Amèle Debey

10 nov. 20228 Min

«Du jour au lendemain, je n'ai plus été invité sur les plateaux télé»

Mis à jour : 11 nov. 2022

Après avoir été président de la commission spécialisée Maladies transmissibles du Haut Conseil de la santé publique, Christian Perronne se décrit désormais comme professeur des universités à la retraite, ancien chef de service de l’hôpital universitaire de Garches. Mais il est surtout l’une des personnalités les plus légitimes pour critiquer la gestion de la crise Covid. Et c’est la justice ordinale qui le dit. Interview.

Le professeur Perronne lors de son audience au Parlement européen mi-octobre 22. © DR

Amèle Debey, pour L’Impertinent : Comment allez-vous et que faites-vous en ce moment?

Christian Perronne: Je suis retraité depuis le mois de mars, mais je n’ai jamais eu autant d’activité, car je cours partout, je suis invité partout. J’en suis content aussi car j’essaie de faire avancer les choses.

Où en êtes-vous avec l’hôpital de Garches, dont vous avez été renvoyé?

J’étais chef de service depuis fin 1994, jusqu’à fin 2020. Je n’avais jamais eu le moindre problème, je m’entendais bien avec tout le monde, même avec l’Assistance publique. Tout se passait bien avec la chefferie de service.

Ma retraite était prévue en mars 2022 depuis longtemps, à 67 ans, mais j’avais décidé de laisser, par anticipation, la chefferie de service à mon successeur en mars 2021. Quand Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, m’a remis la lettre pour m’informer que j’étais démis de mes fonctions, il savait très bien que j’avais décidé de remettre mon poste à mon successeur trois mois après. C’était donc juste un coup de pub dans les médias.

Il ne pouvait pas me radier de mon poste de médecin ni de celui de professeur – ce n’est pas dans ses compétences – il pouvait juste me retirer ma chefferie de service. Finalement, cela m’a soulagé, car j’aurais dû continuer à être chef de service sous le joug d’une oppression dirigiste, dans laquelle j’aurais été mal à l’aise. Donc je remercie Martin Hirsch.

Comment avez-vous accueilli la décision de la chambre disciplinaire, qui vous a blanchi? Vous attendiez-vous à une telle victoire?

La plainte était divisée en deux parties. D’abord, celle que le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) a déposé contre moi pour mes propos dans les médias. La seconde venait du jeune médecin – interne à l’époque – Nathan Peiffer Smadja, que je ne connaissais pas au début de la crise sanitaire.

Ce dernier, alors qu’il était encore interne, avait lancé une pétition nationale contre moi en juillet 2020, après la sortie de mon premier livre (Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise?, ndlr). Il demandait à ce que je sois sanctionné pour diffamation, alors que je n’avais diffamé personne. L’arroseur a été arrosé, car j’ai découvert par la suite que, pendant tout l’été 2020, il s’était fendu de plus d’une dizaine de tweets injurieux sur moi, tout en usurpant le statut d’infectiologue qu’il n’était pas encore à l’époque. De plus, outre ma plainte au Conseil de l’ordre, je l’ai attaqué au pénal pour dénonciation calomnieuse, car il m’a rendu responsable de menace de mort à son encontre, alors que c’était faux.

Il a reçu un avertissement de la chambre disciplinaire, sanction minimale parce qu’il a présenté ses excuses lors de l’audience.

«J’ai été surpris que la décision soit aussi favorable»

Concernant la décision du Conseil de l’ordre, j’ai été surpris qu’elle soit aussi favorable. Je savais qu’ils ne pouvaient pas me radier et qu’ils ne pouvaient me juger que sur ce qu’ils m’ont reproché, à savoir des propos un peu véhéments de temps en temps, mais rien de très méchant.

J’étais persuadé qu’ils allaient au moins me mettre un avertissement pour la forme. Non seulement cela n’a pas été le cas, mais il a été statué que, vu mon CV, mon expérience nationale et internationale, j’étais légitime pour apporter un regard critique et que j’avais non seulement le droit d’avoir un discours dissident, mais en avais l’obligation.

Le Conseil de l’ordre des médecins décidera en décembre 2022, lors de la réunion plénière, s’ils font ou non appel de la décision. Ce n’est donc pas encore le cas, contrairement à ce qui est dit dans les médias.

C’est la première fois depuis deux ans que la justice se prononce en faveur d’une critique des décisions prises, non?

Il faut bien comprendre que c’est la chambre régionale qui a pris cette décision. Il y a les conseils départementaux, régionaux et un conseil national. C’est le haut du conseil national qui est un peu sous pression, dirons-nous, des autorités. Ce sont eux qui ont porté plainte contre moi.

Ce que je pense aussi, c’est que ces médecins qui font partie des conseils à tous les niveaux, sont pour beaucoup de bonne volonté. Ils sont élus par leurs pairs et sont donc assez représentatifs des médecins en France.

Quand je les ai vus, ils avaient l’air plutôt bienveillants. Ils connaissaient très bien tout le dossier.

Peut-on donc imaginer, selon vous, que votre cas fasse jurisprudence et que d’autres médecins «dissidents» puissent être blanchis par la justice?

Pour la justice ordinale, je le souhaite. En tout cas cette décision de me blanchir a fait le tour du monde, d’abord dans les pays francophones puis dans beaucoup d’autres pays. J’ai reçu des messages de félicitations de professeurs de médecine américains et européens. Pour la justice classique, on pourrait se demander s’il y a des pressions. Avec l’association Bon Sens, dont je suis vice-président, on a déposé plusieurs dizaines de plaintes en justice. La plupart ont été balayées d’un revers de main, sans même être jugées, sous prétexte que, soit nous ne sommes pas compétents, soit que l’état d’urgence justifiait les éventuelles dérives des autorités. La justice gagnerait à mettre en avant son indépendance.

Je pense que ça va finir par changer, car il y a tellement de données sur les dessous politiques et financiers de cette crise qui sortent de partout qu’ils ne peuvent pas continuer à camoufler cela éternellement. Sans parler de la manipulation de données scientifiques.

N’êtes-vous pas «coupable» des faits que le Cnom vous reproche? A savoir notamment faire la promotion de l’hydroxychloroquine et critiquer les vaccins?

J’ai critiqué la condamnation des traitements précoces qui ont fait la preuve de leur efficacité dans de nombreux pays aux quatre coins de la planète. J’ai aussi critiqué ces produits expérimentaux qui ne sont pas des vaccins, étudiés à la hâte. Leur inefficacité est désormais largement constatée à travers le monde. Je me suis battu contre obligation d’injecter un produit expérimental, ce qui est contraire à toutes les lois et tous les traités internationaux, ainsi qu’au code de Nuremberg. Pendant des années, je me suis battu pour les vaccins en France et à l’OMS.

D’ailleurs, il est écrit en toutes lettres dans la décision du conseil de l’ordre «le professeur Perronne n’a jamais eu de discours antivax».

Concernant la crise en général, qu’est-ce qui vous fait penser qu’il s’agit davantage de malveillance que d’incompétence?

Parce que tout ça a été programmé. La crise mondiale justifiant le contrôle des populations a été annoncée par Attali et des tas de gens, il y a des années. Tous les symboles de la pandémie figuraient déjà sur la première page de The Economist en janvier 2019.

Vous arrive-t-il parfois de douter de cette version? De vous dire «Et si tout ça n’était pas programmé»?

Impossible, puisque sur la page de couverture figurait un pangolin, alors que personne ne savait ce que c’était à ce moment-là. Un pangolin aux pieds de l’homme de Vitruve avec un QR code dans la main.

Impossible qu’il s’agisse de coïncidences. Il n’y a plus aucun virologue sérieux au monde qui croit que le virus est naturel.

Dans quel but cette crise aurait-elle été préméditée?

Pour contrôler la population mondiale et détruire les gouvernements. C’est le Nouvel ordre mondial. Klaus Schwab, directeur du Forum économique mondial, ne s’en n’est pas caché, et il a même écrit un livre sur la grande réinitialisation (Covid 19 : The Great Reset, ndlr).

Cela voudrait dire que tous les médecins, toutes les agences de santé, tous les échelons des gouvernements seraient au courant et laisseraient faire. Cela vous paraît crédible?

C’est très habile: ils ont ce qu’ils appellent en anglais les key opinion leaders (KOL), ceux qui façonnent l’opinion. Je le sais car il y a des médecins et scientifiques influents financés par l’industrie pharmaceutique internationale. Ils sont payés des millions sur des comptes offshores. On est loin des 10'000 euros qu’ils déclarent sur Transparence santé. Ça, c’est le pourboire. Ainsi, vous avez des médecins qui viennent sur les plateaux télé pour obéir à la voix du maître. Dès lors, beaucoup de collègues respectables vont suivre docilement sans se poser de questions.

Et ça existe depuis bien avant le Covid.

Ces KOL, connus et reconnus par leurs pairs, influencent, chacun dans leur spécialité, les sociétés savantes. Vous voyez aussi que l’industrie pharmaceutique finance les principaux journaux médicaux internationaux. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les rédacteurs en chef de ces journaux eux-mêmes qui l’ont écrit: les données sont souvent truquées. Le système est pourri par la corruption.

La meilleure preuve d’une coordination mondiale est le fait que des décisions soient prises le même jour en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande, en France… d’un bout à l’autre de la planète!

J’ai été surprise de voir que peu de médias ont relayé l’information de votre blanchiment. Qu'il n'y ait pas eu davantage d'interviews de vous sur les médias principaux.

Avant le Covid j’étais tout le temps sur les plateaux, les journalistes m’aimaient bien. A l’automne 2020, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a fait un communiqué officiel destiné à tous les médias de France pour leur demander de ne plus m’inviter. Je pense que, pour eux, au vu de mon parcours professionnel, je suis dangereux pour le système. Du jour au lendemain je n’ai pratiquement plus été invité.

«Je suis très positif pour l'avenir»

Mais les médias alternatifs ont parfois plus d’audience que les principaux. Je le vois car avant il était très rare que l’on me reconnaisse dans la rue, alors que maintenant c’est tous les jours.

C’est dire la puissance de ces médias alternatifs. C’est pour ça que la Macronie est en panique: ils ont donné trois milliards d’euros aux médias principaux, mais ils ne peuvent pas censurer complètement les autres.

J’ai vu que vous aviez également déposé une plainte contre Bill Gates. De quoi s’agit-il?

Bill Gates est passé deux fois sur France 2. Il a dit des choses différentes. Je l’ai donc attaqué avec quelques autres pour désinformation. Mais vu sa capacité à rebondir, je ne suis pas très inquiet pour lui… Mais, même si c’est symbolique, on ne peut pas laisser passer ça, déjà qu’il contrôle financièrement une bonne partie de l’OMS.

Comment tout cela va-t-il se finir, selon vous?

Nous allons encore vivre des soubresauts douloureux, avec l’instillation de nouvelles peurs,

notamment par le biais d’une crise économique majeure, mais je suis très optimiste. Les peuples du monde s’éveillent. Les instigateurs de cette crise, à l’échelon mondial, sont tombés dans une telle fuite en avant et une telle démesure, l’hybris décrite par les Grecs anciens, que tout leur plan va s’effondrer. Il n’y a pas une semaine sans qu’un nouveau scandale soit révélé.

Nous allons assister à un festival de conflits internes entre les différents acteurs, gérants de l’industrie pharmaceutique, grands manitous de la finance, politiciens du gouvernement, parlementaires, conseillers, experts de salons, experts de plateaux, fonctionnaires aux ordres, journalistes, intervenants du monde juridique, qui vont tous se renvoyer la balle en rejetant chacun la faute sur les autres. On voit que ça a déjà commencé. Ce sera l’occasion de rebâtir une médecine humaniste et holistique ainsi qu’une société solidaire, protectrice et apaisée.


Le dernier livre de Christian Perronne: Les 33 questions auxquelles ils n’ont toujours pas répondu, Albin Michel.

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