes de faire cette troisième dose: «Le problème, c'est qu’on recommande, voire qu'on oblige ce vaccin avant d’avoir suffisamment de données sur la sécurité, regrette le coureur. J’ai essayé de suivre la science, qui n’est pas statique. Désormais, j’ai appris de tous ces cas, y compris ceux d’adolescents qui sont morts à cause de cette vaccination. C’est très rare, mais ça arrive. Et c’est arrivé trop souvent pour que ce soit justifiable. Oui, il y a eu des essais cliniques, mais je doute que des athlètes y aient participé. Cela m’étonnerait qu’un sportif soit volontaire pour jouer les cobayes.»

«Je ne me suis pas senti compris par les médecins»

Fabrice Fauser est un athlète romand de haut niveau. Fin juin 2021, il fait la deuxième dose pour pouvoir participer à une compétition en Afrique du Sud. La réaction est très, très forte. Pendant une semaine, il monte jusqu'à 42 degrés de fièvre. Deux semaines plus tard, il part en camp d’entraînement et c’est à ce moment-là que commencent les symptômes cardiaques. Des pulsations beaucoup trop basses (150 au lieu de 185). Ainsi que des performances de 40% en dessous de ce qu’elles sont habituellement.

«Par la suite, j’ai fait une crise d’asthme, alors que je n’avais jamais fait d’asthme de ma vie, raconte-t-il. Le soir, j’avais l’impression que mon cœur battait deux fois vite et qu’il faisait une pause. Ça me réveillait la nuit. C’était extrêmement flippant».

Ce que déplore Fabrice, c’est le manque d'écoute du milieu médical: «J’avais l’impression de ne pas être compris. Quand j’allais voir les médecins et que je leur expliquais que c’est arrivé juste après le vaccin, ils me disaient que ce n’étaient pas forcément en relation, explique-t-il. Je connais d’autres athlètes d’élite qui ne souhaitent pas en parler, dont un a vécu une expérience similaire à la mienne. On lui a dit que son embolie pulmonaire n’avait rien à voir avec son vaccin. Mais il semblerait que ce ne puisse être que ça. Il y a un gros tabou dans le milieu médical.»

Pendant huit mois, la santé du sportif est restée instable. Si, aujourd’hui, Fabrice peut reprendre l’entraînement normalement, il est sous Ventoline, puisqu’il est devenu asthmatique. «Après tout cela, pour couronner le tout, j’ai encore attrapé le Covid.»

Sujet tabou?

Gabriele Pace est un sportif génois semi-pro. Une semaine après sa deuxième dose, il s’est rendu en Suisse pour courir le Sierre-Zinal. C’est à ce moment-là qu’il a commencé à faire des crises de tachycardie et d’arythmie. Incapable de performer lors de l’événement, il n’a pas pu s’entraîner pendant trois mois après cela. Obligé de faire sa troisième dose pour pouvoir travailler, comme c’est la règle en Italie, Gabriele affirme que son état est désormais revenu à la normale.

Eli Anne Dvergsdal est une athlète professionnelle norvégienne. Une semaine et demie après sa première dose, elle commence à développer les symptômes post-vaccinaux connus, qui ne l’inquiètent pas outre mesure. Au bout de dix jours, elle ressent une extrême fatigue – tant au repos qu’à l’entraînement – ainsi que des difficultés respiratoires et des douleurs thoraciques lorsqu’elle s’allonge.

«Les sportifs ont moins de chances de développer des formes graves du Covid, à cause de leur hygiène de vie»

De passage en Suisse à l’occasion du Sierre-Zinal, elle doit arrêter après 2 ou 3 kilomètres. Elle est hospitalisée pendant trois jours et doit se priver d’entraînement pendant les deux mois suivants. Ses examens révèlent une péricardite, ainsi que l’absence de la maladie à coronavirus.

«Lorsque j’ai commencé à aborder la question de la corrélation entre mon problème et la vaccination dans le milieu médical, une infirmière m’en a dissuadé, me disant que cela allait effrayer les gens décidés à se faire vacciner, témoigne Eli Anne. Mon médecin en Norvège, qui fait des recherches sur cette question, m’a dit que les sportifs ont moins de chances de développer des formes graves du Covid, à cause de leur hygiène de vie. En revanche, concernant le vaccin, c’est autre chose… »

Aujourd’hui, elle peut à nouveau s’entraîner quasi normalement, mais son impossibilité à recevoir la moindre dose supplémentaire l’empêche de concourir à l’international comme elle le voudrait.

En effet, selon Swiss Olympic, qui a notamment recommandé le booster à tous les membres de la délégation olympique présente en Chine pour les JO de Pékin: «Sans vaccin, les participant(e)s devaient obligatoirement se soumettre à une quarantaine de 21 jours dans une chambre d’hôtel à leur arrivée en Chine – contrainte très compliquée à appliquer pour un athlète d’élite.»

En général, les règles dépendent des pays organisateurs et/ou des compétitions elles-mêmes.

Miraculé

En mai 2021, Michael Perrier, alors milieu du Stade-Lausanne-Ouchy, fait un arrêt cardiaque suivi par trois jours de coma, peu après avoir reçu une dose de vaccin. Revenu d'entre les morts, comme il le confiait un peu plus tard à la presse romande, le footballeur a dû se faire poser un défibrillateur sous-cutané – tout comme Christian Eriksen – et éprouve toujours de la fatigue plus facilement qu'avant. A part ça, il affirme n'avoir aucune séquelle de son accident.

«Je n'osais pas faire le lien à l'époque»

Si le lien avec la vaccination n'est pas officiellement avéré, Michael Perrier rapporte les propos d'un immunologue du CHUV qui lui aurait affirmé que c'était la piste la plus probable. Le sportif a également reçu un certificat de dispense pour les prochaines doses. «Je n'osais pas faire le lien à l'époque, car c'était un peu délicat et mal vu de critiquer le vaccin, explique l'ancien footballeur. J'ai un peu moins peur de dire aujourd'hui que je suis convaincu que c'est le vaccin qui a provoqué cette myocardite, qui elle a provoqué cet arrêt cardiaque.»

S'il n'avait reçu qu'une seule dose, c'est parce qu'il avait fait une forme légère du Covid auparavant. «Un rhume et un peu mal à la gorge, mais rien de plus», a-t-il témoigné.

Michael Perrier a renoncé à retourner sur le terrain et s'est fait une raison: il est moins risqué d'aborder une reconversion pour ce physio récemment diplômé.

Un nombre incalculable

En plus de ces derniers, huit autres cas de complications après vaccination chez des sportifs nous ont été communiqués. Et chacun de ces athlètes en connaît plusieurs autres. Le véritable nombre d’athlètes gênés dans leur carrière après l’injection est tout simplement incalculable.

Pourtant, Vincent Chollet, médecin spécialiste en médecine physique, réadaptation et médecine du sport SEMS, affirme ne pas connaître de cas d’effets secondaires à la suite d’une vaccination anti-Covid. Pour lui, il y a une peur irrationnelle autour du vaccin, principalement alimentée par les vaccinoscéptiques. «Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup plus de gens qui font des Covids longs que de gens qui ont des problèmes liés à la vaccination», explique le médecin.

«On a conseillé aux équipes de se faire vacciner (Vincent Chollet est le médecin d’une célèbre team romande de hockey). Les recommandations de la Société suisse de médecine du sport étaient de faire un électrocardiogramme comparatif chez les joueurs qui avaient eu le Covid, car cela a montré une atteinte des cellules cardiaques. Ces recommandations n’avaient pas lieu post-vaccination. Certains ont fait des myocardites, mais on les retrouve aussi dans la maladie en tant que telle.»

«Ceux qui se plaignent de ces effets secondaires sont vaccinoscéptiques à la base»

Interrogé sur la balance bénéfice/risque du vaccin chez les jeunes, Vincent Chollet place l’accessibilité aux compétitions dans les bénéfices de la vaccination chez les jeunes athlètes. Il ajoute néanmoins: «A ce jour, j’aurais tendance à dire que ça ne sert à rien de faire une troisième dose. Ce qui serait mieux chez les jeunes en bonne santé serait de refaire un dosage d’anticorps en fonction de leur statut vaccinal. Si la maladie repart à la hausse, cela vaudra la peine de refaire un booster».

Pour le Dr Chollet, il n’y a absolument pas de tabou au sujet des effets secondaires de la vaccination anti-Covid dans le milieu médical. «Ceux qui se plaignent de ces effets secondaires sont vaccinoscéptiques à la base, mais ceux chez qui cela s’est bien passé ne vont pas aller le claironner. On entend toujours plus parler de ce qui ne va pas.»

Même son de cloche au sein de Swiss Olympique: «Les risques des injections ont été pris en compte et analysés par nos médecins de délégation. Sur la base des données à disposition, ces derniers sont arrivés à la conclusion que les risques liés à une infection à la COVID-19 étaient plus élevés que les risqués liés à une vaccination (…) En tant qu’organisation faitière, Swiss Olympic s’est exprimé à plusieurs reprises en faveur du vaccin – pour tous les sportifs et sportives du pays.»

Sécurité à la trappe

L’Impertinent a rencontré une femme qui travaille dans l’industrie pharmaceutique. Elle est particulièrement au fait des processus d’autorisation de mise sur le marché. Souhaitant rester anonyme pour des raisons évidentes, elle a accepté de nous livrer son avis sur le sujet: «Lorsqu’on étudie un médicament avant de le mettre sur le marché, on regarde l’efficacité, la sécurité et la facilité d’utilisation, explique celle que nous appellerons Jane Doe. Pour une vaccination en urgence, je comprends que cette dernière passe à la trappe. Mais l’efficacité et la sécurité du médicament doivent être étudiées sur le long terme. L’étude de phase 3 continue même après la mise sur le marché.»

«Ici, nous sommes dans une situation où on n’a même pas attendu la fin de la phase 3, continue-t-elle. On s’est concentré sur l’efficacité (admettons que les 95% soient fiables) mais on n’a absolument rien regardé sur la sécurité. D’ailleurs, on n’avait pas entendu parler de myocardite avant les premiers effets étranges, comme le malaise du footballeur Eriksen.»

C’est effectivement après les premiers signaux d'alarme que Pfizer et Moderna, les deux principaux pourvoyeurs de vaccin, ont rédigé une circulaire relative aux risques de myocardites et de péricardites. Cet avertissement est daté du 12 août 2021, soit deux mois après le malaise d'Eriksen en ouverture de l'Euro.

Non seulement le suivi des effets secondaires n’a pas été fait, mais il n’y a pas d’incitation à rapporter ces cas. Sans compter que cela prend souvent des années pour établir le lien entre les deux.

Comme L’Impertinent l'a déjà abordé à plusieurs reprises, la question de la responsabilité en cas d'effet secondaire n'est pas tout à fait tranchée. Il est donc plus sûr, pour pouvoir être remboursé par l'assurance, de ne pas évoquer le vaccin en cas de problème.

«Le cas des sportifs est intéressant. Les myocardites vont agir plus facilement sur quelqu’un qui met son cœur à contribution, explique notre Jane Doe. Ce qui est intéressant c’est que ce sont des gens qui n’avaient pas de problème avant et pas forcément de comorbidités. Un sportif, par défaut, est quelqu’un qui s’alimente bien, qui n’est pas sédentaire. Donc certains facteurs de risque sont éliminés. C’est une population où l’effet de la vaccination est prédominant, car il y a moins de causes collatérales.»

«Si c’est le Covid, c’est que la vaccination ne marche pas»

Quant à l'hypothèse que ces effets secondaires viennent du virus et non de la piqûre, notre témoin rétorque: «Si c’est le Covid, c’est que la vaccination ne marche pas, puisqu’elle est censée prémunir des formes graves.»

Serions-nous tous des bombes à retardement prêtes à développer des problèmes cardiaques s’il nous prenait l’envie de mettre notre cœur à rude épreuve? Pas aussi simple, selon Jane Doe: «Je dirais plutôt qu'il faudrait faire des études observationnelles de suivi de personnes vaccinées en monitorant leurs fonctions cardiaques quasiment constamment pour en observer les variations.»

Il est clair que nous n’avons jamais eu autant d’effets secondaires car nous n’avons jamais autant vacciné à l’échelle planétaire. Ces chiffres ne devraient donc pas nous émouvoir. Ils sont pourtant perçus avec un alarmisme bien différent lorsqu’il s’agissait de victimes du Covid. Il est bon de rappeler que chaque mort du vaccin, contrairement aux morts du virus, l’a été à cause d’une obligation déguisée qui aurait pu être évitée.

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